Forum de FilmDeCulte

Retour aux sources, et que ça fait du bien. J'ai eu la chance de grandir en regardant du Cimino, je m'en voudrais de trop d'avoir raté ce cinéaste ou de ne le découvrir que maintenant.

Et putain que ce cinéma-là était puissant, gargantuesque, enquillant les scènes d'anthologie les unes après les autres ! Triste de constater que rien ni personne aujourd'hui ne se rapproche d'un duo Oliver Stone / Mike Cimino. Le premier qui écrit à la sulfateuse et qui dézingue dans tous les sens, allant loin dans la noirceur du personnage ou du milieu mafieux, et qui parvient dans les scènes d'intimité à déverser des merveilles de trouvailles. Le second dont la caméra navigue entre l'ampleur d'une rage folle, et le calme assourdissant d'une drame pernicieux. Bien sûr, Stone est aussi un cinéaste fabuleux, et Cimino tout à la fois un scénariste génial. Alors quelle puissance !

C'est un polar incorruptible, rythmé, noir, audacieux, personnel, universel, engagé, et dévorant d'émotions. Chaque vision me le rend plus personnel, j'adore absolument. Il méritait son topic.

6/6

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I think we're gonna need a helmet.

C'est absolument fabuleux, et même la toute fin apparemment modifiée me semble cohérente avec le reste (du film et de la filmo de Cimino). Le film, même au niveau des costumes 80's, n'a quasiment pas pris une ride, ce qui est un exploit étant donné l'époque qui a été fatale à de nombreux films. Puis Rourke, putain... Il me semble que c'est la première adaptation de Cimino, et malgré tout le film reste très personnel, avec des thèmes (la famille, la communauté, les rites...) qui en font une oeuvre du réalisateur à part entière - j'étais d'ailleurs très surpris d'apprendre qu'il s'agissait d'une adaptation (le roman de Robert Daley est très bien, au passage). Triste de voir que 25 ans plus tard, il ne reste pas grand chose : De Laurentiis décédé après une carrière en dent de scie, Cimino au chômage depuis 1996, Stone qui patauge, Rourke qui a connu une longue période de sous-activité... Sur les trois grands réalisateurs de polar des années 80 (Cimino / L'Année du dragon, Friedkin / Police fédérale LA, Mann / Le Sixième Sens, j'en oublie peut être ?), seul le dernier s'en sort aujourd'hui...

Après 4 films flamboyants, la suite de la carrière de Cimino se fait moins ambitieuse en apparence. Si Le Sicilien craint un peu malgré de très belles choses, Desperate Hours et surtout Sunchaser sont pourtant vraiment à redécouvrir.

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J'ai relu ton interview pour Objectif cinéma d'ailleurs, et il avait l'air d'y croire encore à La Condition Humaine. Encore que quand il ajoutait "c'est un film aussi énorme que Heaven's Gate", tu te dis en toi-même "ok alors c'est mort".

Je me prépare Heaven's Gate, Deer Hunter et Sunchaser pour très bientôt. Voilà plus de 10 ans que je n'ai pas revu ces bijoux.



Sa filmo de scénariste avant même de réaliser Salvador est terrifiante : L'Année du Dragon, Midnight Express, Scarface, Conan le Barbare. Puis en tant que réa : années 80 sublimes, années 90 en dents de scie, années 2000 sous les décombres de Ground Zero. Triste.



J'ai revu Police Fédérale Los Angeles l'autre jour (6/6)... en voilà un autre rageux que Friedkin... Petersen était énormissime, Daffoe aussi. Quelle période.



Jamais vu Le Sicilien, mais Desperate Hours m'est tombé des mains au bout d'une demi-heure, y a deux ou trois ans. J'ai toujours le DVD, faudra que je retente. Sunchaser j'adore, découvert sur Canal + et vu trois fois de suite.

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Oui, à ce moment on se dit qu'il est un peu déconnecté de la réalité. Surtout quand parallèlement le budget annoncé est de 50M$.




Pour Sunchaser, cf plus bas. Heaven's gate est sublime mais sans doute bourratif (surtout dans la copie pourrie z1 que j'ai). Deer Hunter est... parfait. C'est magnifique, ça passe tout seul. C'est à la fois énorme comme Heaven's Gate, mais aussi tellement intime, tellement humain.




Les mecs qui jouent sur les ruiines des 70's, qui en conservent la nervosité tout en faisant un pont vers ce qui va suivre. J'adore. rares sont les films des années 80 qui à mes yeux peuvent rivaliser avec ce qu'on a eu dans les années 70.




Le Sicilien, c'est pataud. Mais il y a de beaux espaces, un Ch. Lambert encore au sommet, quelques bonnes scènes. Ca se laisse voir quand même. Desperate Hours m'apparaît comme un Sunchaser un peu foireux : tous les thèmes sont là, les acteurs, les beaux plans, etc, mais ça passe moins. J'aime énormément le film et la confrontation centrale, mais plus comme le film maladroit d'un auteur adoré.
Sunchaser reste mon préféré, je ne m'en lasse pas (la copie DVD récente est sublime, en plus). Ca démarre comme quelque chose d'ultra balisé, pour virer vers le sublime, le poétique, etc. Finalement, le film est très proche du précédent, sauf qu'il décolle vraiment là où l'autre reste assez plan-plan. Là aussi les derniers plans sont assez surprenants...

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J'adore ce film, même si je ne l'ai plus vu depuis longtemps. Je ne suis pas très calé en Cimino, je n'ai vu que "Voyage au bout de l'enfer" et "La porte du paradis" que j'adore. Il faudra que je rattrape ses autres films un jour mais ça ne me tente pas des masses pour l'instant.



Oui, c'est aussi un film qui engloutit toute l'imagerie des années 80, et c'est ça qui le rend intéressant à mes yeux. Ce film pue la décadence et la décrépitude. C'est peut être mon film policier préféré.

Vu y a un an et demi et j'ai très envie de le revoir. Pourtant sur le coup j'avais trouvé ça juste bien, là il a super bien vieilli. De supers souvenirs des scènes dans l'appartement de Rourke, dans le bar-restau, toute la fin avec le duel sur les rails...

La revision confirme que c'est celui de sa filmo qui a ma préférence.
À l'instar de son autre très grand film de la décennie précédente, Cimino s'intéresse à l'ensemble tout en ne perdant pas le point de vue personnel d'un individu, résultant sur des personnages plus touchants que ceux de "La Porte du paradis".
C'est notamment le cas de Stanley White, ce flic borné, carrément odieux mais pas détestable pour autant, trop sanguin comme son adversaire dans sa façon de rue dans les brancards, en essayant d'imposer (sans succès) un nouvel ordre. Vu son rapport au Viêt-Nam, on peut y voir là une sorte de prolongement du personnage interprété par De Niro dans "The Deer Hunter", en plus aigri, et en aucun cas enclin aux concessions.

Tout aussi inspirée qu'avec les précédents films, la mise en scène ample marie harmonieusement le spectaculaire (la poursuite dans la boîte de nuit) et l’intimiste (toutes les scènes avec la femme de Stanley). Par contre à chaque fois, s'il a bien un élément qui me fait tiquer, c'est l’actrice qui interprète la journaliste, toujours aussi peu convaincante, trop fadasse je trouve, le gros bémol au niveau du casting (je ne me souvenais plus d'ailleurs de la présence des deux acteurs de "Prince of Darkness").