"A sky of Honey" est un disque qui peut en tout cas passer aisémément en continu sans lasser, c'est assez extraordinaire...
"An architect dream", "sunset" "Somewhere in between" ou "Aerial" sont de véritables bijoux. La cohérence et la beauté assez stupéfiante de cette seconde partie rend du coup la première moins directement attrayante, mais l'album dans son entier donne vraiment cette sensation rare de porter une âme et un mystère qu'il faut prendre le temps de déchiffrer. D'ailleurs le single "King of the mountain", avec sa façon de s'installer lentement mais définitivement avec vous en est le parfait introducteur.
En tout cas "Aerial" porte très bien son titre, et risque de se révéléer comme l'un des albums majeurs à coté de "Hounds of Love" et "The Dreaming", ... On a envie d'écouter ça jusqu'à plus soif. Beau tour de force, car après 12 ans d'absence et des tonnes d'artistes qui se revendiquent de vous (Bjork, Goldfrapp, Tori Amos...), c'est pas évident d'assurer comme ça. En fait on sent que Kate est simplement allé au plus juste de ce qu'elle avait à donner, avec tout le métier et les révolutions qu'elle a apporté derrière elle et aussi un temps d'arret qui a visiblement été bénéfique... c'est très cliché de parler d'épure mais ici le terme a rarment autant pris sens.
Ce qui est beau c'est de voir à quel point les disques de KT nous donnent retrospectivement l'impression de raconter toute son évolution en tant que femme, c'est exceptionnel et vraiment beau... Et justement on touche ici à une forme de sérénité et de maturité réellement exemplaire je pense. Rarement artiste pop aura à ce point fait de sa musique une telle représentation imagée de son âme, de la poésie à la fureur, du sensuel au spirituel. C'est totalement unique dans le paysage musical de la pop. On a une véritable "oeuvre". Beaucoup de termes cinématographiques peuvent être employé à décrire ce qu'elle fait et ce n'est pas surprenant, car c'est réellement une écriture et un art trenscendant que le sien.
Avec "Aerial", Kate Bush s'est rarement aussi peu mis en scène icongraphiquement, mais elle nous a rarement semblé paradoxalement aussi proche. c'est du journal intime et une prière.