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MessagePosté: 13 Juil 2010, 09:30 
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Un ancien soldat américain, survivant des bombardements de Dresde en 1945, se réfugie dans ses souvenirs, car il a le don de voyager dans le temps.

Je suis rentré dans la salle en ne sachant quasiment rien sur le film. A vrai dire je ne savais même pas que c'était un film de George Roy Hill. Je pensais que c'était une petite série B underground des années 70, violente (comme le laisse suggérer le titre) et froide, clinique, et assez tordue.
Or il n'en est absolument rien, et j'ai pour tout dire été très surpris. Le postulat de départ - un homme voyage dans son passé de soldat américain prisonnier à Dresde durant la deuxième guerre mondiale, et dans son futur de cobaye observé par des extraterrestres - est finalement traité de la plus simple des façons, sans tous les paradoxes spatio-temporels que j'imaginais avant de rentrer dans la salle. Ainsi, toutes les scènes du passé sont traitées comme des souvenirs, et les scènes du futur comme des rêves, sans que le présent n'aie d'incidence dessus. Passé, présent et futur s'enchaînent tout de même de façon très fluide, grâce à une mise en scène classique et assez transparente mais assurée et comportant plusieurs très bonnes idées, et un montage de haute volée.
Roy Hill s'intéresse finalement plus au parcours de son personnage, cousin éloigné de Candide, et nous dit qu'il faut vivre et accepter tous les moments de notre vie, mais ne retenir que les meilleurs. Malgré la noirceur de certaines scènes, c'est donc un film bien plus optimiste que ce que j'avais imaginé. Le film est d'ailleurs souvent très drôle, l'approche grotesque et satirique rappelant "Brazil", dont "Abattoir 5" est probablement l'une des influences.
Grosse surprise à l'arrivée donc, mais excellente surprise surtout, le film étant en plus d'être très efficace souvent passionnant. Il me semble qu'il mériterait plus sa place dans le rayon des classiques reconnus de la SF que dans celui des curiosités pour cinéphiles.
6/6

Il ressort au Grand Action en copie restaurée d'ici quelques semaines.


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MessagePosté: 13 Juil 2010, 09:59 
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Et Valerie Perrine montre ses nichons.


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MessagePosté: 13 Juil 2010, 17:55 
.


Dernière édition par Jerzy Pericolosospore le 13 Juin 2014, 14:21, édité 1 fois.

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MessagePosté: 15 Juil 2010, 09:05 
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Jerzy Pericolosospore a écrit:
Son autre chef d'œuvre, le Breakfast du champion, a été porté à l'écran par Alan Rudolph (avec Bruce Willis). Aucune idée de ce que ça a pu donner, mais on murmure que c'est une cata.


J'ai lu qu'une seule personne capable de défendre ce film... Luc Moullet ! Je ne sais pas si ça va t'éclairer en bien ou en mal sur ce que peut être cette oeuvre. :)

J'irai voir Abattoir 5 au grand action, merci Marlo pour ce topic.

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MessagePosté: 23 Sep 2010, 11:59 
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Je plussoie à Marlo, même si je trouve que ça se perd un peu sur la fin (pas méga convaincu par les scènes "futuristes", j'aurais préféré que l'ambiguité sur le repli dans l'imagination soit plus poussée).
Sinon, c'est un peu Je t'aime je t'aime en moins conceptuel et avec des scènes de ouf (le bombardement de Dresde, pouah...). Le film mélange absolument tous les genres (satire sociale, film de guerre, comédie romantique, SF, y a même une course-poursuite géniale), parfois au sein d'une même scène, et pourtant ça ne fait jamais patchwork, ça participe juste de la profonde tristesse et absence d'accroche sur la vie du personnage principal, sorte de Don Draper (encore lui!) en plus naïf.
Et encore une fois, les scènes à Dresde (l'arrivée dans la ville avec un des concertos brandebourgeois, le nazi yankee, le bombardement, le gamin qui retrouve sa maison, etc. etc.) sont absolument fabuleuses.
Un gros 5/6


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MessagePosté: 23 Sep 2010, 12:40 
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C'est intéressant de comparer le film à Resnais, parce qu'il y a des idées vraiment similaires, mais niveau mise en scène c'est quand même beaucoup plus classique; les enchaînements du montage sont aussi un peu faciles et visent un système narratif dans le fond assez traditionnel. Le message est par ailleurs assez appuyé, parfois dans des postures un peu théatralisantes et démonstratives, quelque chose de très américain il est vrai.
Je m'attendais à un truc plus fou et fort au vu de la réputation. Je n'ai pas lu le livre, mais on sent comme une volonté d'articuler le plus clairement possible ce qui ressemble en fait le plus souvent à un banal récit éclaté qu'à un concept de "voyageur". Un peu déçu donc, mais ça vaut clairement le coup d'oeuil pour quelques scènes très réussies, comme cette longue arrivée à Dresde où les prisonniers déambulent à travers la ville sur du Glenn Gould. Georges Roy Hill est sans doute bien plus à l'aise dans ces moments moins déstructurants. D'ailleurs dans "Butch Cassidy", il se servait au fond de postulats très linéaires et classiques qu'il étirait aux maximum pour y apposer une sorte de mood mélancolique et existentialiste...


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MessagePosté: 23 Sep 2010, 14:16 
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Mr Chow a écrit:
C'est intéressant de comparer le film à Resnais, parce qu'il y a des idées vraiment similaires, mais niveau mise en scène c'est quand même beaucoup plus classique; les enchaînements du montage sont aussi un peu faciles et visent un système narratif dans le fond assez traditionnel.


Clairement, mais après je trouve que ces enchaînements sensitifs, visuels ou sonores un peu faciles créent parfois une sensation "proustienne" très belle. Quand il monte les escaliers avec son chien ou pour remonter à la surface de Dresde, quand il prend une douche au camp de prisonniers puis à la piscine avec ses parents, y a pas mal de choses comme ça qui marchent bien.

Mr Chow a écrit:
"Le message est par ailleurs assez appuyé, parfois dans des postures un peu théatralisantes et démonstratives, quelque chose de très américain il est vrai.


C'est appuyé, je sais pas... Disons que le personnage est extrêmement pénible, et selon moi ça aide énormément le film. Quand il est jeune, c'est un benêt à la Candide, et quand il est vieux c'est un plouc-réac qui fait partie du Lion's Club et fantasme sur des actrices pornos minables... Le fait que lui aussi soit sujet à l'ironie (voire au cynisme) du réalisateur fait qu'il ne sert pas seulement d'intermédiaire pour assener un discours sur l'Amérique, la guerre ou que ne sais-je.


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MessagePosté: 16 Aoû 2011, 14:31 
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6/6

Un de mes film préférés.
Je suis assez touché par l'atmosphère mélancolique qui se dégage de l'ensemble.
Sinon, la musique de Glenn Gould compte parmi les meilleurs BO jamais faites.

A noter également que le film a reçu le prix du jury à Cannes en 1972 mais avait forte concurrence avec L'affaire Mattei de Rosi et Solaris de Tarkovski. Il y a avait aussi un Pialat, Jeremiah Johnson et un Kazan cette année là. Pas dégueulasse cette année ;)


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MessagePosté: 16 Aoû 2011, 14:39 
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Jerzy Pericolosospore a écrit:
Il importe eventualy de mentionner que c'est l'adaptation du roman de Kurt Vonnegut, un des classiques absolus de la SF moderne.


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MessagePosté: 31 Oct 2011, 21:52 
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Cosmo a écrit:
Hop, ajouté à ma sélection...


Lu le livre, vu le film, j'aime beaucoup les deux avec une petite préférence pour le premier qui joue bien plus sur l'ambiguité du personnage dont on ne sait pas réellement s'il est fou ou pas (la préface, qui rappelle le côté très autobiographique du livre - l'auteur ayant vécu le bombardement de Dresde, caché dans le fameux abattoir 5) fait pencher la balance du côté du traumatisme et de la folie.

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MessagePosté: 18 Sep 2016, 17:39 
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Abyssin a écrit:
6/6

Un de mes film préférés.
Je suis assez touché par l'atmosphère mélancolique qui se dégage de l'ensemble.
Sinon, la musique de Glenn Gould compte parmi les meilleurs BO jamais faites.

Si tu ne l'as pas vu je te conseille Le Monde selon Garp, après avoir vu Abattoir 5 l'adaptation de l’œuvre d'Irving semble une évidence, il y a beaucoup de ressemblance entre les deux films, et j'aurais une petite préférence pour le second dans l'ordre chronologique (l'un des tous meilleurs rôles de Robin Williams). Sinon sur Abattoir 5 Mr Chow a tout dit, rien à rajouter de plus.


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MessagePosté: 18 Sep 2016, 18:03 
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Merci je regarderais, surtout que j'aime bien Irving de ce que j'ai pu lire de lui.


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MessagePosté: 01 Sep 2020, 21:12 
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Robot in Disguise
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Je ne savais rien du film hormis que ça parlait de voyage dans le temps (sic). Séduit et emballé presque tout du long par ce récit à la fois éclaté et fluide, qui semble à la croisée de Kubrick, Gilliam, Nolan, Nicholas Roeg, Spielberg, H2G2, PAPA SCHULTZ et même SHERIF FAIS MOI PEUR. Rarement vu une aussi grande dynamic range dans les émotions, les tons, surtout dans ce film que j'imaginais plus "malin"/classique. Bref, très bonne découverte.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 05 Sep 2020, 08:06 
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Est-ce qu'on peut le voir si on a pas vu les 4 premiers ?


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MessagePosté: 05 Sep 2020, 09:59 
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