Forum de FilmDeCulte

La Dernière Corvée on le trouvait facilement en DVD il y a encore deux ans (mais visiblement un destockage massif de la collection les Introuvables dont une partie était destinée au pilon ).
Shampoo c'est bien (et rappelle le présent avec la campagne US, il faut que tout change pour que rien ne change comme disait un scénariste d'Alain Delon) mais il y a un truc qui cloche (Warren Beatty trop "star" pour le rôle, comment souvent, où on calle des scenes en moto à la Steve McQueen pour le faire admirer comment que je roule en casque à fond sans tomber j'emmerde les assureurs et je me tape leur femme dans la vie comme dans le film c'est ma bite et c'est mon film de male alpha démocrate dans un truc tchékovien qui n'a rien à voir). Ce sont les actrices (dont Carrie Fisher, extraordinaire) qui font le film.

Ah, les années 70 avec leurs histoires d'amour à base de age gap: Le Lauréat, Harold and Maude... Licorice Pizza.

Vu aucun Ashby. J'ai été cueilli dès les premières secondes avec cet humour noir totalement glauque et décalé, l'impression de voir du R. Crumb en images réelles. Tellement 70s. Ça continue avec cet humour satirique et gentiment contestataire, et puis cette sensation de vivre dans un monde totalement coupé de tout, avec cette mère, ce psy, ce manoir Wayne... Unique.

Cependant, la rencontre avec Maude amène le film ailleurs, dans une filiation avec les futurs films indé que pointe parfaitement Art Core, ces films dont l'affiche est manuscrite à lettres étirées et où y a un mètre d'air au-dessus de la tête des persos. Et là, si c'était sans doute tonalement frais à l'époque, ça me parait subitement beaucoup plus faisandé.
En fait c'est comme si l'audace du film dans ses premières minutes était plus forte et stimulante que toute l'énergie positive de Maude, qui semble soudain compassée et précuite. Dommage.

Heureusement le film se rattrape vers la fin mais tout comme Core j'ai eu du mal à cerner les motivations de l'héroïne dans les dernières minutes. Enfin, les chansons de Cat Stevens rentrées de force dans le film c'est un peu usant à la longue.

Mais bon, au final ça reste assez unique dans le ton et dans la justesse de certains moments, on sent quand même qu'il y une voix derrière.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste