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MessagePosté: 23 Juin 2013, 00:02 
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Sanshô dayû en VO.

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Au Moyen-Age, une famille est dispersée et martyrisée pour avoir défendu les paysans contre un ordre inique du gouverneur.


Vais pas épiloguer et torturer Tetsuo, ça reste un cinéma difficile que ne sais pas par quel bout prendre. Cela dit, c'est peut-être le fait d'avoir grandi (enfin vieilli...), mais ce film là m'a quand même assez impressionné, et davantage marqué que les autres. Ce regard extrêmement limpide et dé-romantisé, s'accolant pourtant à des péripéties au pathétisme appuyé, déplie d'étranges raffinements (notamment lors d'une longue séquence de fuite magistrale, pile au centre du film, où la mort est peinte avec une subtilité glaçante).

C'est l'histoire d'un désastre, marqué par le regret d'être arrivé trop tard, de ne pas avoir pu sauver telle personne, de la soif de se rattraper comme on le peut. Et y a un truc qui m'a frappé, qui joue d'ailleurs beaucoup dans ma difficulté à m'oublier en tant que spectateur chez Mizoguchi : c'est le silence avec lequel est raconté ce désastre. Une économie de sons qui ne relève pas de l'élégant parti-pris de mixage mais d'une mise à plat concrète, silence enregistré comme tel, qui rend chaque petit bruit "nu", qui donne l'impression que les cris se perdent pathétiquement dans un vide où chacun les entend. Ce qui participe à ce sentiment général de crudité, où aucun méfait n'est romantisé dans l'ombre ou suggéré sous le tapis, où toute situation se doit être regardé en face (c'est par exemple frappant dans le kidnapping en bateau, où la musique frustre ne cherche jamais à créer un liant empathique qui adoucirait l'évènement).

Impression toujours que le drame doit être mis à nu, présenté sans manteau de fioritures ni abstraction maniérée. Le désastre est avant tout "lisible".

Tout cela reste parfois trop froid pour moi (difficultés à s'immerger, impression d'un regard analytique), mais L'Intendant Sansho sait conquérir doucement le spectateur, sur la longueur. Comme pour Les contes de la lune vague, je trouve notamment le film plus impressionnant quand il se confronte à une imagerie séduisante (les forêts, les nuits, tout ce qui peut relever d'un parfum fantastique) devant laquelle il révèle d'autant mieux sa personnalité, par sa façon de ne pas y céder. Faudra se refaire un Mizoguchi dans 5 ans pour voir comment ça avance...


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MessagePosté: 23 Juin 2013, 02:10 
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Contrairement aux Contes de la lune vague après la pluie qui m'avait extrêmement impressionné et qui me subjugue à chaque revision (c'est sûrement le film qui m'intimide le plus à l'heure actuelle, en fait), cet Intendant Sansho m'avait laissé froid, voire agacé de ce que tu appelles très justement un pathétisme appuyé. Autant dans les Contes, les malheurs inéluctables se déroulent dans un certain mystère, une certaine terreur voilée qui prend les atours de la pudeur pour mieux suggérer l'horreur et la grâce, autant dans celui-ci, l'horreur est montrée nue, dans toute sa longueur, un peu cruellement, et je me surprenais régulièrement à penser: "c'est bon on a compris, là...". La scène du marquage aux fers en particulier m'a choqué par sa méchanceté, on a l'impression que l'auteur lui-même torture ses personnages pour mieux, peut-être, les faire se relever.


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MessagePosté: 23 Juin 2013, 08:35 
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Je vous recommande plutôt les mélo-sociaux et contemporains de Mizo, plus faciles à appréhender, moins intimidants et peut-être, dans le fond, plus touchants. Pour se mettre à son cinéma, c'est mieux.

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MessagePosté: 23 Juin 2013, 08:36 
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Baptiste a écrit:
dans celui-ci, l'horreur est montrée nue, dans toute sa longueur, un peu cruellement, et je me surprenais régulièrement à penser: "c'est bon on a compris, là...". La scène du marquage aux fers en particulier m'a choqué par sa méchanceté, on a l'impression que l'auteur lui-même torture ses personnages pour mieux, peut-être, les faire se relever.


Et après ça dit du bien de Lars Von Trier... :roll:

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MessagePosté: 23 Juin 2013, 13:26 
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Je ne sais pas ce que je penserais de Dogville si je le revoyais mais Melancholia est réellement une évolution pour Lars von Trier, c'est très doux et très aimant comme cinéma...


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MessagePosté: 23 Juin 2013, 17:31 
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Mouais, bref... passons.

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MessagePosté: 23 Juin 2013, 22:16 
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Baptiste a écrit:
La scène du marquage aux fers en particulier m'a choqué par sa méchanceté, on a l'impression que l'auteur lui-même torture ses personnages pour mieux, peut-être, les faire se relever.

J'ai du mal à être objectif sur cette question, vu que je connais le contexte de la vie de Mizoguchi par rapport à la souffrance des femmes. Il y a un côté assez systématique dans l'horreur effectivement, mais c'est aussi un peu le sujet du film (le côté "désastre", justement).
Tetsuo a écrit:
Je vous recommande plutôt les mélo-sociaux et contemporains de Mizo, plus faciles à appréhender, moins intimidants et peut-être, dans le fond, plus touchants. Pour se mettre à son cinéma, c'est mieux.

Pourquoi pas, même si l'imagerie (enfin plutôt la façon dont il la gère) est pour l'instant ce qui m'aide le plus à rentrer dans ses films).


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MessagePosté: 24 Juin 2013, 11:24 
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D'une façon minoritaire dans l'œuvre de Mizoguchi, c'est par son sujet et ses personnages, un film plus masculin que féminin ; et l'oppression qu'il dépeint touche autant les hommes que les femmes, les enfants que les adultes. A travers les malheurs de Tamaki, de Zushio et d'Anju, Mizoguchi a voulu décrire l'aube des valeurs morale à une époque où elles ne sont pas encore des valeurs objectives mais seulement le parti pris de quelques uns (ex. le père de Zushio)


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MessagePosté: 24 Juin 2013, 11:25 
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http://www.cineclubdecaen.com/realisat/ ... sansho.htm


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MessagePosté: 24 Juin 2013, 11:54 
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Grillé le bot !!!

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MessagePosté: 24 Juin 2013, 12:46 
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Oberkampf Führer
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Tetsuo a écrit:
Grillé le bot !!!


RED BUTTON.


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MessagePosté: 24 Juin 2013, 12:57 
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L'intendant sang chaud.

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MessagePosté: 24 Juin 2013, 13:00 
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lol !

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MessagePosté: 24 Juin 2013, 17:29 
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Ozymandias a écrit:
RED BUTTON.

On va encore avoir l'impression que je réponds au vide.


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MessagePosté: 24 Juin 2013, 18:00 
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Tom a écrit:
Ozymandias a écrit:
RED BUTTON.

On va encore avoir l'impression que je réponds au vide.

En même temps, tu as l'habitude de parler au vide, non?


"et donc pour ma nouvelle critique d'un film kirghize de 1912, j'ai choisi..."

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