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Aka The Big Chill

Spoiler sur l'affiche



C'est toujours amusant de voir l'origine d'un sous-genre, et de se rendre compte qu'il fonctionne toujours bien mieux que bon nombre de ses succédanés. Le film sent les eighties de partout, et les révélations sur pas mal de personnages sont souvent prévisible... mais il reste encore de quoi se satisfaire de certain partis pris, comme le fait de ne jamais révéler le pourquoi du suicide qui ouvre le film, ou de garder certains personnages assez mystérieux (Meg Tilly, le passé de William Hurt...). En fait c'est un film qui raconte une tranche de vie assez courte sans forcément chercher à tout mettre en évidence sur ses protagonistes.

D'ailleurs le générique de fin arrive un peu comme par surprise et sans qu'il n'y ait eu de véritables déversoirs à traumas dans cette reconfiguration du groupe. L'enjeu étant plutôt de dépasser l'approche rationnelle des émotions et du parcours social, qui ici empêche clairement d'avancer... Les séquences d'auto-analyse devant une caméra vidéo semblent d'ailleurs gentiment se moquer de toute dimension psychanalytiques. A l'instar de Grand Canyon plus tard qui a une morale assez similaire sur l'équilibre entre norme et chaos, Kasdan opte plutôt pour certains excès hyper-dramatiques et des dialogues existentiels qui font parfois sourire, mais c'est vraiment vivant, joyeux, entraînant. Bien aidé aussi par le montage et l'usage de sa parfaite bande son sixties...

Et puis il y a une belle brochette d'acteurs. J'aimais beaucoup Goldblum dans son rôle de conard arriviste que personne ne semble réellement supporter mais qui fait partie du groupe d'amis "quand même". William Hurt était très bien aussi... Cela fait un sacré bout de temps que je ne l'ai pas revu. Il manquait quand même un petit supplément d'âme pour créer un réel attachement au groupe ou aux individus du groupe... Cela reste gentil et assez convenu avec des réflexions assez banales sur le temps qui passent, les questions existentielles sur qui est heureux, qui ne l'est pas, sur la réussite sociale et familiale, les regrets, etc. Mais c'est fort sympathique.

C'est Kevin Costner qui faisait le rôle du suicidé dont on ne voit au final que les jambes (je crois me souvenir que des scènes de flashback étaient prévu mais qu'au final elles ne furent pas utilisées ou pas tournées).

Et Meg Tilly est franchement mignonne dans son genre (et souple !).