Forum de FilmDeCulte

oula c'était chaud, vous avez dû avoir la peur de votre vie

Avec les lions et les hyènes, t'as fait plus fort quand même.


Sur le moment pas vraiment, on était au Cameroun depuis trois jours, c'est tellement violent comme dépaysement qu'au début tu n'as aucune idée de ce qui doit être normal ou pas, donc quand on a commencé à partir en arrière et se faire secouer violent, je me disais encore que c'était peut-être une technique pour prendre de l'élan ou quelquechose comme ça.

Oui mais j'ai eu ce genre de trucs en Chine ( roue qui se barre et le bus de ligne régulière qui part dans le fossé) et à Yosemite Park ( frein de la camionnette qui crame dans une descente.)

J'ai aussi eu une pierre énorme qui est tombé devant le bus et a coupé la route en Équateur lors de la descente en bus vers l'Amazonie depuis Banos. Des heures bloqués car impossible de faire demi tour pour le bus. A peine la place de se croiser sur cette route. ( les bus ont 2 roues de chaque côté car parfois l'une d'entre elle est dans le vide) On a du attendre que le caillou soit peté à la dynamite. Le bus est ensuite passé sur des planches sur la route à moitié partie.

Degryse en avait encore en stock

Oui mais après c'est tout.

Juste les trucs classiques: malades, mon père vol au cutter sous la gorge à Guayaquil mais il l'avait cherché. On lui avait dit de pas aller là.

Sinon anecdote plus marrante: En Inde, dans les petits hôtels bon marché en 96, la salle bain était particulière. La douche et le toilette turc étaient fusionnés. Le pommeau de douche se trouvait au dessus du toilette. Un soir, on entend ma belle mère hurler dans la salle de bain. On accourt. On la retrouve à terre. Un gecko lui avait sauté dans le dos et paniquée elle avait glissé. On rigole.
Sauf qu'en glissant son pied était passé dans le trou du toilette turc et qu'il était coincé. Impossible de la sortir malgré nos manipulation. On a dû appeler l'accueil, couvrir comme on pouvait la nudité de ma belle mère.
Ils ont du casser le toilette au marteau

Même pas vrai

Sinon, l'histoire avec ta belle-mère t'es sûr que c'était pas l'intro de ta dernière video visionnée sur pornhub?

Vu le peu d'amour que j'ai pour ma belle mère et qui est en plus l'antithèse physique de mon idéal féminin, cela ressemblait plus pour moi à un film d'horreur qu'à pornhub.

lol, sacré catalogue d'anecdotes en tout cas et tu as vraiment fait le tour du monde .

_________________
CroqAnimement votre

La moitié moins que mon père.

Moins violent mais peut-être encore plus débile et dangereux, au Népal je m'étais fait une joie de prendre la douche de l'éléphant. On proposait de monter à dos d'éléphant dans la rivière et il t'arrosait avec sa trompe avant de s'ébrouer pour te faire tomber. L'eau était plus que douteuse et à la fin tu te baignais avec eux au milieu des bouses flottantes. Bon délire.

Mais le plus dangereux que j'ai fait a sans doute été de me promener seul, hors des zones touristiques dans des petits villages, sans que personne sache où j'étais en pleine période d'instabilité politique, la Révolution et la chute de la monarchie, rien que ça. T'as beau être un routard frugal, rien qu'en téléphone, appareil photo, chaussures, tu portes peut-être le prix d'une maison sur toi. Ca c'est le genre de truc que j'imagine plus faire aujourd'hui.

Bon ça fait quelques jours que j'ai envie de vous raconter mes histoires d'humanitaire et que j'ai pas le temps à cause du taff #Abyssin

Juste en intro, je taffe en finance dans ce qu'on appelle le "bureau de capitale" qui est un peu le siège administratif dans les pays où on intervient donc j'ai pas non plus des histoires de malade comparé à d'autres personnes qui travaillent dans des territoires en guerre par ex. ça peut quand même vite être chiant d'être en finance quand ton bureau se fait braquer ce qui heureusement ne m'est pas encore arrivé personnellement.

Donc en ce moment je suis au Kenya et en Somalie et il ne m'est rien arrivé de bien fou car Nairobi c'est plutôt safe si on s'aventure pas là où il ne faut pas, Hargeisa au Somaliland c'est extrêmement calme, et Mogadishu c'est la merde mais on vit dans un espèce de bunker militarisé à côté de l'aéroport.

Seul truc relou c'était le weekend dernier, je passais le weekend sur la côte à Mombasa où j'ai retrouvée une amie kényane, après le restau on buvait une bouteille de vin sur la plage et y'a des policiers armés qui nous ont interpellés pour nous amener au poste car apparemment c'est interdit d'être sur la plage la nuit... Il y'a pas grand chose qui me fait peur en général mais vraiment me retrouver dans une cellule glauque en Afrique ça fait pas du tout envie, on a refusé pendant genre 30 min et heureusement mon amie a pu négocier avec eux en kiswahili et on a fini par payer environ 30 balles. Première fois aue je soudoie un policier il me semble et vraiment ça me dégoûte, je déteste ça.

Sinon à l'époque où je travaillais au "vrai" siège international, à Paris, je partais de temps en temps faire des courtes missions dans certains pays, et pour ma première mission je suis parti tout seul en Afghanistan ça devait être un ou deux ans avant la prise de Kaboul des talibans, dans une période où les attentats et combats s'intensifiant de plus en plus, et au début de ce qu'on appelle la "spring offensive" soit le moment où les routes dégèlent après l'hiver et où les talibans en profitent pour multiplier les attaques.

J'étais quand même pas hyper serein parce que pour moi c'était la première fois où j'allais dans un pays en guerre concrètement, et juste avant de partir il y'a 8 journalistes internationaux (dont des français de l'AFD il me semble) qui se sont fait sauter, et ça m'a glacé le sang de voir des journalistes monter dans l'avion avec moi. Ensuite dans l'avion j'étais à côté d'un afghan qui m'a tapé la discute, et qui au fur et à mesure commençait à devenir insistant et essayait de chopper des infos sur où étaient situés nos locaux, ce qui est évidemment une info qu'on essaye de garder secrète. A partir de ce moment là j'essaye d'esquiver ses questions et de m'en débarrasser. L'avion atterri, je sors et me dirige vers la queue où on passe l'immigration, et là je vois le mec qui me fait des grands signes pour que je double tout le monde et que j'aille directement faire tamponner mon passeport, ce que l'agent fait avec un grand sourire en me souhaitant la bienvenue. Ensuite il faut savoir qu'à Kaboul pour des raisons de sécurité le chauffeur qui vient nous chercher ne se gare pas au parking principal car c'est une zone privilégiée pour une attaque kamikaze. Il faut marcher selon des indications vague qu'on m'a données avant de partir pour aller vers un autre parking plus loin où on se retrouve dans la foule et pour lequel il faut passer un certain nombre de checkpoint. J'avais pris de l'alcool avec moi pour les collègues donc pas trop envie de me faire fouiller Mais mon voisin d'avion me lâchait pas et m'a fait passer tous les checkpoints, et continuait encore de me suivre jusqu'au parking, franchement j'étais pas hyper serein mais je pouvais juste pas m'en débarrasser. Arrivé au parking le chauffeur me reconnait, me chope, dégage le mec et me fous dans la voiture

Là dessus on traverse Kaboul, je découvre un monde inconnu fait de checkpoints militaires à plusieurs coins de rue, des patrouilles de camions militaires avec 6 mecs en kalash derrière, des murs renforcés avec des barbelés, et la vie normale qui s'opère au milieu de tout ça. Souvenir aussi d'avoir aperçu un babtou en backpack attendre à un arrêt de bus

On arrive au compound et là faut s'imaginer que je viens de faire 15 heures de vol, nuit blanche, 5 ou 6 heures de décalage horaire, et il est 10 heures du mat je suis complètement HS. On me montre ma chambre, je m'assois vite fait sur le lit et je m'endors sans m'en rendre compte pour être réveillé au bout de 30 minutes par une explosion. A ce moment là je sais pas si c'est réel ou non mais j'ai une collègue qui vient vérifier si je suis bien là, et il s'avère en fait qu'à moins d'un kilomètre de notre bureau il y'a une attaque kamikaze d'un commissariat (si je me souviens bien) qui commence. Il y'aura 5 détonations dans la journée; et entre temps on entendra les tirs de kalashs et les gens qui crient. Pendant ce temps là nous on faisant un séminaire dans le jardin et tout continuait comme si de rien n'était Il y'a eu plusieurs infos divergentes, mais il me semble qu'au final c'était une attaque de Daesh qui a fait dans les 50 morts. Et pour couronner le tout on s'est pris un tremblement de terre dans l'aprem, sensation hyper bizarre où t'as l'impression d'être bourré tout d'un coup et où tu te demandes vraiment ce qui se passe quand c'est la première fois. Sur le moment je crois que j'ai pas trop réalisé ce qui s'était passé dans la journée, mais le soir on a fait une soirée où j'ai pas mal picolé et je me suis retrouvé avec une sensation bizarre où j'avais l'impression d'être sous drogue, je crois que c'était juste mon cerveau qui percutait à retardement et réagissais bizarrement.

Une belle entrée en matière quoi, pour mon premier jour de mission ever, et mes collègues afghans qui étaient bien emmerdés parce que du coup la route pour rentrer chez eux étaient bloquée.

C'était un peu long donc j'enverrai d'autres anecdotes plus tard...

Ah oui quand même. Les déplacements dans les zones de conflit,cela doit être quelques choses.

CIA.

Ce qui me rappelle, toutes proportions gardées bien sûr, la première fois que j'ai sollicité un visa pour la Côte d'Ivoire il y a presque dix ans.

Ambassade située dans le 16ème, évidemment. A l'époque je voyageais avec un autre passeport que le français, et c'était en pleine période """""electorale""""" là-bas. C'était aussi avant que la procédure e-visa ne se démocratise (en gros tu fais toutes les démarches en ligne, et les autorités ivoiriennes impriment et collent ton visa dans le passeport à l'arrivée à Abidjan, très pratique), donc il fallait prendre rdv, se rendre sur place avec tous les documents en même temps que tous les autres demandeurs, les laisser pour étude et revenir quelques jours plus tard pour récupérer le visa. Conditions d'accueil déplorables (aucune gestion du flux de personnes, des horaires prévus etc.), personnel extrêmement désagréable etc.

Dans la salle d'attente, un mec qui fait très levantin apperçoit mon passeport que je tripote impatiemment, et commence à me parler d'agences gouvernementales avec qui il a pu travailler au quatre coins du monde. Je me dis que soit c'est un mythomane, soit il a raison, et que dans les deux cas c'est très pénible. Il est appelé avant moi et je ne le revois plus. Tant mieux, mais du coup je commence à devenir un peu parano.

Je dépose mes documents, je réponds aux questions, je reste poli et calme malgré toute la mascarade autour de moi. Quand je reviens quelques jours après avec mon passeport pour qu'ils apposent le visa, quelques membres du personnel me font des petites réflexions rigolotes en rapport avec mon dossier, de manière totalement inadaptée, devant tout le monde, dans les escaliers, les couloirs. Je souris poliment, mais je me dis que niveau confidentialité c'est pas terrible, déjà, et qu'en plus on ne se connaît pas, que toute cette connivence insistante n'a pas lieu d'être. Je donne mon passeport, et quand je le récupère, je vérifie que le visa est conforme et là : le code barre est à moitié arraché, et il y a une espèce de griffe dessus au marqueur noir. Je montre ça au gars en lui demandant si c'est normal (ça ne l'est évidemment pas) et il bredouille, sans me regarder, que oui oui, c'est bon.

Le soir même, je montre ça à un ami Ivoirien qui prend le temps d'étudier le truc et qui me sort "bon, c'est sans doute pas grand chose, dans le pire des cas tu seras suivi pendant quelques jours, et dès qu'ils verront que tu fais rien de spécial ils lâcheront l'affaire."

Sur place, rien. Enfin rien que je n'aie remarqué. Encore aujourd'hui je ne sais pas si c'était une longue blague très bien élaborée, ou si vraiment les ambassades africaines sont incompétentes au point de signaler un voyageur potentiellement à problème avec des méthodes aussi flagrantes et grossières. Sur le coup c'était un peu flippant.

_________________
Looks like meat's back on the menu, boys!