Forum de FilmDeCulte

Antoinette, institutrice à Paris, agée d'une quarantaine d'années, est vexée que son amant, qui est aussi le père d'une de ses élèves, la délaisse au moment de l'été pour randonner avec sa femme sur la route Stevenson. Elle parcourra la région en solitaire (mais en voyage organisé) et, comme son bobo d'amant, avec un âne, essayant de l'intercepter avec sa famille.

Petite comédie féminine qui rappelle les films que faisaient Catherine Corsini ou Jeanne Labrune (voire Jaoui-Bacri) il y a 25 ans, mais avec, passage du temps oblige, un humour plus axé sur la gênance que sur l'observation ou le paradoxe moral (Marc Fraize joue dedans, mais aussi Marie Rivière, très drôle d'ailleurs, dans un registre à la Blanche Gardin dans une déclinaison plus âgée). Il n'y a pas beaucoup d'idées de mise en scène mais la photo et le montage sont corrects. La première moitié, plus écrite, fonctionne mieux au plan comique. Après le film part en queue de poisson en liquidant l'intrigue principale de façon anticipée, et se dilue dans quelque-chose de plus flou, plus indécis, où la morale revient (c'est le récit initiatique d'une quarantenaire), et l'accumulation de rencontres tient lieu de fil conducteur (on retrouve cela dans les films de la regrettée Solveig Anspach, plus singuliers, ou Bouli Lanners) d'où une impression de moyen métrage étiré pour trouver le public. C'est léger, sans beaucoup d'ambition, techniquement correct et est bien sûr un véhicule pour l'actrice, mais se laisse voir un soir de déprime légère, si on ne s'attend pas à du Bergman, Tsaï Ming Liang ou du Bélà Tarr. Il faut reconnaître que le Mouret est plus agaçant mais aussi formellement plus ambitieux.

Dans le fond c'est une remise au goût du jour du théâtre de boulevard façon sketch des Inconnus, quand le Mouret serait un peu l'équivalent de l'autre moitié du même sketch.

Et j'ai cru que c'était Laurence Côte qui jouait l'épouse.

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

oui Chris je vais faire le texte

La féminité toxique n'aura jamais été plus mignonne que dans cette comédie de randonnée entièrement portée par une Laure Calamy géniale. Elle est parfaite, tellement imprévisible, donc juste, donc fascinante à regarder. Un régal de chaque instant. Et c'est tellement cool de voir un film avec une "vraie femme" (Olivia Côte aussi d'ailleurs), pas une Camille Lou ou Alice David ou que sais-je. Les autres acteurs sont très justes, jusque dans les seconds rôles (sauf l'intouchable Lavernhe, curieusement en dessous).

Le scénario commence direct, caractérisation simple et "efficace" (c'est pas le bon mot), prémisse à un scénario simple mais qui sait zigzaguer, déjouant certaines attentes. Il y a des petites ruptures qui fonctionnent merveilleusement, comme ces larmes inattendues au gîte face à la simple vision d'un couple qui débarrasse à l'unisson. Parfait. J'ai adoré également son petit soupir lorsqu'elle rejoint le dernier hôtel et se pose sur le lit.

Porté par une musique très sympa, le film offre également quelques visuels qui font plaisir, une touche de Princesse Disney par là, un soupçon de western, même une image biblique inattendue, mais sans jamais appuyer le truc. Bref, très bonne surprise, je suis ravi de l'avoir vu.

Par contre il se passe quoi sur les visages des gens dans ce film ? Surtout Lavernhe. Soit la maquilleuse les a tartinés, soit ils ont appliqué un effet à l'étalo, mais on a l'impression de voir un film de 2040 qui a de-agé les acteurs pour reproduire leur gueule de maintenant.

Alors que sa doppelganger c'est plutôt Aurélia Petit.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Calamy est bien sympathique mais elle ne peut pas tout sauver. Je te trouve bien indulgent, j'ai trouvé ça miteux, indigne d'un label Cannes 2020 mais je ne pense pas que quiconque imagine que cette comédie désuète aurait jamais été sélectionnée en temps normal.

Ce fameux label... Pour l'instant, j'ai pas vu grand chose qui aurait eu sa place en compétition.

Il aurait été "au" (sic) Certain regard. Et ça se serait bien marré dans la salle, rien de choquant.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Sinon j'étais passé dessus rapidement, féminité toxique fallait oser (mais d'autres que moi diront que ça n'a rien d'étonnant venant de toi), j'imagine que l'on doit comprendre que les mecs doivent pouvoir tromper leur femme en toute satiété sans que l'amante vienne les faire chier?

C'était une blague sur le fait que si un personnage de mec faisait 600 kilomètres pour tendre un piège à son amante en mode gros creep, tu sais ce que certains écriraient...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Faut vraiment que t'arrêtes d'inventer des exemples pour justifier ce que tu t'obstines à croire.

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Si si, je vois ça d'ici :

"Putain, il est creeeeepy"
Justine, meuf de QGJ

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
Commande | Site perso

Genre tu ne penserais pas ça ?

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

J'ai pas vu le film, mais peut-être que JUSTEMENT, cette séquence est là pour montrer une inversion de ce qui arrive généralement. Et donc montrer que c'est sensé être choquant ?

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Le classique canevas façon fatal attraction. J'aime bien les synos personnalisés de Gontrand.

Pas vu non plus mais l'amante esseulée qui espère en vain que son mec va quitter sa femme et tente de forcer la séparation, c'est déjà un gros cliché qui n'existe pas vraiment dans l'autre sens.
Ce pitch a surtout l'air de renforcer les stéréotypes genrés.

Sinon, j'ai lu après la critique des Cahiers, et elle compare cela à Wanda de Barbara Loden, en y voyant un film féministe, ce qui est un peu abusé. On pourrait croire à un film à la Catherine Breillat en lisant l'article.
Ils se mélangent aussi les pinceaux : ce n'est pas Marie Rivière qui joue la cow-girl (pour le coup un peu à la Rachel Questerbert - actrice que j'adore- c'est vrai), et lorsqu'elle chante la chanson de Véronique Sanson, il n'y pas de bronca machiste, mais au contraire un étonnement sans malveillance (gros plan un peu démago sur la maman africaine qui reprend les couplets).
Elle n'a visiblement vu le film que d'un oeil.

En fait je me demande si le meilleur film que j'ai vu en cette rentrée n'est pas l'Ozon.




Ce n'est pas tout à fait cela

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

Hypé de ouf.


Douché de ouf.