Pas de topic sur ce film pourtant souvent évoqué, il est vrai qu'il date de la période précédent immédiatement le basculement d'une partie de la presse ciné vers l'Internet et la crétation des forums.
J'ai quand-même été déçu quoiqu'intrigué, et ai failli dormir. Je préfère à ce récit lénifiant l'incarnation réaliste dans l'histoire et la franchise dans le traitement des ambiguïtés politiques du Japon impérialiste du récent "le Vent se Lève" qui effectue un trajet inverse: Chihiro est un Conte dont la leçon est constituée par l'apprentissages des valeur collective et martiales et strictee, finalement assez peu fantassistes et pragamatiques (la spritualité se découvre par l'adoption d'attitudes psychologiques adéquates, elel se confont avec l'étiquette, dans le Vent se Lève Myazaki part du contetxte historique réel pour glisser des interstices oniriques, un imaginaire foisonnant, à la fois morbide et chatoyant de l'ingénieur, qui illustre de façon enf ait précise la croyance en une utopie technologique, rédemptrice et naïve, finalement plus symbolique que le code moral de Chihiro, mais qui, précisément parce qu'elle était symbolique est un des éléments réels de l'idéologie fasciste. Myazaki est honnête: cet imaginaire et cette bonne foi enfantine et individuelle sont sont pas considérés comme des occasions de rupture sur l'impérialisme autoritaire et la nationalisme, mais un de leurs carburants. Une autre opposition entre ces deux films, l'un s'adresse à la jeunesse, de façon édifiante, l'autre est un autoportrait empli sinon de remord, du moins de perplexité devant un paradoxal sentiment d'échec qui donne au créateur âgé que le sentiment, voisin d'une forme d'inquiéude sur la folie personnel, que sa propre oeuvre est inachevable, alors même que son sens est épuisé. Ce qui l'a le plus déplu dans Chihiro ce sont les parents qui sont caractérisés de manière ultra-sommaire, avec une métaphore pauvre et radicalement négative, celle des cochons. Chihito est une sorte d'Alice au Pays des Merveille, mais renversée: le trouble dans Alice tient dans le fait que l'enjeu de l'initiation développée jusqu'à l'épuisement sans pouvoir être exprimée est la sexualité, perçue comme une instance imprévisible, un risque de perte qui fonde paradoxalement l'intégrité de la personne, une solitude qui fonde tout aussi paradoxalement un cheminement involontaire et pénible vers le monde, tandis que Chihiro au contraire est initiée à une éthique déjà codée qui rend la sexualité (et à la limite la personnalité) superflue (logiquement l'amour de Chihiro est exhaussé et résolu et dirigé vers un alter-égo à la fois héroïque et souffrant, elle sauve l'esprit de la rivière qui l'avait lui-même sauvée c'est une relation de sauveur providentiel à sauveur), il s'agit de découvrir le rôle adopté depuis toute éternité par les créatures de l'hôtel des bains. Conséquemment, là ou Alice découvre sa propre capacité à souffrir et l'irréductibiltié de l'inconscience, Chihiro n'est confrontée qu'à celles des autres, qu'elle interprête et résoud (elle apprend en fait à être un chef), l'évolution individuelle est le résultat d'une herméneutique réussie. elle est cofrontée à la vulgarité du monde, de sa propre famille, sans être jamais confrontée à l'échec. Tout les contenus sociaux sont critiqués, sauf la réussite. Ce monde est trop sec pour la tragédie: Chihiro n'est agie que par des valeurs morales qui sont d'emblée des affects est une forme de dénounement parfait qui annule et neutralise ce que la tragédie aurait pu préparer: il n'y aucune irréductibiltié, aucun reste . le but est de restaurer un ordre déprécié, mais incontournable, celui où tout est nomm), le capitalisme est montré comme vulgaire, sans spiritualité, mais le sacré n'annule pas la notion que le monde immanent n'est là de toute façon que pour être consommé: le moment par lequel il est présenté comme pauvre, désinvesti est aussi celui par lequel il énonce lui-même sa propre valeur (le père incarne çà al fois le matérialisme, et la mémoire de la crise financière). Myazaki a quand-même l'air d'un artiste assez réactionnaire et conservateur: un trait commun entre le Vent se Lève et Chihiro, c'est de faire dire à des êtres forts, au-dessus de la peur de mourir, que la perte des valeurs est finalement pire que le risque de mourir, que la guerre est un affrontement qui ne concerne non pas des hommes entre eux, mais se situe malgré tout entre des hommes et des valeurs, que la guerre est elle-même devancée par la mort: ni la mort ni la guerre ne sont alors des évènement, elles médiatisent des valeurs qui peuvent les annuler. C'est Ernst Jünger expliqué aux gosses avec des roses.
Graphiquement, la partie du film qui m'a le plus plu est paradoxalement le prologue moderne, l'attention à bien rendre reconnaissable l'Audi A4, à montrer la solitude rassurante de l'espace routier et péri urbain, l'usage de la CGi pour accélérer les travellings dans la forêt et créer du volume , qui deviennent les seuls moments du films ouverts sur des mystères qui ne sont pas convertis ensuite en leçon de catéchisme en phylactères.
Un grand bravo aussi à la musique d'ascenseur de restauroute permanente de Joe Hisaishi, à la fin du film j'avais envie de manger des fondus au parmesan tellement j'étais dans l'ambiance (pourtant j'aimais bien son travail dans les Kitano).
Akira, Ghost in the Shell et Jin-Roh me touchent plus (derrière le contexte S.F ce sont des vrais récits d'enfants perdus, contrairement à Chihiro).
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