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Moi j'adore !
Faut dire que j'ai pris ça pour un drame qui bascule dans l'horreur et pas le contraire, du coup ça m'a jamais paru long.

La même année, Bob Clark nous pondait aussi BLACK CHRISTMAS : complètement zobculte ! (HALLOWEEN lui doit beaucoup)

à 23h20 sur arte !

Bon, bah c'est globalement très très bon. Le début est énorme, y a plein de trucs tout le temps, traités avec une créativité assez folle surtout comparée à la sobriété des effets.

Un traitement naratif totalement à part de la figure même s'il croise d'autres traitements déjà connus. Le côté évolutif, en mode plus lent, est assez original et permet de ne pas se rendre compte au départ de la zombification, de rendre la reconnaissance beaucoup plus difficile et lente, de brouiller les cartes, un mort-vivant, on le détecte pas comme ça (ce que je n'ai vu que beaucoup plus tard, chez Campillo, et aussi chez Romero, mais seulement dans le dernier, Diary of the dead, chacun d'une manière différente). Le rapport à la mort, est inversé, ou plutôt il va dans un double sens d'abord il cherche à rester en vie, à prendre du sang, puis, à mourrir. La mort dans la vie n'est cette fois pas lente, mais mécanique avec relans d'agressivité, de brutalité, on est plus dans la déshumanisation, et c'est plutôt bien traité.

Sur le traitement visuel de la figure, je sais pas si ya vraiment une conception théorique de la chose, mis à part que ça part sur le vieillissement (les rides), ce que je trouve finalement peu opératoire théoriquement, ça continue par la perte de peau, donc procédé de soustrations, sèche, et ça finit par du sanguin, je sais pas s'il y a vraiment quelque chose à en tirer...

Une conception politique assez forte, ça part classiquement (quoique pas pour l'époque sans doute) de l'abandon des soldats du viet nam, mais de manière vachement plus incarné dans sa désincarnation, pour en arriver quand même à leur mort, de toute façon, mais pas dès le retour, dès le début. Ca parle en fait plus de la guerre que du retour des soldats, parce que c'est leur déshumanisation qui est montrée avant même le retour et les premiers contacts. Et même là, c'est la méconnaissance de la guerre qui est présente plus que l'abandon lui-même...


Mais bon, après ce traitement symboliques, quelques plans superbes (le premier, les ralentis légers sortantun peu du cadre, de la famille retrouvée, qui déjà est en décalage par rapport à la situation... beaucoup de choses brillantes parsemées ici et là), ça devient vite assez routinier, on est sur les rails, en fait. plus qu' à suivre l'évolution du personnage, et la révélation finale dont nous avions fort heureusement été préservés.

En fait Clark abat toutes ses cartes trop vite sauf la dernière, et peut-être y a-t-il un vide entre ces deux phases (entre la visite au médeçin et le plan final)


Quelque chose comme 5-5,5/6 (avec les trois "classiques", Romero Ossorio Fulci, je le place peut-être même avant les meilleurs Fulci...saiiis pas)

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C'est moins la connerie que le côté attention-whore désoeuvrée plutôt pête-couilles et désagréable que l'on relève chez moi, dès lors que l'on me pratique un peu.

Espace branleurs

J'espère bien !

A part ce doute j'aime beaucoup ton texte, je m'y retrouve bien sur ce film.

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J'ai tenu 15 minutes.

Ouais je serais pas aussi enthousiaste que Bub, meme si le film est assez intéressant. C'est le troisième Clark que je vois. J'avais trouvé son Black christmas, sympa sans plus, son Sherlock Holmes contre Jack l'éventreur, solide, et là c'est à peu près pareil. Le concept du film est excellent : à travers le retour d'un fils mort au Vietnam et qui devient un mort vivant, Clark autopsie la blessure du Vietnam dans la société américaine. C'est traité de manière élégante mis je trouve que ça manque de percussion et ça exploite finalement assez peu son potentiel. C'est le genre de cinéma plaisant mais qui présente un peu trop de retenue. Il y a une métaphore mort-vivant/soldat du Vietnam qui est assez géniale, mais une fois posée Clark ne va pas plus loin.

Ca manque singulièrement de folie, hormis quelques scènes comme celle de la visite des gamins . Bref c'est très excitant dans son postulat et sa mise en place et puis on arrive sur des rails. Pas désagréables les rails mais ça empeche le film d'etre grand. Car le potentiel politique est malheureusement trop gentiment exploité. Dommage.

Totalement d'accord, "Le Mort-vivant" a cette vibe unique qui mélange drame et horreur d'une manière super fluide. Et oui, "Black Christmas", quel classique! C'est dingue comment il a posé les bases pour tant de films d'horreur après lui. Bob Clark était vraiment en avance sur son temps!

Bub et Abyssin ont tout dit.

Le postulat est pas mal en mode pré-Simetierre avec sa variation autour de la figure du zombie, qui ne se révèle que graduellement, comme sa décomposition, adoptant des autours vampiriques qui permettent de filer la métaphore sur les vétérans de guerre atteints de PTSD mais si le film présente comme Black Christmas des scènes assez dérangeantes (la visite des gamins, l'aperçu des vers), parce que son horreur et ancrée dans le réel (c'est plus Les Revenants qu'un film de zombies), il n'évite pas un récit un peu programmatique, en tout cas vu aujourd'hui (comme toi tu sais clairement de quoi il retourne, tu vois un peu où ça va et ça y va très lentement). Par conséquent, y a quand même un gros ventre mou (alors que ça dure qu'1h28). Heureusement, le dernier acte, passant d'un "climax" vénère à une fin triste, est réussie.

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