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MessagePosté: 31 Mar 2015, 10:48 
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Le mythe de Faust revisité par le réalisme poétique français...

Au seuil de la mort, le professeur Faust est plein de regrets. Méphistophélès lui propose alors un pacte : vendre son âme en échange de la jeunesse et de la richesse, il lui montrera aussi l'avenir.


(on dirait que c'est Tom lui-même qui a ajouté les "..." à la première phrase sur Wikipedia, par dépit !)

Image

Mais c'est quoi d'ailleurs ce "réalisme poétique" ? Parce que "poétique" je veux bien, je vois à peu-près, mais le réalisme dans cette histoire il faut bien fouiller pour aller le trouver. C'est un peu ce qui m'a dérangé d'ailleurs, ce choix d'aborder le mythe directement du point de vue de la fable, avec tout ce que ça comporte de théâtralisation exacerbée, de morale, de conte de fées, de princesses et de bohémiennes. Bref, j'ai trouvé ça quand même un peu régressif et pendant un long moment au début j'ai eu un mal fou à m'y faire totalement, surtout en raison d'un jeu d'acteur un peu outrancier de la part de Michel Simon et Gérard Philippe qui m'a longtemps rebuté.

Après je dois avouer que le film s'en tire par des séquences assez intenses, surtout quand il vire sans retenue dans le fantastique et la tragédie, et là je pense évidemment à la scène où Faust regarde son avenir dans le miroir du palais.

Bon pour le reste ça m'a quand même semblé un poil simpliste et bien trop moralisateur, image qui colle quand même pas trop à celle de son personnage éponyme.

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MessagePosté: 31 Mar 2015, 11:52 
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Mickey Willis a écrit:
(on dirait que c'est Tom lui-même qui a ajouté les "..." à la première phrase sur Wikipedia, par dépit !)

:D Mais y a bien pire comme hater de la période que moi, ici-bas...

Mickey Willis a écrit:
Mais c'est quoi d'ailleurs ce "réalisme poétique" ? Parce que "poétique" je veux bien, je vois à peu-près, mais le réalisme dans cette histoire il faut bien fouiller pour aller le trouver

A la base, certes, le truc du réalisme poétique c'est de cogner le monde ouvrier, son langage, ses dures conditions de vie (réalisme) au mythe et au fantastique light (poétique). Mais après est né de ce mariage toute une série de motifs secondaires, de codes, de réflexes (la peinture d'un monde maudit par exemple, son côté poisseux, la fatalité pesante, le jeu et le dialogue très marqués...). C'est du coup peut-être juste à certains de ces motifs que wiki fait référence, plutôt qu'à la collision d'origine. Mais je ne peux pas confirmer, ne connaissant pas le film.


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MessagePosté: 31 Mar 2015, 12:30 
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J'aurai du mal à l'y raccrocher pour ma part, tout comme "Les Belles de nuit" du même duo René Clair / Gérard Philippe, c'est plus clairement du fantastique tout court pour moi.


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MessagePosté: 31 Mar 2015, 12:43 
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On a essayé de nous faire croire que le jeu insupportable des français venait du "réalisme" de "réalisme poétique", alors qu'en fait c'est juste que c'est des français, quoi !

C'est comme Les Visiteurs du soir, tiens, souvent considéré réalisme poétique alors qu'il n'a pas l'ancrage populaire/ouvrier, mais a tout le reste des codes.


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MessagePosté: 31 Mar 2015, 13:00 
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Tom a écrit:
A la base, certes, le truc du réalisme poétique c'est de cogner le monde ouvrier, son langage, ses dures conditions de vie (réalisme) au mythe et au fantastique light (poétique). Mais après est né de ce mariage toute une série de motifs secondaires, de codes, de réflexes (la peinture d'un monde maudit par exemple, son côté poisseux, la fatalité pesante, le jeu et le dialogue très marqués...). C'est du coup peut-être juste à certains de ces motifs que wiki fait référence, plutôt qu'à la collision d'origine.


Oui c'est l'idée que je m'en fais mais effectivement je suis de l'avis de Mr Chow en ce qui concerne ce film. Il pourrait y'en a voir quelques traces mais le côté "réalisme" justement est très largement éclipsé au profit d'une fable plus classique.


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MessagePosté: 31 Mar 2015, 13:01 
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Tom a écrit:
C'est comme Les Visiteurs du soir, tiens, souvent considéré réalisme poétique alors qu'il n'a pas l'ancrage populaire/ouvrier, mais a tout le reste des codes.


Ah bah voilà, j'ai pas vu le film en question mais ça pourrait coller à La beauté du Diable.


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MessagePosté: 31 Mar 2015, 13:09 
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Mickey Willis a écrit:
Oui c'est l'idée que je m'en fais mais effectivement je suis de l'avis de Mr Chow en ce qui concerne ce film. Il pourrait y'en a voir quelques traces mais le côté "réalisme" justement est très largement éclipsé au profit d'une fable plus classique.

J'entends bien, mais je ne prétendais pas que ce film avait un fond de réalisme. Je précisais juste que le réalisme poétique ne renvoie pas forcément qu'aux deux composantes de son nom, mais aussi à toutes une série d'automatismes propres au courant.

Mickey Willis a écrit:
Ah bah voilà, j'ai pas vu le film en question mais ça pourrait coller à La beauté du Diable.

La vision est lointaine, mais de toute façon plus pragmatiquement, avant même d'étudier son fonctionnement, à partir du moment où on a le même mix Prévert + Carné + Trauner + Arletty et une histoire d'amour maudit, c'est un peu dur d'obtenir un résultat qui ait un goût différent des films réalisme poétique antérieurs...


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MessagePosté: 31 Mar 2015, 13:54 
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Historiquement, le réalisme poétique se situe entre 1930 et 1945, donc la Beauté du diable n'en fait pas partie. S'agissant de René Clair, ce sont plutôt des films comme Sous les toits de Paris ou 14 juillet que l'on peut rattacher à ce courant


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MessagePosté: 31 Mar 2015, 14:01 
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Certes, mais les marqueurs historiques ne sont jamais aussi nets. Bon j'arrête, je suis entrain d'argumenter pour un film que j'ai pas vu !


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MessagePosté: 01 Avr 2015, 11:50 
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Film que j'aime bien d'ailleurs tant qu'à en dire quand même ce qu'on en pense, revu l'an dernier en blu-ray. Un peu monolithique mais excellemment rythmé, il y a un côté bloc d'une manière différente de Sokurov :mrgreen: J'aime bien ce premier degrès au contraire de Mickey, même s'il y a toujours pas mal de discours : tout est en permanence commenté, même ce qui pourrait ne s'en tenir qu'au visuel. Gérard Philippe en fait des caisses je suis d'accord, mais pas tant que ça pour Michel Simon qui, en plus, a différents registres... et je trouve toujours qu'il èchappe complètement au ton académique des acteurs de son époque.


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MessagePosté: 01 Avr 2015, 12:07 
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Mr Chow a écrit:
J'aime bien ce premier degrès au contraire de Mickey, même s'il y a toujours pas mal de discours : tout est en permanence commenté, même ce qui pourrait ne s'en tenir qu'au visuel.


C'est marrant parce que sur le coup je m'étais dit que ça aurait pu faire un très beau film muet, parce que ce que tu soulignes là je ne peux vraiment pas le supporter.


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MessagePosté: 01 Avr 2015, 12:23 
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Il y a comme un besoin de "déclamer" le film, je ne sais pas si c'est typiquement français, mais c'est vrai que sur beaucoup d'oeuvres on a l'impression que le discours d'entrée au panthéon n'est jamais loin... et peut-être qu'il y aurait eu ce ressenti même en muet, par le rythme des acteurs, leur place dans l'espace. Parfois ça passe, d'autres si ça ne tient que par le texte et les acteurs en roue libre c'est effectivement insupportable. La mise en scène de René Clair n'est pas spécialement ampoulé même si le reste est assez excessif : on sent bien que c'est un réalisateur qui a une certaine aisance dans les transitions par exemple, son récit passe très aisément d'un niveau à un autre, les basculements différents se font sans problèmes.


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MessagePosté: 01 Avr 2015, 12:29 
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On a l'impression de retrouver ça partout dans le ciné français pré-modernes, effectivement. Les passages expérimentaux très fiers des impressionnistes sonnent aussi déclamatoires et pédants que les dialogues de Prévert abusivement mis en spectacle. Au pourrait même remonter aux prétentions du film d'Art... Y a souvent le réflexe de faire valoir son apport artistique, de mettre en avant le moyen plutôt que la finalité que ça devrait servir.

Généralisations express, à votre service.


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MessagePosté: 01 Avr 2015, 14:20 
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Mr Chow a écrit:
La mise en scène de René Clair n'est pas spécialement ampoulé même si le reste est assez excessif : on sent bien que c'est un réalisateur qui a une certaine aisance dans les transitions par exemple, son récit passe très aisément d'un niveau à un autre, les basculements différents se font sans problèmes.


Peut être est ce du à son passage hollywoodien ?

Pour revenir au film, il est vrai qu'il fait très "qualité française", celle que les cinéastes de la Nouvelle Vague détestaient.


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MessagePosté: 01 Avr 2015, 14:24 
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Nada a écrit:
Mr Chow a écrit:
La mise en scène de René Clair n'est pas spécialement ampoulé même si le reste est assez excessif : on sent bien que c'est un réalisateur qui a une certaine aisance dans les transitions par exemple, son récit passe très aisément d'un niveau à un autre, les basculements différents se font sans problèmes.


Peut être est ce du à son passage hollywoodien ?

Pour revenir au film, il est vrai qu'il fait très "qualité française", celle que les cinéastes de la Nouvelle Vague détestaient.


C'est aussi qualité française que Becker alors (et la NV aimait)


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