J'ai mis que les principaux, étant donné le stakhanoviste que c'est.
Signes de vie (1968)
3/6 : pas encore abouti, des problèmes de rythme, d'interprétation... Mais on sent tout de suite qu'il y a un mec spécial derrière la caméra, qui sait capter du linge qui vole au coin d'une rue ou le feu d'artifice illusoire d'un illuminé.
Fata Morgana (1968)
Les Nains aussi ont commencé petits (1970)
6/6 : et voilà, à 28 ans, pondre un truc pareil, ça me fout sur le cul. C'est fou, nihiliste, hilarant, malsain, ou débile au choix, mais la poésie et la sincérité suintent dans chaque photogramme.
Pays du silence et de l'obscurité (1971)
Aguirre, la colère de Dieu (1972)
6/6 : un des mes 3-4 films préférés... C'est son Apocalypse Now à lui, son Andrei Roublev, son masterpiece de jeunesse qu'il ne pouvait faire que jeune, qu'à bout, qu'avec un mec comme Kinski, qu'en étant mégalomano-suicidaire. Y a des plans tout cons là-dedans (le cheval sur la berge, par exemple), qui me retournent en une demie-seconde.
La Grande extase du sculpteur sur bois Steiner (1972)
L'Enigme de Kaspar Hauser (1974)
4/6 : je rentre pas complètement dedans, pour des raisons stupides parfois (je déteste la lumière dans la cave au début, et ça me nique la scène), et surtout parce que je trouve le film un peu forcé, un peu trop réfléchi... Je sais pas si c'est le bon terme, mais c'est le penchant "clinique", plus froid de Herzog (comme dans Coeur de verre), qui n'est pas ce que je préfère. Mais c'est la découverte de Bruno S., ce qui n'est pas rien.
Cœur de verre (1976)
5/6 : pour la peine, celui-ci marche bien mieux. Le tournage en hypnose n'est pas un gadget publicitaire, ça plonge le film dans une léthargie doucement folle, comme si tout était au bord du gouffre, de l'effondrement. Y a un vrai désir de filmer ces paysages, cette galerie de tronches, de casser la structure narrative (la fin est sublime), d'expérimenter visuellement (la lumière froide des bougies).
La Soufrière (1976)
La Ballade de Bruno (1977)
5/6 : celui-là est très très fort. Ca pourrait tomber dans le Strip-Tease le plus facile, et le film s'élève vers du sublime en restant tout le temps très trivial. Bruno S. est incroyable.
Nosferatu, fantôme de la nuit (1979)
Woyzeck (1979)
5/6 : pas son meilleur, assez inégal, parfois chiant, mais les 10 premières et les 10 dernières minutes font partie des meilleures choses qu'il ait fait avec un Kinski complètement halluciné.
Fitzcarraldo (1982)
5/6 : pareil que pour Woyzeck. Ca m'emballe pas toujours, mais Herzog sait capter des moments de grâce (les indiens qui caressent le corps de Kinski, l'opéra final) ou de furie (le bateau dans les rapides) qui font qu'on voit quelque chose d'inédit, de singulier, qui ne pourra jamais être refait. Après, c'est presque trop son grand Oêuuvre à mon goût. Et là où j'adorais le côté amateur, équipe réduite, bordel du tournage intégré au film dans Aguirre, là c'est parfois trop solennel.
La Ballade du petit soldat (1984)
Le Pays où rêvent les fourmis vertes (1984)
Cobra Verde (1988)
Echos d'un sombre empire (1990)
Le Cri de la roche (1991)
Lessons of Darkness (1992)
Ennemis intimes (1999)
Invincible (2001)
Grizzly Man (2005)
4/6 : Le film met du temps à trouver sa voie, Herzog hésite à approfondir ce qui l'intéresse vraiment (la démesure, ou folie, du personnage), et tourne un peu autour du pot. Mais dès qu'il met le doigt dessus, c'est très bon. Et ça fait toujours plaisir d'entendre un réalisateur parler de Thoreau, ne serait-ce qu'au détour d'une phrase.
Rescue Dawn (2007)
En gros, il m'en reste plein à découvrir, et c'est tant mieux. Notamment ses documentaires qui m'ont l'air franchement bien. Et j'adore ce mec, son radicalisme, sa confiance en lui.
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