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The Haunting en VO (à ne pas confondre avec le médiocre remake réalisé par De Bont).

Le film supporte assez bien le poids des années, grâce notamment à une mise en scène inventive usant de la profondeur de champ, de la perspective et de la contre plongée, ce qui n’est pas sans rappeler le style de réalisation de Welles.
Plus qu’un film d’horreur classique, c’est avant tout un film d’angoisse psychologique basé autour de la maison, une véritable entité à part entière qui reflète les troubles psychologiques des personnages.
Le film tire son originalité dans la façon dont il crée l’angoisse et le malaise en ne montrant toutefois jamais ce qui provoque ces soi-disant évènements surnaturels, dès lors on finit par se demander si ce n’est pas plutôt une preuve de la fragilité de l’état psychologique d’Eleanor.
Wise suit à la lettre le précepte selon lequel il faut en montrer le moins possible (faisant d’autant plus marcher l’imagination) jouant ainsi sur la suggestion et les perceptions.
Il en résulte que l'on finit par se demander quelle est la source du mal (la maison ou l'esprit d'Eleanor) ,une question laissé en suspens par une fin aussi tragique qu’inévitable.

4,5/6

dont Wise a été le monteur.

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N'écoutez pas Film Freak

C'est justement pour ça que je l'ai cité.
Tiens ça me rappelle qu'il faudra que je revois Othello.

Il ressort en salles en avril.

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N'écoutez pas Film Freak

Il me semble qu'il ressort aussi chez Carlotta.

J'avais découvert ce film encore tout jeunot, en 99 au festival de La Rochelle, et j'en garde un bon souvenir.
J'avais été étonné de trouver ça assez flippant par moments.

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Il ne me restait plus grand chose de cette séance en dehors de la toute fin et de la séquence où Theo et Nell entendent depuis leur chambre un bruit, oppressant et inconnu. Ce choix, incroyablement moderne, d'avoir choisi un son qui ne ressemble à rien, qui n'évoque rien, pas des coups contre un mur, pas une voix qui hurle, pas un instrument aisément identifiable, résonne encore, soixante ans plus tard. Parce que le pari audacieux de Wise est de faire un film de maison hantée où l'on ne voit jamais les fantômes, où l'on ne les explique jamais, parce qu'en réalité, c'est la maison qui est hantée, au sens le plus littéral.

Et Wise understood the assignment comme jaja, signant une mise en scène impressionnante, multipliant les contre-plongées claustro, les deep focus et optant pour le Scope, trois parti-pris qui laissent tout voir des décors, plafonds, recoins, profondeur de champ. C'est un film où l'on voit tout et pourtant on ne voit rien et on se sent quand même étouffer. Une approche d'autant plus à-propos étant donné que l'intrigue et le genre ne sont que des allégories de l'état d'esprit du personnage de Nell, vieille fille ayant sacrifié sa jeunesse à s'occuper de sa mère et qui n'est aujourd'hui qu'une boule de sentiments enfouis prêts à éclater.

A ce titre, ce qui m'était évidemment passé au-dessus de la tête à 16 ans, c'est tout ce sous-texte (qui est quasiment textuel) sur la sexualité refoulée du protagoniste, nourrissant des sentiments pour le Dr Markway, tentée par la lesbienne Theo, sa culpabilité vis-à-vis de la mort de sa mère n'étant qu'un reflet de sa honte puritaine. Enfin on peut y projeter un peu ce qu'on veut, comme les personnages le font sur ces statues qui représentent autant les précédents locataires qu'eux-mêmes.

D'ailleurs, si j'ai une chose à reprocher au film et qui m'a un peu déçu à la revoyure, c'est à quel point il est bavard et explicite tout de même beaucoup de choses, que ce soit dans cette voix off envahissante de Nell ou dans le caractère potentiellement fantasmé de toute cette aventure. Et certaines choses dans l'adaptation restent inabouties (l'arrivée tardive de la femme de Markway, uniquement pour disparaître et réapparaître pour donner des choses à faire aux autres).

Dans le même genre, avec un fond similaire, Les Innocents est plus convaincant, mais ça reste de la belle ouvrage.

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