Forum de FilmDeCulte

Sur le papier, ça m'intéressait. Ça aurait même pu paraître taillé sur mesure pour moi (coulisses du processus d'écriture + daddy issues) mais j'ai trouvé ça vraiment bancal dans l'écriture et, au mieux lisse, au pire vulgaire, dans la mise en scène.

En fait, dès le départ, et presque tout le long, j'ai trouvé la manière dont s'articulaient les deux temporalités franchement maladroite.
Parfois, ça fait très forcé, très didactique, et parfois ça paraît presque aléatoire. Le "dialogue" entre les deux trames n'a pas été suffisamment pensé pour que le récit se déroule de manière harmonieuse, fluide, LOGIQUE.

Dans l'ensemble, de toute façon, j'ai l'impression que le scénario bâcle le traitement de son sujet.
C'est peut-être dû justement à cette structure à la démonstration malhabile qui paraît juste enchaîner ses scènes "la vieille reloue" avec ses flashbacks mais j'en ressors vraiment avec le sentiment qu'il y a un souci dans le développement (superficiel) et la résolution de l'arc du protagoniste. Mais y a peut-être un souci dans l'histoire même...
D'ailleurs, y a du gros révisionnisme sur la fin (Travers s'est barrée au milieu du film durant la première et n'était pas contente de que Disney avait fait du matériau).

Au-delà de la relative malhonnêteté de l'entreprise donc (le bon vieux Walt a guéri la mégère pour qu'elle lui permettre de pondre ce bijou!") et l'anéantissement de toute subjectivité (le "bijou" est tout à fait discutable, perso , sans même avoir lu les livres, je reproche à l'adaptation les mêmes choses que Travers), j'ai trouvé ça assez grossier tout le long, que ce soit la caractérisation (Travers est trop antipathique pour que je m'attache ou m'identifie) ou la mise en image (le ralenti sur les poires qui tombent wooooh).

En fait, ça m'a surtout donné envie de voir un putain de biopic exhaustif sur Walt Disney, qui montrerait le bon et le mauvais (aka le film qu'on ne verra jamais).

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On verra peut être un jour une adaptation de


Philip Glass avait déjà donné une version avec son opéra The Perfect American

Roman? Damn.

Ça prend beaucoup de libertés?

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Grave.

Avec Ryan Gosling dans le rôle.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Mais ils se ressemblent pas, bordel.

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Il peut très bien faire illusion - comme le fait Tom Hanks.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Ah bah ça, dans un monde où on prend Hanks (qui ressemble encore moins)...mais Hanks a l'aura...Gosling dégage pas du tout ça.

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Ah moi j'aime beaucoup le film. Je trouve justement qu'il est magnifiquement bien écrit. Je retrouve une espèce de qualité hollywoodienne classique dans ce récit à clef (notamment la belle signification du titre original) très ludique mais qui n'oublie jamais ses personnages. Elle est sans doute un peu caricaturale dans son rôle de vieille mégère (quoique les véritables enregistrements finaux nous prouve plutôt le contraire) mais globalement le film est parvenu à m'émouvoir franchement alors que j'en attendais rien. J'aime bien la gestion du personnage de Disney qui n'est iconisé. On le voit uniquement dans son rôle de producteur qui veut faire plaisir à ses enfants. Le film parvient avec une belle intelligence à ne jamais tomber dans l'hagiographie. Même la scène à Londres (très belle performance de Tom Hanks d'ailleurs) ne tombe pas dans l'admiration béate.
Bref moi j'adore les passages au passé (Colin Farrel très émouvant), je suis en larmes lors de l'excipit magnifique (pourtant c'est trois fois rien) et le film parvient à être une belle démonstration du processus créatif sans ne jamais être lourdingue (à mon sens).
Même la mise en scène assez lisse de John Lee Hancock me paraît cohérente et finalement relativement classe dans son humilité. Une très belle surprise pour moi.

5/6

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CroqAnimement votre

Ouais ils sont bien gentils quand même...faut savoir qu'il a un peu entourloupé Travers avec la priouette suivante :
"Her requests went unheeded after Walt himself pointed out that although she had SCRIPT approval, she didn't have FINAL DRAFT approval."
C'était pas le gentil prod conciliant :
"After the film was complete, Travers reportedly approached Disney and told him that the animated sequences had to be removed. Disney dismissed her request, saying, "Pamela, the ship has sailed.""


Scène inventée
Disney ne s'est jamais déplacé à Londres.

D'ailleurs, j'avais raison de trouver zarbi le changement d'avis de Travers à ce moment-là. En réalité, Disney avait obtenu les droits AVANT que Travers ne vienne à Los Angeles pour bosser sur le script. Elle a cédé les droits, elle est venue en pensant avoir "script approval", et elle s'est faite enculer. Le vrai film, il était là.

Although the film portrays Travers as being emotionally moved during the film's premiere, presumably due to her feelings about her father, several critics have noted that her reaction was in fact out of anger due to the treatment of her character, that she felt betrayed the artistic integrity of her work, to the point that Travers wouldn't watch the film again for twenty years. Resentful at what she considered poor treatment at Disney's hands, Travers and Disney never spoke again after the premiere.

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Oui, oui j'ai lu qu'effectivement le film prend beaucoup de libertés avec la réalité (Travers qui vivait avec une femme et qui avait adopté un enfant notamment) mais au final ça ne me dérange pas trop. Je connaissais pas l'histoire et cette histoire m'a plu et m'a touché. Après je comprendrai que les personnages impliqués aient les boules. Par contre pour la scène de la projo j'aime bien justement l'espèce d'ambigüité sur la nature des larmes de Travers.

Et oui sans doute que le traitement du personnage de Disney est trop bienveillant par rapport à la réalité mais ils ont trouvé un équilibre relatif je trouve dans la description du mec. On le voit suffisamment peu pour que ses motivations restent finalement assez dissimulées sous ses belles paroles (on ne le voit qu'essayer de convaincre Travers). Pour moi l'ensemble fonctionne sans qu'on renie à Disney sa nature consumériste (pour convaincre Travers Disney tente de l'acheter avec des peluches avec une ballade au parc et ce n'est qu'en essayant de la comprendre intimement que ça fonctionnera). D'où le sentiment d'un film doux et tendre qui ne cherche pas la confrontation mais qui tente de raconter l'histoire d'une blessure intime dans le processus de création.

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CroqAnimement votre

Ah moi j'ai pas vu d'ambiguité...

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C'est pas hyper ambigu pour le spectateur mais quand on lui demande pourquoi elle pleure elle dit justement que c'est à cause des pingouins.

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CroqAnimement votre

Ouais enfin c'est une blague ça, genre "j'ai une poussière dans l'oeil". Elle pleure à la fin du film, pas à la scène des pingouins, et un dernier flashback sur son père souligne bien le truc...

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Non mais d'accord. Mais pour les gens autour d'elle, ça reste comme une réaction négative au film. En cela le film propose une vision de la réalité, une proposition (ce que devrait toujours être le biopic).

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CroqAnimement votre

Ah bon? J'ai pas l'impression. C'est plus genre "daaaamn, it's working!".

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