Forum de FilmDeCulte

Le forum cinéma le plus méchant du net...
Nous sommes le 22 Nov 2024, 15:22

Heures au format UTC + 1 heure




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 9 messages ] 
Auteur Message
MessagePosté: 13 Jan 2006, 09:52 
Hors ligne
Serial Modo
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 17:02
Messages: 16802
Localisation: en cours...
Grand petit film, à l'étonnant parfum de réalisme. Concis, travaillant à l'économie et à la justesse, le film de Faucon propose quelques sobres leçons d'écriture et de mise en scène...

plus bientôt

5/6

_________________

*


Dernière édition par Zad le 12 Fév 2006, 15:08, édité 1 fois.

Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 18 Jan 2006, 23:11 
Hors ligne
Matou miteux
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 05 Juil 2005, 13:48
Messages: 12933
Localisation: From a little shell, at the bottom of the sea
Est-ce que, même si ça a l'air différent, c'est aussi réussi que Samia? Qui était je trouve une excellente excellente surprise.

*bon ben déjà c'est court pareil*

_________________
Doll, it's a heartbreaking affair


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: 19 Jan 2006, 10:16 
Hors ligne
Serial Modo
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 17:02
Messages: 16802
Localisation: en cours...
pas vu Samia, hélas...

_________________

*


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: 24 Jan 2006, 16:11 
Hors ligne
Serial Modo
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 17:02
Messages: 16802
Localisation: en cours...
ah tiens, déniché Samia sur une de mes VHS, je vais regarder ça, je te dirai...

sinon, la critique :http://www.filmdeculte.com/film/film.php?id=1406

Pendant la guerre d'Algérie, le sous-lieutenant Roque est stationné dans un village de l'est algérien. Usé par le conflit, il assume tant bien que mal sa fonction, entre une population locale soumise à la répression et à la torture, et des soldats dont il doit entretenir le moral tout en maintenant sa vigilance. L'évolution de ses rapports avec Taïeb, un jeune soldat déchiré de souche nord-africaine, exacerbe les contradictions et l'absurdité de la "guerre sans nom".


RAVOIR VINGT ANS DANS LES AURÈS



Reproche récurrent formulé à l’encontre du cinéma français: son incapacité chronique à traiter de la Guerre d’Algérie. De cette croyance étonnamment ancrée – et pourtant facilement déboulonnable, du Petit Soldat au récent Nuit Noire 17 octobre 1961, en passant par Muriel, Gloria Mundi, La Question ou Avoir 20 ans dans les Aurès – on retirera au moins ceci que, à l’inverse du Vietnam pour Hollywood, l’Algérie ne dispose pas encore de son film de référence, faisant suffisamment autorité pour qu’enfin l'on considère que le sujet a été effectivement traité. Cette chimère, que l’on nommera outre-Atlantique Full Metal Jacket, Apocalypse Now ou Voyage au bout de l’enfer, le cinéma français n’a donc pas à la poursuivre, avec entêtement, aveuglement, ou constat d’incapacité à faire au moins aussi bien. Le nouveau film de Philippe Faucon est ainsi l’occasion de reconsidérer les forces en présence. Et de poser la seule question qui vaille: et si échapper à la tentation du bégaiement du film de guerre américain était, au contraire, une chance pour le cinéma français?


Détaché des obligations d’hommage ou de démarcation par rapport à un précédent illustre, Philippe Faucon invente donc sa propre Algérie, sans se soucier du courant. Produit miraculeusement (et non sans mal, les décideurs ayant, c’est leur métier, décidé despotiquement du sacro-saint "intérêt du public"), La Trahison échappe avec un naturel confondant aux confortables sirènes de l’héroïsation ou du didactisme collégien, qui firent la fadeur, par exemple, d’un Va, vis et deviens. Pas non plus de naphtaline sur les costumes de la reconstitution d’époque (un simple carton d’ouverture suffit), ni de grands discours humanistes. À tous ces maux-réflexes d’un certain cinéma français, Faucon substitue leur pendant inverse: l’humilité, la rigueur, la sobriété, la vérité au travail. Prenant pour base le témoignage de Claude Sales (paru en 1999 au Seuil), Faucon actualise l’Algérie des années 60, évitant les chausse-trappes du cours d’histoire, pour véritablement narrer au présent.


LA GUERRE DE L’ESPACE


Voici des uniformes français ensablés en Algérie. Ils errent de village en village, dans l’éternité d’une guerre enlisée (nous sommes en mars 1960), arpentent des villages muets, affrontent des visages fermés et agissent sans ferveur dans la défiance générale. Parmi eux, quatre Algériens mobilisés – pas des harkis, donc. Voici ces derniers, à leur tour, dans le même désert, dans les mêmes rues. Mais d’un pas différent, partagé, gêné. Entre ces trois pôles (les Français, les Franco-Algériens, les Algériens) se tendent puis se rompent des frontières invisibles, que l’on teste, que l’on malmène, que l’on bafoue, que l’on évite ou que l’on fait mine de ne pas voir. La caméra de Faucon, posée sur ces fils de nylon toujours prêts à rompre, en capture, avec une application toute bressonienne, les silences, les gênes et les pulsations ("On sait bien, depuis Bresson, combien la caméra peut révéler ce qui advient sur les visages, à l’insu de tous, acteurs comme réalisateur. Je guette cela. Ensuite, au montage, je peux souvent supprimer les phrases de dialogues: les yeux, la peau ont dit ce qu’il y avait à dire", confie ainsi Faucon aux Cahiers du Cinéma de janvier). La guerre de suspicion qui se joue alors à l’écran devient guerre de position, qu’une mise en scène de proximité rejoue en creux.


De tout l’art sec de Faucon (pondération des effets, importance des silences, neutralisation des performances d’acteur), c’est en effet le découpage qui impressionne le plus. Jamais bavard, La Trahison procède pourtant sans cesse à des échanges de sens avec le spectateur. Savamment disposés sur l’échiquier de l’écran, les personnages vont par groupe selon les nœuds du récit: telle scission narrative imposera telle séparation spatiale (sous un même uniforme, soldats français et soldats algériens se toisent, en champ / contre-champ), telle confrontation impossible subira tels empêchements visuels (Taïeb, la petite fille, et entre les deux des barbelés)… Les enjeux, dès lors, deviennent aussi enjeux d’espace: murs, grilles, bâche d’un camion – tout ce qui sépare (barrière de la langue comprise) est ici signifiant. Et tout mouvement pour rejoindre, source potentielle de danger. Ce qui fait de La Trahison le plus enthousiasmant film français du moment se joue là, dans l’attente de la rencontre entre ces espaces. Dans l’atmosphère, la densité, le vécu de cette attente. Et dans le suspense quant à l’ampleur des étincelles qui, à coup sûr, résulteront de cette confrontation.

_________________

*


Dernière édition par Zad le 12 Fév 2006, 15:11, édité 2 fois.

Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 06 Fév 2006, 00:16 
Hors ligne
Matou miteux
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 05 Juil 2005, 13:48
Messages: 12933
Localisation: From a little shell, at the bottom of the sea
Blissfully a écrit:
Est-ce que, même si ça a l'air différent, c'est aussi réussi que Samia?


...dont le sujet m'intéressait pas trop a priori et qui finalement m'a bien pris. Ici ça m'intéressait pas tellement à la base non plus (oui moi les Indiennes qui barbotent, les cow-boys qui montent des tentes, ça me parle plus ça), et c'est resté un peu à ce stade. Mais bon j'ai rien à reprocher particulièrement au film.

3/6

_________________
Doll, it's a heartbreaking affair


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: 12 Fév 2006, 15:09 
Hors ligne
Serial Modo
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 17:02
Messages: 16802
Localisation: en cours...
donc personne d'autre, finalement?
tout ceux qui d'habitude se plaignent qu'il n'y a pas de films français sur des sujets français, et notamment sur la guerre d'Algérie, ils sont où, là?

_________________

*


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: 08 Mar 2006, 23:13 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 18:42
Messages: 2615
Vu aujourd'hui et j'ai beaucoup aimé.
Il y a des personnages forts, une tension constante, et une sobriété extraordinaire car extrêment efficace.
Un film profondément humain et marquant.

Ca n'est pas toujours supra bien joué, mais passé 10 minutes on s'habitue.
Les personnages annexes sont un peu plus basique, mais bon... c'est un film qui fait quand même seulement 1h20...
Je trouve ça vraiment impressionnant, cette façon d'arriver à dire tant de choses en étant si concis.

J'avais déja beaucoup aimé Samia, mais je le trouvais un peu plus facile.
Là justement c'est vraiment casse-gueule.

Zad a écrit:
Reproche récurrent formulé à l’encontre du cinéma français: son incapacité chronique à traiter de la Guerre d’Algérie.

Il y en a quand même un certain nombre finalement.
Repérages en avait cité la plupart et c'est assez étonnant de voir le nombre de films qui existent à ce sujet.

Mais, et la trahison ne déroge pas à la règle, ce sont pour la plupart de petits films avec une diffusion confidentielle.
Les américains font des blockbusters à propos du vietnam...


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: 09 Mar 2006, 06:14 
Hors ligne
Serial Modo
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 17:02
Messages: 16802
Localisation: en cours...
Zaphod a écrit:
Zad a écrit:
Reproche récurrent formulé à l’encontre du cinéma français: son incapacité chronique à traiter de la Guerre d’Algérie.


Il y en a quand même un certain nombre finalement.
Repérages en avait cité la plupart et c'est assez étonnant de voir le nombre de films qui existent à ce sujet.

Mais, et la trahison ne déroge pas à la règle, ce sont pour la plupart de petits films avec une diffusion confidentielle.
Les américains font des blockbusters à propos du vietnam...


voilà, c'est exactement ce que je dis dans ma critique. :wink:

_________________

*


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: 13 Juin 2006, 22:01 
Hors ligne
Serial Modo
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 17:02
Messages: 16802
Localisation: en cours...
juste rapido, pour Bliss, une thématique Faucon : j'ai enfin vu Samia, et je l'ai trouvé brillant, parce que, une fois de plus, sa forme (refus de l'effet, sécheresse des plans, réalisme documentaire, coupes abruptes) lui permet de dépasser le seul sujet, lui-même traité à la perfection. 5/6

Et découvert ce soir Mes dix-sept ans, un téléfilm produit par Humbert Balsan et coécrit avec William Karel, d'après un bouquin de je sais plus qui. Pareil, sujet casse-gueule traité avec une grande justesse, grâce à une forme modeste et sans effet/effusion. Je découvre un grand petit maître, avec ses constantes (thème fort, traitement digne, refus du dernier acte explicatif, films courts). 4-5/6

_________________

*


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 9 messages ] 

Heures au format UTC + 1 heure


Articles en relation
 Sujets   Auteur   Réponses   Vus   Dernier message 
Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Les Harkis (Philippe Faucon - 2022)

Qui-Gon Jinn

8

638

04 Mai 2023, 09:28

Cosmo Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Amin (Philippe Faucon, 2018)

Art Core

12

1395

08 Oct 2018, 17:54

Donut78 Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Fatima (Philippe Faucon - 2015)

DPSR

8

1488

12 Avr 2016, 08:28

Arnotte Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Dans la vie (Philippe Faucon - 2008)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2, 3 ]

Blissfully

31

3978

07 Avr 2008, 11:40

Zad Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Muriel fait le désespoir de ses parents (Philippe Faucon, 1995)

bmntmp

2

295

27 Oct 2023, 15:39

Film Freak Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. L'Equipier (Philippe Lioret - 2005)

Blissfully

6

1331

02 Juil 2007, 22:35

Arnotte Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Bosta l'autobus (Philippe Aractingi - 2005)

bbarneoud

0

1103

26 Fév 2007, 14:11

bbarneoud Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Je vais bien, ne t'en fais pas (Philippe Lioret - 2005)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2, 3, 4 ]

Zad

53

5783

19 Sep 2011, 22:25

Tom Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Trahison (Jeffrey Nachmanoff, 2008)

Ozymandias

0

1199

01 Fév 2009, 13:28

Ozymandias Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Un Lac (Philippe Grandrieux - 2009)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2, 3 ]

Zad

35

4121

30 Mar 2009, 19:02

Twilight Voir le dernier message

 


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 54 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Rechercher:
Aller à:  
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO
Hébergement mutualisé : Avenue Du Web