Forum de FilmDeCulte

Un relatif retour en forme de la part de Serge Bozon, sachant que Tip Top était un ratage total, La France pas terrible, et Mods un peu à part - et plutôt une réussite.
Si le film est intéressant, c'est sans doute qu'il puise un peu dans l'expérience mitigée de Bozon comme prof de philo en banlieue difficile. Ainsi la transposition de Docteur Jekyll et Mister Hyde dans le cadre de l'éducation nationale est une assez bonne idée. Maintenant, j'ai vu le film il y a plus de mois et que m'en reste-t-il ?
Pas grand-chose.
ça reste une variation intello sur des films traitant du "plus beau métier du monde", et comme telle, ce sont les micro-écarts qui en font l'intérêt. Le cliché de film de profs, c'est ce film avec Pfeiffer qui se ramène en jupe-tailleur le premier jour de cours, se fait "bordéliser" comme disent les profs, vient ensuite en levis et veste en cuir, ce qui amorce le retournement de situation.
On a aussi Le plus beau métier du monde (l'appeler le plus "vieux" aurait été plus drôle) avec Depardieu, démagogique sans l'être (c'est du Gérard Lauzier en fin de carrière) où le personnage de Depardieu est plus intéressant parce qu'il est décrit comme un gros lubrique instable et colérique pendant tout le film qu'à cause de ses côtés bon samaritain.
Tout récemment, Les Grands Esprits, où le miracle semble opérer comme par magie, mais finalement surtout par l'expérience d'un professeur intraitable au niveau de la discipline. De ce qu'apprennent les élèves, on n'en saura jamais vraiment rien.
Le film de Bozon, même s'il reprend une trajectoire similaire, où l'enseignement se présente comme un viatique, avec les dégâts que ça cause (et ça c'est nouveau, voir la face brûlée de l'élève à la fin du film), a le mérite de ne pas vouloir prendre ses sujets pour des débiles, et a une ambition pratiquement didactique. Notamment quand il fait quelques références un peu savantes à l'histoire de la physique ou de la logique, sans verser dans l'angélisme par rapport à ce que peut représenter une salle de classe.
Tout ça est mâtiné de quelques touches d'humour, presque attendues quand on connaît le film de profs et qu'on doit essentiellement au personnage de proviseur de Romain Duris, mais aussi à Isabelle Huppert, professeure pas faite pour le métier mais qui persiste depuis trente-cinq ans.
Bon je m'en souviens pas très bien en fait.