Forum de FilmDeCulte

Les coulisses de la soirée d'ouverture de l'émission Saturday Night Live en 1975.

Situé littéralement dans les coulisses de l'émission qui ne s'appelait pas encore Saturday Night Live, comptant à rebours en temps réel l'heure et demie qui sépare ses créateurs, le producteur Lorne Michaels en tête, du direct de leur tout premier numéro, mais parvenant à raconter via un événement spécifique et malgré l'unité de lieu et de temps tout ce qui pouvait faire le sel et la fraîcheur d'un tel programme, faisant de ses instigateurs de véritables révolutionnaires face aux représentants de l'ordre établi, Saturday Night a tout du Sorkin-like et donc, même si ça reste du Sorkin-lite dans l'écriture, tout pour me plaire.

On pense donc inévitablement à sa série Studio 60 On The Sunset Strip, qui s'inspirait de l'émission de Michaels pour en montrer l'envers du décor, et à Steve Jobs, dont le grain du premier tiers et la caméra à l'épaule sont également présents ici au même titre que l'immédiateté et l'urgence de la situation et si le film de Jason Reitman, co-écrit une fois de plus avec son comparse des Ghostbusters Gil Kenan, ne saurait se mesurer au niveau du maître, peut-être parce qu'il ne pénètre pas assez dans l'intimité de ses protagonistes et prend le parti-pris du speed à tout prix, il parvient toutefois à capturer l'énergie inhérente au stress de la production ainsi que celle de ce vent nouveau. Je ne suis pas un inconditionnel du Saturday Night Live et de son humour parfois particulier, surtout à ses débuts dans les années 70 dont j'avais pu voir quelques épisodes sur Comédie (et d'ailleurs, les sketches que l'on voit me font à peine sourire, le film s'évarnt plus amusants dans les bons mots derrière la caméra, mais le film parvient à vendre et à rendre communicatif l'esprit iconoclaste dégagé par cette troupe disparate composé d'anarchistes de l'humour, de phénomènes inexplicables comme Andy Kaufman et avec Jim Henson au milieu.

Reitman a eu la bonne idée de confier les rôles à une ribambelle de révélations de ces dernières années - Gabriel Labelle (The Fabelmans), Cooper Hoffman (Licorice Pizza), Rachel Sennott (Shiva Baby), Nicholas Braun (Succession) - conférant au casting, en plus d'un gros quota sympathie, une qualité méta, la nouvelle génération venant s'imposer à l'ancienne. Et les acteurs canalisent à la perfection les Chevy Chase, Dan Aykroyd et John Belushi de l'époque. D'ailleurs, après Ghostbusters, tu sens Reitman qui continue l'hommage aux potes de son daron, mais cette fois c'est réussi.

En tout cas, c'est totalement ma came.

Malheureusement (ou inéluctablement), malgré de bonnes critiques, le film s'est giga-planté au box-office américain. Aucune chance qu'il sorte en salles ici (et vu le sujet, c'était déjà pas gagné).

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Film Freak a tout dit. Sorkinien en diable, prenant de bout en bout. L'absence d'intimité des personnages ne m'a pas dérangé, j'étais pris dans le tourbillon de ce récit immédiat. Mëme si bien sûr on voit tout du long le fin dosage d'intrigue A et d'intrigue B et le saupoudrage parfaitement mesuré de chaque caméo, et le petit décrochage poétique au milieu, etc, etc. Mais c'est un film américain donc on vient aussi pour ça, et puis les incarnations des comiques de l'époque est super, le Chevy Chase notamment est hallucinant. Respect d'avoir pris tous ces acteurs méconnus voir inconnus pour moi.

(par contre l'humour, hum hum, le sketch avec Belushi à la fin...?!)

Bref, fidèle copie d'un modèle qu'on a déjà vu ailleurs, manquant un petit peu de singularité mais quand même hyper bien fait, au fond on dirait... un film de Sam Mendes.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste