Film Freak a écrit:
oncletom a écrit:
Ouais, mais Face/Off a un côté hollywoodien qui empêche l'explosion de Hard Boiled. Ce dernier est tellement extraverti qu'il en devient bien plus sincère que Face/Off, que j'aime beaucoup mais qui perd de sa personnalité vu qu'il tente d'élaborer des personnages emprunts de ressentiments. Woo n'est jamais aussi bon que lorsqu'il dépeint des machines-tueuses capables de comprendre qu'elles sont programmées pour tuer. Face/Off tente l'élaboration d'un affect (au sens propre avec l'échange d'identité) qui passe mal par rapport à sa conception purement bourrine des rapports humains.
Au contraire, je trouve ça plus intéressant d'avoir un face à face moins manichéen...et d'ailleurs, Hard Boiled évoque déjà cela...je le trouve pas manichéen.
C'est pas juste des "machines-tueuses".
Citation:
Dans The Killer, Chow Yun Fat a fondamentalement du remord parce qu'il a pas réussi tué la nana.
Euuuh...non.
Le suicide final est plus attribué à la fraternité qu'à l'amour d'autrui féminin. Woo est connu pour être l'assistant de Chang Cheh, réalisateur qui mettait en avant une valorisation masculine où le personnage féminin était un faire-valoir rapprochant les deux chevaliers, valeurs sûres dans un monde de brutes.
The Killer reproduit ce schéma, avec imagerie du flingue pointé réciproquement. La nana est donc plus un encombrement qui ne permet pas le rapprochement (la cécité étant le paroxysme visuel d'une absence de compréhension de ce principe) qu'une valeur qui émancipe physiquement l'Homme (ce dernier grandit dans la dernière séquence, aux côtés de son homologue).
Sinon,
Face/Off, toujours sur le même principe de duel masculin, a trop tendance a vouloir humanisé par l'altruisme le personnage de l'Homme. Woo se sent obligé d'entourer son personnage de véritables humains, ceux qui enfantent et qui considèrent que la réconciliation passe par la famille. Or, son cinéma est fait d'une absence considérée de la figure féminine et intervient dans une confrontation violente masculine (le concours du plus adroit devant l'entrée souterraine dans
Hard Boiled où la virilité passe par la souffrance).