Forum de FilmDeCulte

Alberto Sajevo, universitaire spécialiste de l’organisation du travail, a été victime douze ans plus tôt d’un attentat des Brigades rouges. La balle est encore logée dans son cerveau : il doit bientôt subir une opération chirurgicale pour l’extraire, mais avec un risque élevé. Un jour, il rencontre par hasard Lisa Venturi, l’ex-terroriste qui a tenté de le tuer. La jeune femme, condamnée à 30 ans de prison, est en permission et doit pointer au commissariat. L’universitaire cherche à faire connaissance avec Lisa qui ne se souvient absolument pas de lui et se méprend sur ses intentions. L’homme est obsédé par le souvenir des années de plomb alors que la femme tente de tirer un trait sur cette période de sa vie.

C'est impressionnant comme Nanni Moretti imprime sa marque sur les films qu'il produit et/ou interprète. La Seconda Volta est un film de Nanni Moretti, du moins il en a les atours. Ne lui manque que la finesse, l'esprit, l'humour, même, par moments. Car le film est pesant de bout en bout, au point que les 1h17 en paraissent le double. Concrètement, il ne se passe rien, et les personnages ne connaissent pas la moindre évolution. L'attentat politique ? La terroriste ? La repentance, le pardon ? Tout est évoqué, brièvement, sans que cela ne mène à rien. Il faut voir comment le film évacue par exemple la question de la permission de sortie (la terroriste purge trente ans, mais au bout de dix ans bénéficie de permissions pour aller bosser ou rendre visite à sa famille). Alors il reste Nanni Moretti, qui est le seul à apporter un peu de profondeur à son personnage, et parfois de légèreté. Pour la petite histoire, j'avais hésité à voir le film il y a 25 ans, refroidi par les quelques critiques mitigées. Mais j'imaginais qu'avec le temps le film avait été réévalué. J'aurais mieux fait de regarder Bianca, un vrai Moretti, qui m'attend sur mon disque dur.

1.5/6

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
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