Forum de FilmDeCulte

La semaine prochaine, je fais un cours sur le montage, précisément la narration par le montage, vous auriez des idées de grands moments où le montage est tellement beau, tellement évident, où tout passe par lui, et qu'il faudrait que je montre à tout prix?

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Les premiers qui me viennent en tête (auxquels faudrait bien sûr rajouter tout Sans Soleil et Où gît votre sourire enfoui, film auquel je pense sans arrêt dès que je monte quelque chose (non, pas ma copine)) :

- la fin "hitlérienne" de Requiem pour un massacre
- plein de Brakhage, mais par exemple I... Dreaming ou Window Water Baby Moving (et pour aller dans l'expé, un ptit extrait de Walden ou d'un Tcherkassky ou d'un Martin Arnold ferait pas de mal)
- la séquence en caisse de Paranoid Park
- le repas à la campagne au début d'Une histoire d'amour suédoise, avec les raccords regards
- la déchéance de la meuf dans Les yeux sans visage
- plein de trucs chez Stévenin, notamment la cuite nocturne dans Passe-Montagne
- des films où le montage devient un flux visuel, type Speed Racer
- le cabaret ou la mort de dans Van Gogh
- le champ contre champ entre Al Pacino et De Niro dans Heat (celui où De Niro mate la caméra, en infrarouge)
- une séquence géniale dans Out of the blue de Dennis Hopper, quand la gamine est pas loin de se faire droguée et prostituée dans une chambre d'hôtel
...

Bon y en a vingt mille des comme ça.

Et je leur foutrais un long plan séquence, et comment la coupe peut être soudain sublime (tu n'aimes pas le film, mais dans Gerry, le long plan où ils courent, puis causent du jeu télévisé... et CUT une contre-plongée face à Matt Damon, avec la lumière qui est tombée...)

Tout PASCAL LE GRAND FRERE.

Ou SCOTT PILGRIM.

Oui je sais tu attendais une connerie de ce genre

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Netflix les gars, Netflix.

Scott Pilgrim c'est trop epileptique. Je propose plutôt le dernier Bourne.

Plus sérieusement, dans le genre montage qui envoie du bois, ya JFK (les sortes de flash forward et le monologue final avec la vidéo).

Tu déconnes ? C'est hyper propre. C'est juste bourré d'idées, mais j'ai trouvé ça hypra-fluide moi.

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Netflix les gars, Netflix.

C'est super clean en effet, super lisible.

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j'le télécharge, je verrai ça!

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IL EST AU CINEMA, CRASSEUX !!!

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Netflix les gars, Netflix.

Pioche dans des Eisenstein...je me rappelle plus c'était dans quel film malheureusement, mais je me souviens avoir vu en cours un extrait d'un film où pour symboliser une rafale de mitraillette, il monte un gros plan de la mitraillette avec un plan plus large du soldat en train de tirer, le tout super rapidement, au rythme d'une rafale justement...j'avais trouvé ça brillant, et le plus hallucinant c'était que ça datait des années 20 alors que même dans un film d'aujourd'hui, ça passerait pour de l'hystérie epilleptique...

Sinon je pense aussi évidemment à JFK...avec par exemple la scène où Garrison et son équipe dînent au resto et discutent de l'affaire et d'Oswald et le tout est monté en parallèle avec la falsfication de la célèbre photo d'Oswald où il tient un fusil...photo qui n'est jamais mentionné durant la discussion par l'équipe mais qui l'est, beaucoup plus tard dans le film...
Ou alors, plus simple et pourtant plus fou, tu as la scène vers le début où Garrison interroge Ferrie (Joe Pesci) qui donne comme alibi une histoire selon laquelle il était parti chasser à un endroit spécifique et là Garrison commence à répondre et là tu as un plan furtif d'un paysage orageux, que tu ne comprends juste PAS, avant que Garrison ne mentionne cet orage pour réfuter l'alibi de Ferrie, et là tu as à nouveau le plan avec un éclair qui retentit...ça tient de la projection mentale, c'est absolument extraordinaire.
Et le film est bourré de choses comme ça...

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Oui je déconnais, en proposant le Bourne juste après.

Oui, je me souviens aussi du moment ou on voit un gars mourir alors qu'il a son "accident" que bien plus tard.

Truc ultra banal mais : Godard.

Revu "Week-end" hier, c'est tout de même assez génial par moments (surtout cet enchaînement de plans très court quand ils sont dans la voiture, avec Mireille Darc qui mort des poignets en gros plan, Jean Yanne qui frappe, le tout entrecoupé de cartons avec un kilométrage ...)

Plein de choses chez Bresson aussi (je me souviens avoir eu l'impression d'avoir compris le montage après "Pickpocket", j'étais jeune, c'est vraiment un film jalon dans ma cinéphilie, comme si une grande fenêtre s'était soudainement ouverte)

M'enfin je ne t'apprends rien là, c'est méga banal tout ça.

Oui voilà, tu as Garrison qui lit chez lui le rapport de la Commission Warren, c'est illustré par un flashback où tu vois Lee Bowers témoigner, et genre à la fin du témoignage tu as un très gros plan furtif d'un visage en snag immobile contre un pare-brisé fendu. Sur le coup, tu sais pas du tout ce que c'est. La mort de Bowers (avec plan plus large dans le même axe de Bowers mort) n'est mentionnée qu'une heure après...

Meilleur film du monde.

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Yep, c'est ouf et très souvent, les cinéastes étaient tellement désireux de faire tout ce qui est possible avec une caméra et de la pelloche. Dans le même genre d'idées il y a des purs moments de montage (souvent burlesques, bien sûr) chez Linder dans L'étroit mousquetaire, avec notamment ce moment génial où ledit mousquetaire chevauche au ralenti en montage alterné avec la scène en vitesse normale qu'il est sensé rejoindre au plus vite. Deux niveaux de lecture par la vitesse et le montage, tout simple et efficace. Ouf.
Ca m'amène à deux séquences ultron-classiques : la fusillade de fin de The Wild Bunch et Walter Hill dans The Long Riders (la séquence de cauchemar au ralenti après le braquage).

La séquence du café à Londres dans Mission:Impossible de De Palma.