Forum de FilmDeCulte

Max a toujours aimé aller vite. Elle ne sait pas faire autrement. Alors quand elle découvre le karting, c’est une évidence : elle sera championne de F1.

Nouveau film du réalisateur de AKA et son "S." central ne cessera jamais de me troubler (à quand une collaboration avec Sabrina B. Karine ?).

Ça raconte l'histoire d'une petite nana qui veut conduire des voitures. Mais évidemment le monde entier est contre elle. Le récit est aussi balisé qu'une piste automobile (hi hi), dès son intro-teaser avec voix-off éculée "Comment en est-on arrivés là ?", sauf que c'est même pas un teaser du climax, juste de la fin du premier acte. Quel intérêt si ce n'est teaser le spectateur Netflix, co-financier du film.

Dans la première partie d'ailleurs le scénario est totalement victime du syndrome "Remake 2020 de MULAN" à savoir que Max est hyper douée dès le début: première course à l'âge de 10 ans, elle cartonne ; formation en Formule 3 elle cartonne ; bref elle est parfaite et si elle a des problèmes bah c'est juste que parce que c'est une femme. Les mêmes causes produisant les mêmes effets: personnage trop peu intéressant. Dans la seconde partie le film se rattrape quelque peu en la faisant travaillant son impulsivité, mouais (et le musclage de son cou...) mais le mal est fait.

Par contre en tant que film automobile français c'est plus que correct. Déjà ça veut péter plus haut que son cul. A Brad Pitt la F1, à Paola Locatelli la Formule 3(000). Du coup on est sur des petits circuits assumés où on n'essaie pas de nous faire croire qu'il y a des milliers de figurants numériques dégueu. Ça reste modeste et donc réaliste. La mise en image est cool avec un étalonnage œil (allez bien vous faire cuire le cul) et quasiment aucun effet spécial voyant. J'ai apprécié aussi le choix judicieux des sous-décors pour les séquences, qui en mode déjeuner dans l'herbe le long de la piste, qui dans une grue à 40m du sol, c'est toujours visuel.

Bon après c'est poncif-land du début à la fin mais au moins c'est pas honteux.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste

Ah mon fils aussi signe d'un S. central dans son nom.

_________________
Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

je suis d'accord que c'est une sage idée de ne pas jouer la compétition frontale avec f1 de joseph konsinsky et ses 200m de budget. du coup, cette idée de petit championnat de f3, sur des petits circuits, qui n'intéresse manifestement pas grand monde, ça fonctionne plutôt bien - à la fois dans le récit et visuellement, pour les raisons que tu as évoquées.

là-dessus, "ça ne cherche pas à en mettre plein la vue, et c'est parfaitement réussi !!" c'est quand même un compliment bizarre à faire à un film.

mais c'est aussi assez représentatif d'une question du film : à part le phantasme d'une 80s bitch de faire jours de tonnerre en france, quel est l'intéret artistique du truc ? que pensait-il accomplir ? quelle était l'ambition, l'étincelle dans son cerveau l'ayant convaincu que ça valait le coup d'y passer du temps et d'en faire une oeuvre ?

c'est vraiment impossible à déterminer en regardant le film, parce que tout se situe dans un récit invraisemblablement banal de jeune pilote machin, tout n'est qu'adaptation en france de poncifs amerloques, tout a déjà été vu - en mieux, plus cher, plus impressionnant - ailleurs. il n'y a pas une tentative d'inventer ou créer quoi que ce soit. pas une proposition. alors, quoi ?

je n'ai vraiment pas compris.
d'autant que la problématique de ce genre de films est évidente : soit tu assumes ton récit méga balisé dont on se fout un peu entre 2 scènes à grand spectacle qui sont le coeur du poulet pour tout le monde - et le risque est grand de ressembler à un porno des années 90. soit tu essayes de raconter sérieusement ton histoire, en sachant qu'elle a 90% de chances d'être un peu nulle et que les gens ne sont pas vraiment là pour ça, et on se retrouve à suivre une histoire de merde en attendant les morceaux de bravour. le film tombe volontairement à fond là-dedans sans même chercher une solution.

je suis peut-être de mauvaise foi : la solution était visiblement l'identité du protagoniste : une jeune fille, métisse, (bi ? pas bien compris). et sa problématique étant "je suis la seule fille ! mais quand on me donne ma chance c'est parce que je suis une fille j'aime pas ça ! mais si on me signale que je suis une fille j'aime pas ça non plus !!". ça donne un truc un peu pénible, le personnage passe quand même beaucoup de temps à envoyer chier les gens, à ne pas être contente des opportunités données, à faire la gueule, à blâmer les autres pour les conséquences de ses propres actions, etc. tout cela fait un personnage un peu antipathique. et par ailleurs, la pertinence de ce choix est évidemment posée par le mega bide du film : les jeunes filles ne sont pas le public cible de courses de voiture et ne vont pas y aller sous pretexte que l'héroine les "représente" (mes nièces sont littéralement des clones de l'héroine (en version jolies), avaient vu la bande annonce et ça ne les intéressait ni de près ni de loin), et le public cible de la f1 n'est peut-être pas très chaud d'aller voir un film où leur clone à eux est l'antagoniste, antagoniste sans autre véritable raison que c'est parce que c'est un homme blanc.

la solution aux deux problèmes soulevés était donc évidente : faire challengers, un récit avec plusieurs personnages principaux, des parcours parallèles, pas de protagonistes et antagonistes mais différentes individus avec leurs points forts et faibles essayant chacun légitimement d'atteindre ses ambitions. mais on revient à l'adaptation d'un truc us déjà fait en mieux ^^

et donc, j'y suis vraiment allé pour voir le prototype de film de divertissement français, et c'était intéressant. 14m de budget, donnés par france tv et netflix et universal grâce au succès d'aka sur netflix. pour aboutir à un énorme bide. donc ça acte ce que je pense : les succès de netflix sont des bulles complètes qui ne sont pas exportables ailleurs, et pas monétisables en dehors de l'abonnement mensuel. et c'était aussi très intéressant parce que dans les tentatives sans fin et perpetuellement ill-fated d'imaginer des divertissements français inspirés par les us, il y avait une nouveauté ici : la tf1-isation complète du bordel. visuellement, dans les dialogues, le ton de comédie, le cringe régulier : c'était un téléfilm / série tf1. donc faut bien le dire tout ça était nul, mais hyper intéressant.

vraiment des formules compliquées à trouver tout ça.

mais bon j'ai fait comme film freak avec les blockbusters us : j'ai perdu mon temps pour que vous puissiez ne pas perdre le votre.

Je me suis demandé pour la blague si ce Rapide était un spin-off de la série Drôle et en fouillant j'ai trouvé qu'il existait un prequel avec Forte sorti en 2019. Y'a-t-il encore d'autre volets à cet extended universe?

T'as Enorme. Ou dans un genre proche, Belle belle belle.

_________________
Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

C'est le syndrome "Grave" du titre français qui impacte.

_________________
I think we're gonna need a helmet.

Personne n'en parle mais outre l'inutilité du film lui-même, il faut tout de même souligner que TOUS les acteurs jouent faux, même ceux qui sont bons ailleurs trouvent ici leur plus mauvais rôle, ok c'est sans doute dû aux dialogues qui ne sont jamais naturels mais tout de même, on s'approche dangereusement des Mystères de l'amour là, y'a une vraie unité dans la direction qui est catastrophique.

_________________
Netflix les gars, Netflix.

J'ai croisé des membres de l'équipe à l'étalo, et apparemment ils ont subi des coupes de plusieurs millions à la dernière minute, ce qui a tout déstabilisé (scénario, personnages, tournage, ambitions...). Bon après, sur le résultat final, je ne suis pas juge, ça ne m'intéresse pas. C'est 100% pensé - et considéré - comme du contenu Netflix.

_________________
I think we're gonna need a helmet.

Joli joli

j'ai dit que ça ressemblait à une fiction tf1 cringe donc y ça couvre un peu ça.

ensuite ce qui est intéressant, c'est que vu la performance décevante de banger et les cartons réguliers de michele laroque, les ménagères sont enfin plus nombreuses que les trafiquants de drogues parmi les abonnés netflix, et ça va logiquement modifier la production.
en donnant notamment ce mélange hybride de film "de genre" à l'américaine mais version tf1.

On m'a dit ça aussi. Mais quand tu vois que dans ce qui reste tous les comédiens jouent comme des quiches, je doute qu'une version plus longue rattrape le coup.

_________________
Netflix les gars, Netflix.

27 jours plus tard, ce message re-pop dans mon cerveau à un moment random de la journée avec en commentaire "... comme 'rapaces", donc ^^".

Moi je pensais à RAPACES et VAURIEN et ça me faisait repenser à ce message légendaire de Léo où il brocardait les titres de court-métrage français systématiquement petits et misérabilistes: pourquoi "Errance" plutôt que "Epopée", pourquoi "La contre-allée" plutôt que "La grande avenue"...?

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste

Brocardage débile.

_________________

You of all people know qu'il y a une prime dans le court-métrage français aux récits petits, "du quotidien", "pas fun", et la remarque de Léo pointait ça par le biais des titres dépressifs de la projo Année Zéro (de mémoire le troisième titre était... Temps faible )

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste