Forum de FilmDeCulte

J'ai toujours entendu parler de ce film (notamment en raison de son remake américain, La Disparue), et l'affiche m'avait marqué à l'époque. C'est assez fort mais finalement très différent de ce que j'imaginais. Au suspense terrifiant, très hitchcockien, Sluizer oppose plutôt un film aux personnages parfois grotesques (mais finalement très humains), qui ne cherche pas à éviter l'humour ou la bizarrerie. Nous ne sommes jamais en présence d'un thriller rigoureux (dans le sens carré), mais plutôt dans une oeuvre qui prend son temps, et se laisse porter par l'errance des personnages, quite à s'aventurer dans des sentiers assez éloignés du genre. Je suis néanmoins un peu déçu par le jeu de Donnadieu.

4/6

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Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
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J'adore. Y a une sorte de froideur clinique que je trouve terrifiante. Et puis ça évite plutôt bien les clichés du genre, notamment l'habituelle explication/justification foireuse. Par contre, son remake US, j'ai pas compris : vraiment n'importe quoi.
Et moi je trouve Donnadieu plutôt excellent.

Je ne suis pas un grand fan des films de serial killers sur le principe, surtout quand ils ont des prétentions un peu métaphysiques, l'HOMME, le MAL, ce genre de choses. C'est un peu le cas ici, juste pour dire que le film reste très superficiel.
C'est surtout incroyablement bien filmé. Il faut un hollandais pour filmer cette région magnifique qu'est la Provence? Couleur, montage, angles, c'est de toute beauté.
Le film rappelle par bien des aspects le cinéma de Brisseau et bien entendu, son propre film de serial killer, Un Jeu Brutal (pas impossible qu'il ait inspiré Sluizer), d'ailleurs Bernard-Pierre Donnadieu a quelque chose de Crémer.
Il séduit également par sa structure inhabituelle, ça ressemble très peu de chose et ça fait du bien de rappeler qu'une structure est quelque chose d'arbitraire (les trois actes sont là cependant, bien définis, pour ceux qui auraient déjà pris peur).
Apparemment, le film devait représenter les Pays-Bas aux oscars avant d'être disqualifié car il avait trop de dialogues français. Il est d'ailleurs presque entièrement en français.

marrant.



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C'est marrant, quand je pense au film j'ai effectivement l'impression d'une très belle interprétation. Il faut croire que non.

Je suis dans le camp "il joue très bien".

Je pensais avoir vu le film il y a une vingtaine d'années mais je n'en étais pas sûr. Je me souvenais de la station service et rien d'autre. Du coup ce fut une (re?)découverte totale et j'ai plutôt été séduit par cet étonnant thriller qui ne joue pas les codes du genre mais qui plonge à la fois dans la folie d'un homme insaisissable et dans le désarroi maladif d'un homme brisé par une tragédie. J'aime beaucoup le ton du film totalement glaçant mais par moments presque comique notamment grâce à ce personnage de Bernard-Pierre Donnadieu, kidnappeur malin mais dont les tentatives d'enlèvement ou les entraînements sont souvent plus ridicules qu'autre chose. Cela donne un film vraiment singulier, on ne sait jamais trop où ça va aller. Et s'il y a un petit ventre mou aux deux-tiers il faut dire que la dernière partie est géniale jusqu'à une fin d'une force inoubliable (et j'ai appris qu'ils avaient totalement changé ça dans le remake américain, quelle connerie).

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CroqAnimement votre

J'ai du mal à complètement saisir la réputation du film ("le film le plus terrifiant que j'ai vu" selon Stanley Kubrick...ce qui explique peut-être pourquoi Shining est chiant) qui m'a honnêtement paru assez bancal.
Durant la première moitié, autant je trouve les passages suivant le personnage de Bernard-Pierre Donnadieu (aka Benoît Groelvoorde) intrigants par leur distillation des infos et dans le portrait de la minutie du processus et dans la normalité du gars, autant je peine à m'attacher aux scènes avec le protagoniste, que ce soit ses disputes et réconciliations en couple mais surtout l'après-disparition. Que la recherche immédiate ait quelque chose de mou pour illustrer une certaine banalité passe encore mais tout ce qui touche à la peinture d'une obsession dévorante me paraît complètement foiré, sous-écrit, sous-joué. Je ne trouve jamais son désemparement tangible, communicatif. C'est pas Zodiac quoi. J'ai donc un peu du mal à adhérer à ses choix dans la suite des événements.

Mais la deuxième moitié demeure davantage convaincante, parce qu'on retrouve le tueur et donc sa variété de tons, osant l'humour, parce que sa caractérisation enfin verbalisée (mais par conséquent didactique) révèle une figure intéressante dans sa volonté de s'explorer, de voir ce dont il est capable, parce que le récit noircit et que la mise en scène, jusqu'alors aussi laide que ses acteurs, s'ambiance un peu, que l'envie de savoir devient un peu plus la notre (même si bon, on savait quoi) et que la fin est à-propos en plus d'être celle d'un bon thriller (et j'apprends que le remake américain la change complètement, la honte).

Moyen donc.

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