Le docteur Susan McAlester est persuadée de pouvoir remédier à la dégénérescence du cerveau humain à l'aide de protéines de requins. Elle travaille avec une équipe de biologistes au centre de recherche Aquatica, un vaste complexe offshore, où ils se livrent a des expériences aussi secrètes que dangereuses. C'est ainsi que le docteur Susan McAlester n'a pas hesité à recombiner l'ADN de deux grands requins au mépris de l'éthique médicale et de la plus élémentaire prudence. Susan et ses partenaires en font ainsi de terrifiantes machines à tuer.
Le thème de l'eau, l'homme qui fait trempette, on glisse un requin au milieu, et le film est scellé. Peur Bleue a le gros avantage de pousser un peu le bouchon en mettant en relief une expérience scientifique sur l'organisme de la bête dans l'objectif de découvrir des nouveaux traitements. L'idée m'avait beaucoup intéressé parce que ça donnait un côté très actuel et malin, y avait de quoi faire sur cette perspective. Le problème, le scénario sonne creux et sous-dimensionné avec des images parfois vulgaires. Traitons le sujet. D'abord, le point d'encrage du scénario consiste à révéler au spectateur la catastrophe d'une opération, imminente, bâclée sur sa représentation visuelle et attendue (le réalisateur nous prend limite par la main en nous laissant même pas un degré d'autonomie dans tout ça). Bon, jusqu'ici, rien de plus banal, c'est tout le traitement de la thématique qui m'a mis en rogne.
un gars du labo y perd son bras.
Il s'agit de l'envoyer de toute urgence vers un centre médical. Le problème, ces travaux scientifiques se déroulent en plein océan au milieu de nulle part, à des kilomètres des terres.
Un hélico embarque le charcuté, mais accident, à cause du climat (y avait pas plus con, mais le réal' n'a rien trouvé d'autres que nous montrer une itérative tempête). Le blessé tombe avec tout son matériel de sécurité dans la flotte, les requins le récupèrent, parce qu'on leur a développé les facultés cérébrales grâce au sérum injecté, au lieu de le zigouiller et d'en faire quelques rondelles. Ils l'utilisent comme élément d'attaque et d'échappatoire, d'abord, en obligeant l'hélicoptère à s'écraser (à cause du fil resté bloqué et relié au dispositif du patient), puis en projetant le cadavre sur la vitre du labo. Il faut voir la séquence, assez habile et bien consolidée, mais trop exagérée et vulgaire.
Parlons d'exagération d'ailleurs. Jamais vu des requins aussi laids et mécanisés, en particulier lorsqu'ils dévorent, ça sonne faux visuellement. Le travail technique n'a pas assuré sur ce point. Ensuite, les acteurs déméritent omni tempore, et c'est vraiment dommage, parce qu'avec un scénario un poil plus parlant et inspiré, on aurait :
- ressenti la dimension psychologique s'opérer entre les personnages. - constaté se véhiculer une atmosphère enveloppante et terrifiante. - vu se dessiner toute la dangerosité des requins, qui tombe à plat tout le long parce que les scènes sont toutes attendues. - intégré au mieux l'enjeu scientifique, terriblement neuneu globalement, car les dialogues ne volent pas vraiment haut. Carence de sentiments, les regards sonnent absolument faux, et lorsqu'on remarque un petit quelque chose, celui-ci n'est pas épargné par la forme. Trop dommage.
Parce que l'histoire avait le mérite d'offrir au spectateur un sens critique et une réflexion humaine sur l'expérience scientifique sur des cobayes, le réalisateur décide de rester inférieur à son univers, en ne casant que des banalités. L'aspect survivor ne ressort jamais clairement en passant.
Par contre, chapeau à:
- Monsieur Samuel L. Jackson, avec son discours plein de morale et de sincérité, mais qui se fait bouffer par un requin. - A la scène du perroquet qui m'a fait taper une barre. Généreux de glisser une espèce tropicale dans tout ce cirque. Merci. - Et à la séquence du cuisto (avec la croix, cocasse sur la dimension et son utilité) qui s'enferme dans son four pour échapper à la mort.
Et le dénouement ? Trop dégoûté pour le mentionner.
Dernière édition par Thomas M. le 07 Mai 2016, 17:39, édité 4 fois.
Film assez fun dont bien sûr je ne me souviens pas alors que je l'ai vu il n'y a pas si longtemps que cela (trois ans en fait). J'aime bien l'exposition, le décor (et les films de requins, ça aide). Je crois que ce texte de blog qui m'avait donné envie de le voir http://girlmeetsfreak.com/2012/04/06/1301/
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