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Le film retrace la biographie fragmentaire de la figure mythique de la mafia italo-américaine, Salvatore Lucania, alias Lucky Luciano. Après la guerre des Castellammarese et l'élimination d'une quarantaine d'adversaires, il devient l'indiscuté capo di tutti capi de la Commission en 1931. Il est expulsé des États-Unis en 1946 après sa sortie de prison. Depuis Naples, en Italie, il met sur pied un énorme trafic d'héroïne mondial


Premier Rosi que je découvre et même si je ne suis pas totalement convaincu par le film, j'avoue être séduit. Cinéaste italien de la grande époque des années 60 ou 70 ou les ritals trustaient les prix des festivals (la double palme de Pietri et Rosi en 71), Rosi était surtout spécialisé dans les films de mafia et de banditisme. Ce qui est très fort dans ce Lucky Luciano, et le reste de son cinéma j'imagine, c'est le côté ultra documenté sur la mafia. Ici, on a une description assez précise de comment la Mafia s'est fortement développé après la guerre grâce aux américains. Ce qui donne des scènes ancrées dans le réel, sans oublier le côté divertissant. On peut faire des parallèles avec Gomorra mais ce Lucky Luciano est moins sec que le Garrone et s'inscrit dans une tradition plus classique du cinéma italien. Ce qui ne veut pas dire qu'il est moins exigeant, bien au contraire. Le film de Rosi a un peu une structure tentaculaire. Ce qui est un peu déroutant dans un premier temps, c'est qu'on n'est pas forcément dans un biopic sur le Luciano mais sur la description d'une époque. Même si Luciano est le fil rouge, il sera absent de certains épisodes du film.

Cette structure amène pas mal de liberté et de fluidité au film de Rosi mais il faut s'accrocher car on est bombardé d'infos sur la mafia. C'est passionnant mais un film à ne pas voir un jour de fatigue. Même si le film a sont lot de règlements de comptes et d'exécutions sanglantes, c'est plus le développement de l'organisation mafieuse qui intéresse Rosi. On sort pas mal des clichés de films classiques de mafia produits à Hollywood. Il y a une approche réaliste et antispectaculaire qui sort vraiment le film du lot. Après, même si le fond du film est passionnant, j'avoue ne pas avoir totalement accroché. Je sais pas, il manque un truc, j'ai trouvé ça un peu sec et l'impression que je n'ai pas commencé par un des meilleurs films du cinéaste. Attention c'est bien mais je m'attendais à être un peu plus soufflé. Mais une furieuse envie de creuser tellement je suis admiratif parce que Rosi arrive à réussir par moments.

Donc ma question, vous me conseillez de continuer par quels films de Rosi?

Main basse sur la ville & l'Affaire Mattei ont une très bonne réputation.
Salvatore Giuliani est un des films préférés de Scorsese je crois.

I Magliari
Salvatore Giuliani
Sont remarquables. I Magliari sa seule incursion dans la comédie à l'italienne (décentrée à Hambourg, cela donne un truc à la James Gray).

Les Hommes contre
Le Christ s'est arrêté à Eboli
Très bon mais films à thèse moins singuliers

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

Vu Main basse sur la ville l'année dernière, c'est hyper procédurier et politique, ça m'avait fait un peu chier même si c'est assez admirable dans ce que ça raconte.

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CroqAnimement votre

Merci à tous pour les titres.

Je l'ai visionné deux fois ce Lucky Luciano. La première fois, j'avais un peu décroché et j'avais eu exactement la même impression que toi pour Main basse sur la ville : "un peu chiant mais admirable". Et puis la seconde vision me l'a fait revoir à la hausse. Tu te rends plus compte de la richesse du fond et de l'habileté de Rosi. Dans un style totalement différent, l'année dernière, j'avais eu la même impression sur The terrorizers d'Edward Yang.