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 Sujet du message: Hulk (Ang Lee - 2003)
MessagePosté: 09 Juin 2006, 09:36 
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Freak en a parlé vite fait sur la shootbox donc j'ouvre un topic, 3 ans après qu'en est-il de cette adaptation à vos yeux.

Je me permets de mettre mon texte de l'époque écrit pour mad.com

On l’a vu, depuis le gros succès du X-mende Bryan Singer au box-office, les moguls hollywoodiens profitent du nouvel engouement pour les adaptations de comic-book sur grand écran afin de se remplir goulûment les poches. Des adaptations qui font leur petit bonhomme de chemin avec plus ou moins de succès. Spiderman passe brillamment le cap du grand écran chez Sam Raimi, Guillermo del Toro transcende Blade en y ajoutant une vraie dimension shakespearienne et horrifique (et du catch mexicain ! Guillermo Forever !!), Mark Steven Johnson fait de son adaptation Des Fous du volant (avec Collin Farrel en Diabolo) une franche réussite (faut dire qu’il s’était autoproclamé Fan n°1, c’était du tout cuit). Ce dernier sera d’ailleurs également de la partie pour donner vie à Ghost Rider et prochainement c’est le réalisateur de Memento, Christopher Nolan, qui réalisera les nouvelles aventures du Batsuper-héros faisant suite aux 2 Discoséquelles de Joel Schumacher. Lorsque la nouvelle d’une adaptation de HULK avec Ang Lee à la barre s’est confirmée (même Elisabeth Teissier n'a rien vu venir dis donc), il faut bien le dire, un zeste de scepticisme sur la capacité du réalisateur à mener à bien un tel projet nous est tombé dessus. Après tout, ce n’était pas le choix le plus évident. Mais connaissant la rigueur et la méticulosité (limite obsessionnelle disent les mauvaises langues) du cinéaste, les premières craintes se sont vite estompées pour faire place à l'excitation. L’excitation de comprendre que ce choix n’était pas du au hasard, mais au vrai désir d’un cinéaste conquis par un univers dont l’esprit allait lui permettre de faire un film à la fois riche en situations spectaculaires et parsemé de personnages tragiques et complexes. Tout cela dans un gros mastodonte à plus de 100 millions de dollars !

D’un film à l’autre, Ang Lee semble construire une œuvre tout à fait unique dans la versatilité de ses choix. Ainsi, jusqu’à maintenant rien ne semble résister au cinéaste. Tout genre semble malléable et susceptible d'être plié à ses besoins et à ses exigences. Sans préjugés et ne suivant rien d’autre que ses envies, il met son étonnante facilité d’adaptation aux services de films comme Raisons et Sentiments, Ice Storm, Chevauchée avec le diable, Tigre et Dragon. Différents univers, différentes époques et différents genres qui se rejoignent par leur faculté à réellement nous toucher à travers une peinture des personnages d’une grande lucidité et d’une incroyable justesse. Concernant HULK , sa capacité à devenir « un nouveau Ang Lee » en abordant chaque nouveau projet s’est immédiatement fait sentir à travers sa première ENORME note d’intention : « Je veux faire une tragédie antique ponctuée de monstrueuses scènes d’action ». On croirait ces propos tout droit sortis de la bouche d’un James Cameron (ou d un Renny Harlin complètement torché) mais c’est bel et bien de celle du réalisateur taiwanais qu’ils proviennent. Comment rester calme en entrant dans la salle de projo après cela ? impossible ! Alors HULK par Ang Lee, pari réussi ?


Adepte de la narration lente jusqu’ici, le réalisateur évolue d’emblée dans une construction d’une étonnante rapidité, enchaînant les nombreuses scènes d’expositions imprégnées de la portée psychologique promise lors des intentions de départ. Avec une certaine fluidité assaisonnée de split-screens, zooms, fondus enchaînés et autres transitions plus ou moins heureuses, la part belle est donnée au décorticage des confrontations familiales de Bruce et Betty ainsi qu’à leur relation. Dans un premier temps, on remercie donc Ang Lee de poser les bases d’un récit bien plus sombre et cruel qu’il n’y parait et par conséquent plein de promesses. Il faudra ainsi attendre un plan (très inspiré) nous montrant la bête tapie dans l’ombre et fin prête à se manifester pour que dès lors un autre film commence.

En se confrontant de manière très directe à l’essence du matériau d’origine, Ang Lee se métamorphose à l’instar de son géant vedette et explose dans des expérimentations formelles de tous les instants. Il varie ses effets, nous impose un rythme en dents de scie et restitue sur TOUTE la durée du film ce fameux effet de planches de comic-book. Pas vraiment dans une tentative désespérée d’innovation (ou de facilité afin de coller au plus près possible de la BD) mais plutôt dans l’optique de dynamiser son récit, de solliciter en permanence l’attention et le regard. Efficace. Un effet de style qui s’efface lorsqu’il s’agit de mettre en avant les relations, plus âpres et réalistes, qu’entretiennent des personnages indéniablement moins stéréotypés qu’à l’accoutumée dans ce genre de production. Eric Bana et Jennifer Connelly s’en sortent à ce titre plutôt bien et dopent, chacun dans leur registre, la crédibilité de leurs personnages. Nick Nolte fait du Nick Nolte (mais du Nick Nolte relativement embarrassant sur le final) et on lui préférera la solide performance de cette vieille carne de Sam Elliott.



HULK ne cède à aucun moment à la facilité et la prise de risque de Ang Lee est permanente. Si l’histoire évoque une variation du mythe de Frankenstein, c’est littéralement à son film que le cinéaste fait subir un assemblage. Un éclatement des genres déstabilisant, non dénué de charme mais qui comportera son versant négatif (voir prochain paragraphe). De plages mélancoliques et poétiques (la première confrontation muette entre la belle et la bête, HULK pensif) à un combat d’une violence inouïe contre des chiens mutants (HULK réinvente « la pâté pour chiens »), de séquences d’action dantesques et puissamment connotées comic-book à un dialogue très « Au Théâtre ce soir » entre Bruce Banner et son père, la sensation que le film possède à son bord plusieurs réalisateurs ne faiblit jamais. Devant le caractère hybride de la chose, nos habitudes de spectateurs s’en trouvent indéniablement chamboulées. Tant mieux. On pourra reprocher ce qu’on voudra à Ang Lee mais sûrement pas une quelconque timidité ou un manque d’ambition tant les partis pris risqués (réussis ou pas) sont légions. Cette hybridité va jusqu’à toucher le score de Danny Elfman, fragmenté entre le travail facilement reconnaissable de ce dernier et les relents du premier compositeur attitré sur le projet, le singulier Mychael Danna. Le résultat est surprenant.

Animé par la noble intention de réussir le parfait croisement entre le drame antique et la culture pop, l’approche décomplexée et originale choisie par Ang Lee se marie difficilement avec l’intimisme des relations filiales et sentimentales. Et pourtant tout est là, de la culpabilité à la colère en passant par la haine, les remords, l’ambiguïté des sentiments, la rage contenue, les problèmes de communication. L’équilibre presque organique et intuitif entre l’action et le drame de Tigre et Dragon n’a cette fois-ci malheureusement pas lieu et l’implication émotionnelle reste moindre. Les promesses de grande tragédie finissent lentement mais sûrement par s’estomper devant le manque d’harmonie d’une structure narrative bancale. Fait chier tiens ! (cri du cœur)


Dans Ice Storm du même réalisateur, le passage à l’âge adulte était présenté comme une chose qu’on préférait provoquer mais dont on ne retirait aucun plaisir, aucune satisfaction. A l’inverse, Bruce Banner passe de l’adulte rationnel mais néanmoins perturbé et fragile à son double infantile, mais lui…il adore ça ! D’où le coté défouloir et jouissif dès que la bête passe en mode pétage de cellulos et se pose en danger définitif de l’ordre. HULK vit enfin sous nos yeux, on attendait cela depuis des années et sainte vierge macumba, qu’est que c’est BON ! Paradoxalement c’est sans doute de la relative méconnaissance d’Ang Lee pour tout ce qui touche aux effets spéciaux que découle la fraîcheur et la spontanéité au cœur des séquences d’action. Tout devient possible car le cinéaste ne calcule pas, s’autorise absolument tout et se lance sans complexe dans ce qu’il fantasme de voir à l’écran. La séquence du désert est à ce titre EXCEPTIONNELLE et contraste violemment avec la tendance actuelle de plans montés à une cadence folle. La force tranquille au cœur même de l’action. Le cinéaste ose, au niveau des exploits de HULK, coller au plus près du Comics (alors qu’il aurait pu étouffer ou minimiser certains aspects) et prend le risque de se mettre à dos une partie du public qui ne manquera pas de s’indigner devant le soi-disant ridicule de certaines situations, peut-être même avec une mise en avant de la série TV (rigolote au demeurant) comme référence, avec son Lou Ferrigno peint en vert et affublé de sa perruque à la « Régine ». HULK fait ainsi des bonds monstrueux, du lancer de char, court à la verticale sur un rocher façon Michelle Yeoh dans Tigre et Dragon avant de dégoupiller un missile avec les dents. Séquences graphiquement superbes qu’on contemple le curseur des flots d’adrénaline à son maximum. Le bestiau est convaincant et impressionnant, aussi bien dans la sobriété des regards échangés avec sa belle que dans ces tentatives de lier amitié avec l’armée. Evidemment, vu la somme du travail effectuée, on ne peut qu’être plein d’admiration pour Dennis Murren et son équipe tant ils ne cessent de repousser toujours plus les limites de leur art. Certes, tout n’est pas d’une totale perfection mais il serait facile d’ironiser besogneusement sur quelques plans moins heureux (je ne compte plus les fois où, alors que je surfais sur le net, il a fallu que je me tape cette vieille comparaison avec Shrek) alors qu’ILM nous offre la possibilité de contempler des morceaux de bravoure aussi visuellement soignés que sidérants (la chute de HULK depuis l’avion de chasse, mortel !!!).

Finalement, toute la filmo du réalisateur l’amenait à s’emparer de ce projet tant les personnages qui parcourent ses films sont des êtres d’une grande fragilité empreints d’une fausse sérénité. Mais devant un final qu’on annonçait dantesque et qui se révèle confus et boursouflé, on ne peut s’empêcher d’imaginer ce qu’aurait pu donner HULK si le choix du réalisateur s’était porté sur quelque chose de plus classique dans la forme. Est-ce que la réussite complète aurait été au rendez-vous dans cet autre cas de figure ? Possible. En jouant les « Mystique » de la mise en scène, le cinéaste a en tout cas réussi à nous déstabiliser. « Mon fils est unique » nous dit David Banner. Unique, le film de Ang Lee l’est tout autant.




(Voilà, après faudrait voir ce que j'en repense à la revoyure, chose que je vais essayer de faire dans les prochains jours).

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MessagePosté: 09 Juin 2006, 10:22 
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un des rares films tirés de comics que j'ai aimé. Dommage que la toute derniere scene soit pourrite, j'aurais bien aimé voir le film s'arreter juste avant celle-ci.


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MessagePosté: 09 Juin 2006, 11:20 
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Film assez expérimental donc interessant, Ang Lee prend des risques, c'est pas toujours réussis mais il a au moins le mérite d'essayer. Maintenant le problème du film c'est plutot son script un peu trop gentil je trouve et la fin moyenne donc : 3/6


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MessagePosté: 09 Juin 2006, 12:47 
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j'adore,je suis fan,c'est osé,couillu et confus,mais c'est de la grande classe. Un film froid,super bien réalisé et prenant.

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MessagePosté: 09 Juin 2006, 14:02 
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Pas lu ton texte (trop long, sorry, la flemme là) mais donc pour redire ce que je disais hier sur la shoutbox, oui c'est un film chelou.

Le film extrême, celui que je peux comprendre qu'on le auqlifie de "merde" à la limite, tellement il est jusqu'au boutiste dans son parti-pris.

Qu'il s'agisse du parti-pris visuel transformant l'écran en page de BD, à fond de split-screen et d'autres transitions ludiques à tout va, ou bien du parti-pris narratif, avec tout ce que le film comprend de sentiments refoulés, de complexes freudiens, représentés là aussi assez significativement par cette chambre et cette porte fermée ; jusqu'aux détails qu'il faut accepter (les chiens Hulk, notamment le caniche, ce combat final abusif) à commencer par la physiologie et les capacités du héros lui-même.

Le rythme aurait pu être mieux géré et certaines scènes moins poussées, et ça aurait été nickel (toujours extrême mais plus maîtrisé). Au demeurant, ça reste super intéressant et différent des autres approches visuelles en adaptations de comics (cf. mon super texte, long aussi, là : http://www.filmdeculte.com/dossier/comi ... teurs1.htm).

J'étais sorti quelque peu mitigé de la salle lors de la projo, ayant apprécié mais pas accroché à fond comme pour d'autres (mon choc perso X2 la même année). Revu en DVD à sa sortie et encore une fois apprécié, notamment pour tout ce qui concerne les thèmes. Et revu donc une 3e fois, après l'avoir acheté sur un coup de tête cdiscountien, et une fois de plus, encore plus apprécié.

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MessagePosté: 09 Juin 2006, 17:30 
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Film Freak Returns a écrit:
Pas lu ton texte (trop long, sorry, la flemme là)


hé hé. Ouais c'était l'époque où j'arrivais à aligner 2 paragraphes de suite sans trop de difficultés alors que là j'ai la flemme d'aligner 2 lignes. :o

Mais bon je l'ai mis juste comme ça, et ton texte rejoint le mien globalement.

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MessagePosté: 11 Juin 2006, 22:00 
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3 / 6

Ce qui tue ce film, c'est la partie action qui ne fonctionne pas. OK, il y a de la démolition à peu près correcte de décors et de machines mais globalement on regarde ces scènes en s'en fichant royalement. On a déjà vus des images de synthèse aussi bien ou mieux faites et l'issue des scènes est totalement prévisible.
Ceci mis de côté, j'aime pratiquement tout le reste du film. Le background psychologique, l'utilisation du désert, le physique atypique de Bana, les petits tics formels de Lee etc. Mais un film de super héros sans partie action réussie, c'est pas la peine. 132 Millions $ de box office, c'est 100 de trop.

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any man's finest hour, his greatest fulfillment of all he holds dear, is the moment when he has worked his heart out in a good cause and lies exhausted on the field of battle - victorious.
- Vince Lombardi
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MessagePosté: 16 Juin 2006, 16:26 
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Première vision à 3/6 en pensant que c'était super mal foutu mais qu'il y avait des choses sympas qui pourraient permettre au film de bien vieillir (j'aimais bien les scènes de "trauma" au début et pas mals d'autres trucs qui faisaient sans doute plus illusion sur grand ecran). Deux visions plus tard je suis tombé bien plus bas dans la note, tellement le style, les SFX et le scénar sont lourdingues et risibles... Nick Nolte est réellement execrable.


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MessagePosté: 26 Aoû 2006, 23:35 
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MessagePosté: 26 Aoû 2006, 23:41 
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Bon j'adore.

Je l'ai revu pour la première fois depuis le ciné et, incontestablement, je trouve que c'est une très belle réussite.

Certes, le film part un peu dans tous les sens dans son dernier quart, mais dans l'ensemble c'est quand même remarquable par son côté sérieux et comment le film s'attache à fond à ses personnages.

Tout le rapport entre Betty et Bruce est, je trouve, vraiment superbe, et accomplit le miracle de faire des séquences de dialogues des moments qu'on prend encore plus de plaisir à voir que les scènes d'action. Tout le début, quand en voit comment leur relation s'est tissée, le malaise de Bruce, sa jalousie, la présence de Josh Lucas, tout ça c'est fin et c'est beau.

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Le personnage du père, Nick Nolte, je le trouve fort et osé. De toute façon toute cette espèce d'approche super psychanalitique presque rend le film dense et captivant, enfin je trouve. La scène de leur rencontre à la fin dans le hanger, éclairée et filmée comme une pièce de théâtre, c'est fort, avec Nolte qui imite Bana qui s'enerve et tout.

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Et, en contrepartie, ça offre également des beaux moments de Hulkisme, d'ailleurs j'avais oublié à quel point le film comportait de scènes d'action, mine de rien. C'est pas UNE JOURNEE EN ENFER mais dans mon esprit j'avais gardé en tête un film plutôt cérébral et pourtant non, tout le truc dans le désert, la scène des tanks, les hélicos, les avions de chasse au dessus de San Francisco, ça tue. Et y a des moments classe et bien amenés comme quand Hulk retourne le tank et en "deverse" les soldats à l'intérieur, etc, ou alors des trucs complètement baroques comme le monstre d'électricité à la fin, etc.

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C'est aussi un film incroyablement bien monté. Pas tant dans sa structure générale, mais vraiment à l'intérieur de chacune des scènes. Lee ose des trucs vraiment inhabituels au niveau du montage et ça marche, comme tous ces transgressions à la règle des 180° toutes les deux secondes. Et n'oublions pas le fameux parti-pris "j'ai filmé un comic book" dans les innombrables split-screens, superpositions, mélange de plans, etc.

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De toute façon, dans son ensemble, je trouve que c'est un film visuellement magnifique à regarder, non seulement pour ce que je viens de dire, mais aussi par sa photo et au nombre d'images très belles et très fortes dedans.

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Franchement je plains Louis Leterrier. Parce que même si ce HULK est mal aimé, ça va être chaud pour lui de rendre une copie qui ne soit pas qu'un film de bourrinage.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 27 Aoû 2006, 13:25 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
Franchement je plains Louis Leterrier. Parce que même si ce HULK est mal aimé, ça va être chaud pour lui de rendre une copie qui ne soit pas qu'un film de bourrinage.


Entièrement d'accord. Hulk a le grand mérite d'être un film curieux et inclassable. En ces temps de culte de l'efficacité, je trouve que c'est plutôt une qualité.

Sinon, on parle beaucoup d'Uwe Boll, mais pas assez de Mark Steven Johnson qui, après avoir ruiné Daredevil, s'apprête à recommencer avec "Ghost Rider".

Et "House of the dead", c'est quand même plus rigolo.


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MessagePosté: 27 Aoû 2006, 13:54 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
Bon j'adore.


Ce message fait plaisir...je me permet de mettre un texte tiré de mon mémoire sur Fincher, C'est tiré de la troisième partie, imposée par ma prof, où je devais créer un lien entre différents auteurs contemporains sur des thématiques étudiées chez Fincher. Ici la figure obsédante du père.

Citation:
- Hulk ou l’infanticide par le sang.

Hulk de Ang Lee, qui posait auparavant la question de la schizophrénie dans le personnage du super héros, repose également sur la question du père, par deux aspects : le premier tient dans la dénonciation des manipulations génétiques, du sang donc, qui provoque le trouble de Bruce Banner. Le second est le rapport au père de la créature, responsable de tous les malheurs de son fils, et tentant désespérément de mettre fin à ses activités par l’infanticide. Les deux éléments, liés, sont tous deux des références explicites quant à la transmission des gènes du mal et à l’obsession d’un metteur en scène de culpabiliser la figure paternelle dans un film présentant le sang comme un conducteur, une arme, source d’une violence sans limite.

L’obsession d’Ang Lee pour la figure paternelle se retrouve dans toute sa filmographie : présence perturbante dans Pushing Hands (1992, inédit en France), son premier film, ou conflictuelle dans Garçon d’honneur (1993) et Salé Sucré (1994), le père des trois filles de Raisons et sentiments (1995) meurt dans les premières minutes du film laissant sa famille orpheline et dépourvue de biens. On l’a vu, le père est au centre de Ice Storm (1997), tandis que dans Chevauchée avec le Diable (1999), le réalisateur présentait des adolescents menant la guerre pour leurs parents, et devenant pères à leur tour, revenant à la source du drame familial par essence. Si Tigre et Dragon sous-entendait peu cette problématique (probablement due au rapport du réalisateur au genre, de son propre aveu désengagé), Hulk se voyait devenir, par le travail du réalisateur, une véritable tragédie humaine autour de la figure paternelle et de son héritage mortifère.
Le film démarre d’ailleurs par David Banner, s’injectant lui-même ses expériences de modifications génétiques, les transmettant par la suite à son enfant. L’évolution de la narration amène le père à se désengager de sa famille, menacée par ses recherches, tuant accidentellement sa femme quand il tentait de tuer son enfant, véritable résultat de ses travaux.

Le geste infanticide accompagné de la mort de la mère crée chez Bruce Banner le premier traumatisme, générateur de ses colères futures et de ses transformations (trois des quatre changements du personnage en monstre ont pour raison la mort de la mère de Bruce). Le traumatisme dans le rapport père fils n’évolue pas durant le film, liant les deux anti-héros jusqu’à la fin, où ils s’affrontent finalement l’un l’autre, le père désirant à nouveau la mort de son fils, pour récupérer son pouvoir.
Mais la particularité de ce rapport, au-delà des rapports conflictuels avec le père, tient aux liens du sang entre les deux êtres.

Le sang, bien que rarement montré dans le film (on préfère au rouge des motifs de nature, le vert ou le blanc), est l’élément lien entre tous les personnages. Il est à l’origine de la relation entre Bruce Banner et Betty Ross, tous deux généticiens, cette dernière étant la fille de l’homme en partie responsable des malheurs du scientifique, du fait de ses conflits avec David Banner. La transmission des liens inter-générationnels joue d’un procédé de contamination entre les individus, de l’amour impossible (de la belle et de la bête) aux drames personnels qui émergent des cauchemars de Betty et Bruce.
Ce sang est par ailleurs le centre de toutes les convoitises, véritable pouvoir moderne : Bruce et Betty, comme David Banner, cherchent à en faire évoluer la composition, tandis que Talbot, le méchant de l’histoire, convoite ainsi le sang de Hulk, évoquant pour cela les traumatismes violents liés à la mère de Bruce, pour réveiller le monstre.

Hulk se révèle être un film clé dans notre analyse. Lié à la schizophrénie dans son rapport à la violence, le monstre trouve dans son traumatisme tous les liens que nous évoquions à travers le travail de David Fincher : l’obsédante figure paternelle, mais aussi la convoitise commerciale de son existence, victime du gouvernement comme de l’industrie privée. Le travail de Ang Lee fait également évoluer la figure récurrente du lien malsain par le sang en y incorporant la génétique comme preuve scientifique de ce que d’autres metteurs en scène éprouvaient face à leurs personnages. Le traumatisme est mis au cœur de la science, comme dans cette image que l’on retient du film de Lee : la mère du héros, tuée par le père, tendant le bras vers le cataclysme qui entraîne son enfant dans le malheur, ou l’allégorie d’une tragédie préméditée, dans les gènes des individus, comme une impossible rémission, sinon dans la mort.


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MessagePosté: 28 Aoû 2006, 23:51 
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Le Pingouin a écrit:
Ce message fait plaisir...je me permet de mettre un texte tiré de mon mémoire sur Fincher, C'est tiré de la troisième partie, imposée par ma prof, où je devais créer un lien entre différents auteurs contemporains sur des thématiques étudiées chez Fincher. Ici la figure obsédante du père.


C'est qui ta prof ?


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Tetsuo a écrit:
Le Pingouin a écrit:
Ce message fait plaisir...je me permet de mettre un texte tiré de mon mémoire sur Fincher, C'est tiré de la troisième partie, imposée par ma prof, où je devais créer un lien entre différents auteurs contemporains sur des thématiques étudiées chez Fincher. Ici la figure obsédante du père.


C'est qui ta prof ?


Nommer ma prof n'a pas grand intérêt, si?


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MessagePosté: 29 Aoû 2006, 00:03 
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Le Pingouin a écrit:
Tetsuo a écrit:
Le Pingouin a écrit:
Ce message fait plaisir...je me permet de mettre un texte tiré de mon mémoire sur Fincher, C'est tiré de la troisième partie, imposée par ma prof, où je devais créer un lien entre différents auteurs contemporains sur des thématiques étudiées chez Fincher. Ici la figure obsédante du père.


C'est qui ta prof ?


Nommer ma prof n'a pas grand intérêt, si?


Pourquoi cette réticence?

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Lohmann

13

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