Forum de FilmDeCulte

Le film n'est pas désagréable si on le prend comme une petite série B de SF française. L'univers présenté est assez peu crédible mais ça fonctionne malgré tout et l'intrigue policière est plutôt pas mal. Le gros problème pour moi c'est que le film n'est qu'un amalgame d'influences toutes largement supérieures; d'Alain Damasio, à Minority Report en passant pas Blade Runner 2049 et Babylon A.D (bon là le Jimenez est quand même légèrement mieux). Ca m'a aussi beaucoup rappelé ce film d'animation totalement oublié aujourd'hui (et sans doute largement irregardable), Renaissance de Christian Volckmann sorti en 2006 avec ce petit côté film noir dans un Paris futuriste.

Une autre chose assez rédhibitoire c'est l'absence de spectacle. C'est vraiment décevant à ce niveau là. Pas une bonne scène d'action à se mettre sous la dent. Une rapide poursuite en voitures au début, Adèle qui essaie d'échapper à un drône dans une course sans idée, c'est vraiment chiche. Si l'on ajoute à cela une vision de l'informatique du futur héritée de 2005 à base d'écrans avec des fenêtres flottantes et de claviers sans touche on frôle le ringard.

Mais sans doute mon amour pour Adèle Exarchopoulos a fait que j'ai pris un certain plaisir devant le film, où l'argent est malgré tout plutôt à l'écran et où on ne s'ennuie pas. On sent quand même qu'il y a une volonté de proposer quelque chose d'un peu chiadé et globalement ça fonctionne. Après évidemment le propos antisécuritaire à travers de l'IA est ultra basique et limite contreproductif (incarné par des filcs où finalement ils ne sont pas responsables). Les deux scènes de Romain Duris sont très cringes tant il est à côté et la scène du karaoké on va juste faire comme si elle existait pas.

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CroqAnimement votre

Ah oui deux détails du générique du début qui font grincer des dents.

Un sorti de nulle par "Avec la participation essentielle de Canal+" (visiblement les autres partenaires sont moins essentiels). Et un "avec la participation de Lacoste" (et il y a en effet des pubs Lacoste sur les écrans géants du film).

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CroqAnimement votre

la participation essentielle de canal c'est partout depuis quelques mois... je crois que la première fois que je l'ai vue c'était aux reprises post-cannes.

ça a basculé avec les logos des régions, maintenant y a clairement une inflation, j'ai l'impression que tous les gens qui mettent 15 balles veulent leur logo et un crédit laudateur.

Et du coup, que signifie ce titre qui sonne si mal ?

Lacoste aussi affiché comme maillot de suprémaciste fasciste chic dans le dernier PT Anderson (le tueur à la Mustang Shelby bleue)

Ah j'avais raté ça. C'est gênant.

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CroqAnimement votre

C'est jamais explicitement expliqué. En fait le numéro de matricule du perso de Lellouche est C51 et "chien" parce qu'il devient le "clébard" (c'est dit tel quel) d'Exarchopoulos. J'avoue que le combo titre + affiche c'est un mystère d'avoir voulu jouer tellement minimaliste sombre.

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CroqAnimement votre

C'est expliqué à la scène du café quand Lellouche demande à Adèle si les chiens de la zone " lui manque. Dans le contexte, je présume qu'il s'agit du surnom des agents de police de la zone " qui se tapent le travail des merdes, comme les affaires de dealers. Et effectivement C51, c'est le matricule de Lellouche.


La scène du karaoké dure 30 secondes est est complètement inutile. Elle m'a fait sourire et c'est bizarre car je trouve que l'univers dystopique n'est pas ridicule et bien foutu...et puis tu as cette scène ringarde.
Pour Romain Duris, il est bon dans sa scène de sa fin. Par contre, ouais un peu cringe dans ses scènes à la TV. Mais c'est plus du à la manière dont l'utilise Jimenez.

SInon, j'ai trouvé ça pas mal du tout. Alors oui, il y a plusieurs maladresses qui font sourire, comme évidemment cette scène de karaoké. Cédric Jimenez tente des trucs, c'est pas toujours heureux, mais j'aime bien l'ambition du film et comment finalement on arrive à croire à cet univers dystopique. Ce Paris divisé en 3 zones, l'irruption de l'IA dans les vies quotidiennes et tous les petits détails futuristes. On arrive à un univers pas trop mal foutu et original. Alors oui, ce que dit Jimenez sur l'IA, c'est pas très original, la conclusion est classique sur le fond mais efficace. Bien aimé comment les flics font leur boulot en laissant le soin à l'IA . Bref, ça fonctionne cet univers de bric et de broc que nous pond Jimenez. Et on va pas se mentir, le budget y est pour beaucoup. Il y a plusieurs films français qui ont tenté une dystopie d'un style similaire mais avec un budget rachitique. Ca fait le plus souvent pitié ou dans le meilleur des cas c'est passable. Là, c'est bien.

Après, je suis pas d'accord sur le reproche que fait Art sur le manque de scènes d'actions. Pas qu'il ait tort, mais on est dans plus dans un thriller, film policier, et niveau rythme et tension Jimenez assure. On ne voit pas passer le temps et l'histoire se suit de manière très agréable. J'aime bien Exarchopoulos dans son role de fliquette et son tandem avec Lellouche est bon. Alors oui, le film n'arrive jamais à la hauteur de ses références (Minority report) mais c'est un pot pourri d'influences pas trop mal digérées. C'est ni un bon film, ni une catastrophe, mais c'est pas déplaisant pour autant.

Par contre, les producteurs n'ont pas froids aux yeux de mettre 50M€ dans cet objet bizarre. Malgré ses tetes d'affiches, je vois mal comment ça pourra fédérer en salles, autant que les derniers Jimenez.

Bonne surprise pour ma part.
J'aime beaucoup la mise en scène, les effets spéciaux, la conception des décors et la BO.
L'intrigue est vraiment intéressante et prenante, même si j'aurais aimé que l'univers soit plus développé (les zones dans Paris c'est une chose, mais dans le reste de la France il se passe quoi du coup ?).
De même, les acteurs et les actrices sont vraiment très bons, mais bizarrement je trouve les choix de castings assez étranges par moments (à tel point que j'ai du mal à croire à la relation entre les personnages de Gilles Lelouche et Adèle Exarchopoulos par exemple).

Hormis ces deux points, j'ai passé un bon moment devant ce film.

Hors sujet : quelle est la différence entre un soutien et une participation d'une région, du CNC, etc.?

C'est surtout le essentiel. Quand tu vois ça à l'écran, ça fait suçage de bite ultime.

Putain si Abyssin et max27 trouvent ça bien, Art Core n'a rien dit!

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Après quand je lis nanar ou pire film de l'année faut doser un peu, on sent une détestation assez manifeste de Jimenez mais le film ne mérite pas ça (tout en étant très moyen).

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CroqAnimement votre

c'est juste pas terrible

A titre personnel, même si j'ai bien aimé, je précise tout de même que je ne suis pas un énorme fan de Jimenez.
Je trouve qui fait très bien le travail sur un aspect très technique. Mais j'ai un gros problème avec les propos de ses films, surtout lorsqu'il s'arrange un peu trop avec la réalité des faits "réels" dont il s'inspire.
Alors c'est évident, ici on est face à de la fiction totale, il n'y a pas de faits réels derrière, du coup c'est un problème qui s'efface. De là à dire que dans ces conditions, Chien 51 est l'un des mes films préférés de Jimenez, je n'en suis plus très loin (et en même temps, ça ne veut pas dire grand chose du coup).

Après le film a des soucis qui se voient bien. Mais clairement, je suis très agréablement surpris au final.