33 films.
The Fabelmans (2022) 6/6
West Side Story (2021) 6/6
Ready Player One (2018) Film subversif et iconoclaste qui est autant une lettre d'amour de Spielberg à la pop culture qu'au public et comment il se l'approprie ainsi qu'une étude de la communication entre réalité et virtualité. Le pendant optimiste de ses films de SF des 00s sur les simulacres. Formellement c'est dingue et aussi dense que dans le fond, avec un tas de détails sémiologiques DÈS LA PREMIÈRE SCÈNE. Et je parle même pas des scènes d'action toit simplement jouissives. 6/6
The Post (2017) Transpirant l'urgence de façon méta, le film a l'énergie d'un reportage de guerre, filmé caméra au poing, comme un thriller, bouillonnant de rage et de densité thématique, sur le devoir d'informer et la communication comme arme, sur la censure de la parole, que ce soit celle de la presse ou celle des femmes. 5/6
The BFG (2016) Une structure un peu lâche héritée du matériau original ainsi que quelques gags puérils pour un film néanmoins mignon mais surtout incroyablement mélancolique, notamment dans ce qu'il dit de l'auteur et de son rapport aux films pour enfants et donc de l'enfant en lui. The BFG est le film d'un Peter Pan qui a grandi, d'un Elliott qui a dit au revoir à son E.T. 4/6
Bridge of Spies (2015) Une première heure exemplaire, une deuxième heure moins enthousiasmante mais un très beau film flirtant avec le film d'espionnage, animé par un propos romantique et vénère sur les valeurs morales de l'Amérique et, comme presque tous les Spielberg, un éloge de la communication, dans la structure, les dialogues, les motifs. D'une densité folle et d'une maîtrise formelle infaillible. 5/6
Lincoln (2012) The West Wing 1865 ou comment Spielberg met la forme légèrement en retrait pour faire la part belle à une nouvelle ode au dialogue, dans le texte et le sous-texte, par le dramaturge déjà responsable de Munich qui signe une fois de plus un portrait complexe et honnête de la politique. 6/6
War Horse (2011) Avec cet ouvrage formellement sublimissime, Spielberg revient un peu à son cinéma de jadis, en hommage à David Lean, et semble n'avoir fait le film que pour certaines scènes, vraiment très très belles (le No Man's Land) et la structure très segmentée rend le film forcément inégal lors des séquences plus classiques. Du coup, le soufflé retombe. 4/6
The Adventures of Tintin : The Secret of the Unicorn (2011) En choisissant la méthode encore controversée de la performance-capture, le cinéaste parvient à offrir le meilleur de deux mondes pour ce film entre animation et prise de vues réelles qui propose un photoréalisme à des kilomètres des derniers Zemeckis permettant de respecter le trait d'Hergé tout en conférant à la peau, aux tissus et aux cheveux, une texture d'une véracité confondante, sublimée par la 3D. A travers l'œil de l'auteur, Les Aventures de Tintin prend des allures de peinture vivante, proche de la peinture hyperréaliste. Un rêve éveillé naviguant du film noir au film d'aventures à un rythme effréné, ponctué d'humour burlesque digne de la BD originale dont pas moins de trois albums sont revisités ici dans une adaptation pertinente qui trahit pour mieux servir. Le rythme, les dialogues et les performances physiques des acteurs font de l'ouvrage un récit dynamique qui devient carrément épique lors des scènes d'action époustouflantes, grâce à la technologie numérique mais surtout au découpage de Spielberg, toujours aussi jeune et moderne dans son approche formelle. Un bijou. 6/6
Indiana Jones & the Kingdom of the Crystal Skull (2008) Ce serait mentir que de dire que le film vit à la hauteur des attentes bâties sur près de 20 ans d'anticipation. La mise en scène est extraordinaire, la photo fabuleuse, les thèmes pertinents et les persos sympas MAIS tous deux auraient mérités d'être approfondis. Cela dit, quand le film ne cherche pas à être trop "comme avant", il devient sa propre entité loin d'être inintéressante et à défaut d'être 100% Indy tel qu'on les connaît, il demeure 100% Spielberg. 4,5/6
Munich (2005) Depuis la première vision jusqu'à aujourd'hui, mon admiration pour ce film n'a de cesse de gonfler. Le film qui me hante. Spielberg abandonne l'espoir et le pathos et signe une oeuvre riche et importante. Déjà vu pas mal de fois et entré direct dans mes préférés du bonhomme et ptet même préférés tout court. 6/6
War of the Worlds (2005) Si Munich parle du 11 septembre et de ses conséquences par le fond, celui-ci en parle par la forme (et le fond aussi un peu, plus axé sur l'occupation et le génocide). Visuellement une claque qui ferait passer le plus basique champ-contre-champ pour un plan inédit. Formellement éprouvant tellement c'est dense. Niveau mise en scène pure, j’avais pas vu quelque chose d’aussi innovant depuis un moment et j’ai rien vu de ce niveau depuis. 6/6
The Terminal (2004) La petite bulle d'air frais que je ne peux m'empêcher de trouver touchante et séduisante. C'est un peu trop long pour ce que c'est mais c'est tellement bien fait. J'ai le sourire tout le long, je ris plusieurs fois, je trouve Hanks énorme, effacé derrière le personnage, c'est beau. Evidemment, c’est « nain » à côté des films qui l’entourent mais en soi, ça me paraît parfaitement abouti. 4,5/6
Catch Me If You Can (2002) Spielberg fait son James Bond, son film comic book, son film de gamin qui doit grandir en plus beau et plus subtil que Hook. A l'époque trouvé un peu long, aujourd'hui je le trouve parfait. Mais je reste honnête et je garde ma note d'il y a 5 ans. 6/6
Minority Report (2002) Là c'est un peu comme Munich/War of the Worlds : si Catch Me me séduit par ses thèmes, Minority Report me transporte par son visuel. A l'exception d'une ou deux scènes que je trouve un chouille mollassone comparées au reste, c'est époustouflant. Et l'hommage aux polar et au film noir, matiné de SF, est classe. 6/6
Artificial Intelligence: AI (2001) Probablement un des films les plus bizarres du bonhomme, partagé entre sa propre sensibilité d'antan, sa sensibilité à venir, et l'ombre de Kubrick. Reste une oeuvre d'une beauté et d'une cruauté surprenante mais du coup légèrement confondante. C’est pourquoi, malgré 3 visions, je ne suis pas à fond comme le sont beaucoup de gens. J'ai du mal avec les scènes à la maison, surtout entre David et sa mère, que je trouve antipathiques dans ces séquences, au début comme à la fin. Mais j'adore le reste. 5/6
Saving Private Ryan (1998) Un débarquement qui fout sur le cul, une approche formelle qui va, encore une fois, stigmatiser un genre. Pour le coup, je trouve le film plus proche d'un Minority Report (l'hommage à un genre, le visuel plus fort que le fond, une intrigue somme toute basique) que d'un Schindler. Le prologue et surtout l'épilogue me bourrent un peu, inutiles. 6/6
Amistad (1997) Je ne l'avais vu qu'une seule fois en salle et il m'était resté le souvenir d'un film lisse sans plus d'intérêt puis une deuxième vision tardive, il y a deux ans, m'a fait réévaluer le film qui comporte quand même quelques trucs majestueux dans la mise en scène des séquences muettes mais malheureusement un récit parfois lourd, redondant, dispersé. 4/6
The Lost World : Jurassic Park (1997) Un peu comme Amistad, c'est le film faible, qui sent la redite (bon c'est une suite) et présage de nouveaux horizons (la noirceur) parcouru de morceaux de bravoure (la scène de la caravane quoi). Du pur entertainment offert par le maître sauf que le sadisme remplace le merveilleux (plus de morts et souvent des gentils/innocents) avec un esprit plus comic book dans les persos. La gamine c'est non. 4/6
Schindler's List (1993) Spielberg qui allie la force de son classicisme hollywoodien à une approche atypique, tant dans la structure narrative que dans les choix formels, flirant avec le cinéma polonais (la trouvaille Kaminski) et le documentaire. Une grande histoire à laquelle Spielberg confère toute son humanité en signant à la fois quelques-unes des plus belles scènes de sa carrière, ainsi que certaines des plus terrifiantes. Horrible et sublime de vérité. 6/6
Jurassic Park (1993) Le film n'en mérite peut-être pas autant mais je le trouve tellement parfait en son genre que je ne peux mettre moins que la note maximale. Ici, c'est le Spielberg qui maîtrise mieux que personne la représentation cinématographique des grandes icônes de l'imaginaire collectif : après les extra-terrestres, les dinosaures. Merveilleux, aventure, suspense et humour se côtoient dosés à la perfection. Je le connais par coeur et pourtant quand je l'ai revu il y a 4 ans lors de la rétro à Deauville, j'ai bien chialé. Magique. 6/6
Hook (1991) Le film qui vieillit mal (surtout quand le spectateur vieillit). C'est super intéressant au niveau des thèmes, notamment dans ce que ça représente vis-à-vis de leur auteur mais ça reste un des films les moins subtils qu'il ait fait. Didactique à outrance, le film devient doublement lourd lorsqu'il fait dans la surenchère infantile et tend à tenir du spectacle de cirque. C'est certainement un de ses films les moins intemporels (toutes les conneries avec les gamins qui font du skate et du basket, le leader Rufio en simili-Michael Jackson dans Bad version punk). Passionnant pour un fan, de belles scènes, mais boursouflé. 3,5/6
Always (1989) Spielberg fait le remake d'un de ses films préférés. A l'instar de The Terminal, c'est un tout petit film, très simple. Après il me parle moins donc du coup, pas grand chose à dire dessus et pas beaucoup de souvenirs. 3/6
Indiana Jones and the Last Crusade (1989) Mon préféré. Pourquoi? Parce que c'est celui qui se permet d'aborder le personnage du point de vue du mythe, de la légende. C'est seulement le 3e épisode mais voilà, Indiana Jones c'est déjà James Bond. C'est le nom, c'est l'icône, la légende, etc... Visuellement, c'est également celui que je trouve le plus beau et plus riche : au niveau du montage, de la composition des cadres et du timing intra-plan et inter-plans, c'est superbe. Entraînant comme rarement, j'adore. 6/6
Empire of the Sun (1987) Le plus méconnu et sous-estimé des Spielberg. Et pourtant l'un des plus beaux et des plus forts. Le parcours de ce petit Jim m'est fascinant grâce notamment à l'opposition que Spielberg fait de la dure réalité et de tout ce qui est magnifié par le prisme du protagoniste. Spielberg confronte réellement pour la première fois son approche "merveilleuse" et une approche plus "réaliste". Avec ce simili-Oliver Twist, Spielberg signe son premier "grand classique" dans le sens cliché du terme. 6/6
The Color Purple (1985) Pendant longtemps, j'ai repoussé la vision de ce film. Je l'avais en VHS depuis 98, je l'ai laissé pourrir sur une étagère, j'ai même aps loué le DVD, et mon attente aura mené aux meilleures conditions pour le voir : sur grand écran à Deauville...et je comprends pourquoi c'est LE Spielberg qui ne m'avait jamais tenté : trop souvent lisse, voire par moments grossiers, décousu et maladroit dans sa structure, le film ne me transporte jamais. Reste quelques moments forts. 3/6
Indiana Jones and the Temple of Doom (1984) Le préféré de beaucoup. Je peux imaginer pourquoi. Perso, c'est celui que j'aime le moins. Niveau entertainment, ça assure (même un peu trop) mais y a presque que ça et du coup, l'œuvre est quelque peu désincarnée. Et puis Willie me bourre grave. Après, je chipote parce que j'adore quand même le film qui demeure super riche, en action et même en thématique. 6/6.
E.T. the Extra-Terrestrial (1982) Personnel et calibré : le grand talent de Spielberg. Il parle de ce qui lui tient à cœur et en même temps il parle à tout le monde. M'étendre davantage ne servirait à rien. 6/6
Raiders of the Lost Ark (1981) Spielberg : "J'aimerai faire un James Bond." Lucas : "Nan j'ai mieux." Et c'est ainsi qu'ils réinventèrent le film d'aventures. Le début du mythe quoi...Indiana Jones, c'est tout ce qu'on aime adorer dans l'image d'Epinal, dans le cliché, dans le classique, dans la bonne vieille série B, hissé au statut d'œuvre (voire chef-d’œuvre) légitime. 6/6
1941 (1979) Overplotté, lourdingue, pas toujours drôle, 1941 laisse échapper une certaine hystérie qui n'est pas désagréable mais nuit également au film à mon goût. 2/6
Close Encounters of the Third Kind (1977) Le premier film vraiment spielbergien, tant dans la thématique que l'esthétique. On découvrait alors Spielberg pour de vrai, cet homme qui saurait être le tampon entre le spectateur et l'univers du merveilleux. Le cinéma de ce genre est Divin et Spielberg en est son prophète. D'ailleurs, la manière dont Spielberg infuse le divin au sein de son film de SF est magique et l'ode à la communication est superbe. 6/6
Jaws (1975) Encore aujourd'hui, ma plus grande flippe reste le grand large. Un peu daté mais encore bien tendu comme il faut. Spielberg (bien aidé de sa monteuse Verna Fields et de son compositeur John Williams) exploite ses malheurs pour mieux signer un thriller avec 4 personnages énormes (Brody, le Mr. Tout-le-monde ; Hooper, le grand enfant passionné ; Quint, le vieux chasseur ; et Bruce, la force de la nature). Découpage extraordinaire. 5/6
The Sugarland Express (1974) Entre le mari teubé, le flic bouseux et la femme insupportable, je trouve les persos trop antipathiques pour m'attacher à eux et je trouve que le récit ne parvient pas à rendre crédible tout le délire de la popularité des hors-la-loi. C'est correctement fichu mais à l'exception d'un très beau reflet de cartoon sur le visage de moins en moins souriant de William Atherton, je trouve Spielberg relativement absent. 3/6
Moyenne générale : 5/6
Moyenne 20s (2 films) : 6/6 Moyenne 10s (7 films) : 5.1/6 Moyenne 00s (7 films) : 5.4/6 Moyenne 90s (6 films) : 4.9/6 Moyenne 80s (7 films) : 5.1/6 Moyenne 70s (4 films) : 4/6
Petite baisse de régime dans les années 90 et, de façon moindre, dans les années 10 mais sinon une œuvre qui pour moi va en se bonifiant jusque 2005. En fait, chaque décennie a ses moins bons films mais plus le temps passe, plus les films même moins bons sont meilleurs. Même si ses meilleurs films post-2005 sont moins bons que les meilleurs des autres décennies. Et plus le temps passe, plus il fait de films...mais vive ce mec putain.
Et si je dois faire un top (j'en ai chié), voilà ce que ça donnerait (quand il y a ex aequo, l'ordre est chronologique) :
LE TOP 5 1. E.T. the Extra-Terrestrial (1982) 1. Jurassic Park (1993) 1. Schindler's List (1993) 1. War of the Worlds (2005) 1. Munich (2005)
LES FILMS PARFAITS 6. Close Encounters of the Third Kind (1977) 6. Raiders of the Lost Ark (1981) 6. Empire of the Sun (1987) 6. Indiana Jones and the Last Crusade (1989) 6. Minority Report (2002) 6. Catch Me If You Can (2002) 6. Lincoln (2012)
LES FILMS QUASI-PARFAITS 13. Indiana Jones and the Temple of Doom (1984) 14. Saving Private Ryan (1998) 15. Ready Player One (2018) 16. The Fabelmans (2022) 17. The Adventures of Tintin : The Secret of the Unicorn (2011) 18. Artificial Intelligence: AI (2001) 19. West Side Story (2021) 20. Jaws (1975)
LES FILMS MINEURS 21. The Post (2017) 22. Bridge of Spies (2015) 23. Indiana Jones & the Kingdom of the Crystal Skull (2008) 24. The Terminal (2004)
LES FILMS INÉGAUX 25. The BFG (2016) 26. War Horse (2011) 27. Amistad (1997) 28. The Lost World : Jurassic Park (1997) 29. Hook (1991)
LES FILMS FAIBLES 30. The Color Purple (1985) 31. The Sugarland Express (1974) 32. Always (1989)
LE RATAGE 33. 1941 (1979)
J'ai pas poussé le vice jusqu'à mettre ses épisodes de série TV à ses débuts (genre Columbo), ni même Duel, évidemment pas Poltergeist, ni son segment de La Quatrième Dimension et ses deux épisodes d'Histoires fantastiques.
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Dernière édition par Film Freak le 20 Mai 2008, 20:48, édité 1 fois.
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