Forum de FilmDeCulte

Un homme tue l'amant et l'assassin de sa femme. Mais il est surpris par un chauffeur de taxi.

Les exemples de transposition de la figure du film noir dans sa structure la plus simple reste des cas d'école assez rare en France, mais Molaniro arrive à reprendre tout ce qui fait le sel du genre américain tout en adaptant le tout à une ambiance propre à notre pays. Du coup exit les femmes fatales, la figure policière, la mafia, non ici il ne reste que l'ambiance, la durée, l'écriture ainsi que des personnages simple mais efficace.
Molinaro plutôt connu actuellement pour ses comédies, a eu une période polar au début de sa carrière plutôt efficace, et que je retiendrais plus facilement, que le reste de sa filmographie. Ici on retrouve Ventura, encore au début de sa carrière qui joue une espèce de Boggeyman qui traquera sans relâche un chauffeur de taxi témoin d'un meurtre. Ce qui est intéressant ici c'est qu'il n'y a aucun manichéisme, Ventura n'est jamais montré comme le bad guy de base, idem pour le chauffeur de taxi, lâche, beau parleur et qui aura provoqué d'une certaine façon le destin qui l'attends.
La première heure est un vrai petit plaisir, le film promène son spectateur de personnages en personnages sans jamais savoir ce qui nous attends dans la bobine suivante, j'ai quelques petites réserves sur les dix dernières minutes un poil trop classique et qui montre un communautarisme sans faille dont je me serais bien passé pour le coup.
A noter que Molinaro tourne entièrement son film en extérieur, ici aucun studio ou quoi que ce soit, ce qui donne une image d'époque de notre capitale assez intéressante et palpable.

Le Blu ray viens de sortir chez gaumont pour 10 euros.

4,5/6

Mouaif. Critique dithyrambique sur dvdclassik qui fait envie pour un polar protomelvillien dans sa sécheresse et sa technique lorgnant vers une efficacité toute américaine (l'on pensera inévitablement à Collateral). Cool de voir le Paris nocturne de l'époque, il y a quelques idées astucieuses qui jouent surtout de l'innovation qu'étaient les radio-taxis à l'époque mais c'est une coquille vide avec des archétypes, en lieu et place de personnages, qui manquent d'épaisseur psychologique. A la fin l'ordre est rétabli d'une manière pour le moins ambigüe. Ça se termine avec un autre trope répandu du genre, la poursuite dans le parc d'attraction, ici le Jardin d'Acclimation (qu'on trouve de la Dame de Shanghai à Good Time). Il y avait mieux à faire avec le trope du "il en sait trop, il faut l'éliminer" à mon avis dont l'originalité ici est de prendre le point de vue du criminel. Pas convaincu.