Forum de FilmDeCulte

Scénario basique et sans imagination mais la sobriété a parfois du bon. D’aucuns évoquent un “Lindon Movie”. La bande-annonce du nouveau Stéphane Brizé juste avant le film nous intime de nous demander si l’étiquette n’est pas injuste. Bon Boukhrief fait un film avec pratiquement rien, Lindon, une belle maison bourgeoise qui commence à vieillir, un épatant acteur ado, et des dialogues laconiques, dans un anglais qui va à l’essentiel. Le climax du film, avant la toute fin, c’est Lindon qui va au distributeur tirer de l’argent. Mais ça marche, malgré l’absence d’imagination, qui est presque, semble-t-il un parti-pris : celui de la sobriété et de la simplicité, un peu à l’image des plats de célibataire (de veuf en fait) que concocte le personnage de Lindon : pâtes à la sauce tomate, riz nature accompagné de deux tranches de jambon Fleury Michon. Il est passé à la petite machine nespresso comme tout le monde mais demande tout de même à son petit protège d’acheter du café soluble au supermarché ainsi que les pâtes ecoplus qui vont bien. Vous ne le verrez jamais acheter des pâtes Rummo. L’image est un peu degueulasse par moments sans que le film soit moche, bien au contraire. Son absence de sensiblerie, son humanisme discret, le partage presque égal qu’il établit entre ses deux protagonistes agissent comme un baume dans un monde si enclin au pathos, à l’hystérie et à l’ostentation.
C’est un peu un film labrador (comme Lindon a cet aspect bon chien), il répond aux ordres, il est fiable et affectueux, va chercher le bâton ET le ramène. Même s’il fait pas vraiment plus, c’est déjà très bien.

ah mais c'est un grand poncif de film français ça. point bonus si ils mangent dans la cuisine avec une lumière sordide et sans ambiance sonore à part ce silence qui en dit long.

Justement, ici ça a un peu plus de sens... J'ai encore en mémoire le 'heureusement qu'il y a Picard" d'un ami de mes parents qui se faisait des crêpes au jambon surgelées (celles de forme rectangulaire)lors d'une absence exceptionnelle de son épouse. Il y a eu une certaine logique à voir Lindon couper maladroitement un oignon.
Phénomène générationnel aussi, les tâches ménagères étaient bien moins partagées chez nos aïeux d'une part, et de l'autre ceux-ci étaient bien moins obsédés au quotidien par la bouffe que les nouvelles générations (sur le spectre télévisuel allant de Master Chef à Très très bon de François-Régis Gaudry).