Des cadets de l'armée prennent des mesures extrêmes pour assurer l'avenir de leur académie menacée de fermeture. Le titre du film ayant souvent été présenté dans la promo avec des étoiles entre chaque lettre, je pensais qu'il s'agissait d'un acronyme faisant référence à une discipline militaire ou un élément de leur code, éventuellement le nom de leurs études. Et c'est pourquoi je croyais qu'il s'agissait d'un film à la
Full Metal Jacket, sans la guerre.
Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir qu'il s'agissait en réalité d'un film de siège, quelque part entre
L'École des héros et...
The Rock, mais sans les otages.
Après une entrée en matière un peu longuette (vraiment l'impression qu'ils ont jamais voulu couper, que chaque scène va à l'encontre de l'adage "commence le plus tard possible, finis le plus tôt possible", tout est toujours montré
in extenso) mais qui sert toutefois à poser la relation entre le jeune héros et le général (George C. Scott, clairement engagé parce qu'il a été Patton), la caractérisation étonne. Les étudiants ne sont ni des jeunes rebelles obligés d'être là qui ne rêvent que d'enlever leur uniforme pour faire le mur genre Matthew Modine dans le Kubrick, ni des fanatiques complètement abrutis genre Kiefer Sutherland dans
Des hommes d'honneur. Ils sont à la fois innocents et de bons élèves et bons camarades, et c'est parce que l'écriture nous les rend attachants que leur basculement graduel résonne davantage.
Livrés à eux-mêmes, ils réagissent à la fois comme des soldats, comme on leur a appris, et comme...des enfants. Des enfants d'une génération entre deux guerres qui se créent la leur.
Une fois le siège établi et les conditions posées et quelques premiers échanges, il ne se passe plus grand chose et le temps se fait un peu long mais dans l'ensemble, c'est convaincant dans sa démonstration de l'éducation militaire comme vrillant les jeunes esprits, leur inculquant un sens de l'honneur déplacé et les menant à leur perte.
Durant l'introduction du film, lorsque le général énumère dans une église d'anciens élèves de l'école morts au combat lors de différentes guerres, le mot
"Taps" est celui qui indique justement qu'ils sont
"tombés" (c'est le sous-titre) juste avant la date du décès.
En réalité,
"Taps" est le nom du célèbre morceau à la trompette qui accompagne les enterrements militaire (le titre québecois du film est :
Le Dernier clairon!). D'emblée, le film s'inscrivait donc dans quelque chose de funèbre.
Bon et sinon, le plus épatant reste le cast de futures stars de 18 à 24 ans dont c'est le premier ou deuxième film et qui jouent sincèrement déjà comme des putain de cadors : Hutton avait eu l'Oscar l'année d'avant, Penn est déjà bien intense alors qu'il joue pourtant ici le sage, le rôle de chien fou échouant à...Tom Cruise dont c'est peut-être l
ow key l'un des meilleurs rôles, à contre-emploi.
Et y a même un bébé Giancarlo Esposito et Evan Handler maigre et chevelu.
Oui, c'est le début de
yet another rétro, celle du Early Cruise.