King, un lionceau destiné à un trafic, s'échappe de l'aéroport et se réfugie dans la maison d'Inès, 12 ans et Alex, 15. Le frère et la sœur ont alors l'idée folle de le ramener chez lui, en Afrique. Mais la traque des douaniers ne leur facilite pas la vie.L'amitié de la pré-ado et du lionceau. Sur le papier, potentiel lacyrmal total. Surtout que le scénario, que j'avais lu à l'époque, était riche en péripéties. Cruelle déception devant le résultat final.
Le film applique la formule E.T.: un(e) jeune esseulé(e) (chez Spielberg fils de divorcés, ici semi-orpheline) qui recueille un être loin des siens et traqué par les autorités.
Bon déjà on passera sur cette incapacité à renouveler l'imaginaire, brassant cette esthétique Amblin éculée, avec la banlieue pavillonnaire, la fugue à vélo, le tout sur fond de musique "merveilleuse" qui mickeymouse tout... Quand je faisais ça dans mon premier court pro il y a 13 ans j'avais déjà l'impression d'être dans une queue de comète mais là c'est plus possible cet univers qui n'a de cesse d'être redigéré (pas encore maté PARALLELES).
En tout cas dans E.T. on passait du temps avec Eliott et l'alien. On avait le temps de les voir devenir potes. Ici, Inès part avec le lionceau King bien trop tôt, ça devient direct un film de cavale. Et puis si le film a le mérite de rester "réaliste" en n'anthropomorphisant guère l'animal, la conséquence c'est qu'on ressent peu d'attachement pour lui. Avec ses deux yeux noirs comme des billes et sa gueule monoexpressive bah... bah c'est juste un lion quoi. Il est mimi mais c'est tout. J'aurai limite préféré voir la version pour enfants du même script où le lionceau fait des bêtises, tend des pièges aux méchants... Au moins on se serait marrés. Là on reste quand même à distance.
Un autre problème, c'est que les méchants du film sont de faux méchants. Thibault de Montalembert est quasiment guillaumedetonquédequien dans le rôle d'un agent des douanes balbutiant qui essaie de retrouver le félin. Zéro menace. Dans E.T. aussi les méchants sont de faux méchants, mais au moins pendant une heure de film on
croit que c'est des vrais méchants, ils nous font flipper. Ici rien du tout, on sait direct que Montalembert sera inoffensif.
C'est nul ce que je vais proposer mais il aurait limite fallu que le vrai méchant soit genre le riche mec qui a décidé de se payer un lion et est prêt à tout pour le retrouver, au moins ça aurait fait un vrai antagoniste.
De toute façon on sent le film mal à l'aise avec lui-même. A cause d'un problème de cible (destiné à un public enfantin mais mettant en scène des ados, avec leurs téléphones, leurs hashtags...) ? A cause des six (!) scénaristes ? A cause du Covid qui semble avoir interrompu la prépa ?
Si le résultat tient parfois la route car Moreau n'est pas manchot, on sent quand même de grosses limites, notamment tout ce qui a trait à la réserve africaine qui n'existe que par des Skype, le tout avec une fin précipitée
Au final le seul truc qui soit réussi c'est le personnage de la belle-mère courage incarnée avec sincérité par Clémentine Baert, et puis la tentative scénaristique que tous les personnages fasse écho au même thème (retrouver les siens).