Forum de FilmDeCulte

J'ai peur d'écrire ce message car j'avais envie d'aimer le film et, malheureusement, ce n'est pas le cas. Mais bon, on est un héraut de la vérité ou on ne l'est pas, donc c'est parti...

En fait j'ai trouvé ça ultra-quelconque et surtout ennuyeux. Le principal reproche que je formulerais au film, c'est que l'histoire est tout bonnement inintéressante. Le côté générique du titre se retrouve totalement dans le produit fini, qui n'est rien d'autre qu'un vague triangle amoureux avec absolument aucune valeur ajoutée. Payet joue un mec de base sur le point de se marier qui retombe amoureux de son amour de collège. Et... c'est tout. Rien dans l'univers, dans la personnalité du héros, ou même dans un quelconque traitement visuel (j'y reviendrais) ou scénaristique n'est là pour aider le film à se démarquer.

On suit l'histoire, globalement ultra-basique, en se demandant tout du long d'où l'originalité va survenir. Et jusqu'à la fin, dans sa déclaration d'amour classique et - j'ose même pas dire "attendue", tant on ne croit pas que le film va oser aller jusque là - on se rend compte que le film n'a rien à apporter de neuf. C'est juste un vieux vaudeville de trentenaire (qui ressemblent plus à des jeunes quadra), pas particulièrement palpitant, et on ne sait même pas de quoi parle le film. Il y a une certaine amertume à la toute fin qui est intéressante et troublante (vite fait), mais on ne sait pas exactement quelle leçon le personnage de Payet était censé apprendre de tout ça. De ce point de vue, ce n'est même pas une comédie romantique efficace et bien troussée, à défaut d'être originale.

Sur le plan des idées visuelles ou narratives, le film ne parvient jamais à se décider. Entre son intro en voix-off (voix-off qui ne reviendra plus de tout le film), sa trop brève scène dansée (une sous-copie de celle de 500 JOURS ENSEMBLE) et ses quelques tentatives de saillies visuelles absurdes, rien ne se dégage. On a l'impression que trois approches été mélangées et qu'aucun parti-pris n'a été tissé tout du long. Sur le plan de l'image c'est clean, mais le fait qu'il semble ne jamais avoir fait beau de tout le tournage n'arrange rien à l'affaire (les scènes de samba ou de piscine sous la grisaille c'est dommage). Mais bon, ça c'est la faute de personne.

Rodolphe Lauga, trop occupé à cadrer lui-même le film, n'a clairement pas été là pour diriger Manu Payet qui, si n'est en général pas un acteur de fou (cf. NOUS YORK), sait être drôle (cf. RADIOSTARS). Le problème c'est que là il joue mal, tout à base de mimiques forcées et de réactions non-naturelles (quand son pote du collège vient lui poser une question sur sa réponse au contrôle, lui reste figé - mais n'importe qui dans la vraie vie aurait éclaté de rire, ce serait foutu de la gueule de celui qui pose la question. Un peu de naturel, que diable !), et en plus avec quasi aucun sens de l'humour ; en effet, le même film mais en version U.S. aurait mis en scène Seth Rogen qui, tout maladroit qu'il est, aurait gardé un certain sens de la dérision sur les situations, une distance, un humour... Ici on a l'impression que Payet se castre, qu'il se force à jouer "le mec de base". Mais il n'est même pas assez bon pour ça...
De toutes façon au niveau des acteurs - qui jouent tous des personnages globalement à une note - il n'y a que les filles qui s'en sortent: Chriqui car son accent casse un peu le jeu académique français, et Demoustier car c'est une bonne actrice et qu'elle apporte un peu de fantaisie et d'imprévisibilité (la scène où elle imite Payet avec "ses petits poings" est quand même tendue: Demoustier y est fraîche, surprenante, tandis que lui se contente de grimacer avec une réaction factice - ni ne fait-il vraiment la gueule, ni ne rigole-t-il de l'absurdité de la situation qu'il vit. Bref, c'est ni vécu, ni au moins réaliste).

Le salut est à trouver dans le ton du film, plutôt freestyle, avec une certaine franchise dans les dialogues: frontalité cash, présence de certaines réfs cinéma sympa... Là au moins on devine la personnalité de Payet sous le vernis ultra-générique du reste du film.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Pendant la soirée là ? Ils ont fait quinze mille prises, à chaque fois différentes mais sans approche précise, et de plus en plus grotesque dans les réactions (et Payet s'est même tapé un fou-rire qui a fait perdre une bonne demi-heure de tournage). Je trouvais l'idée du gag plutôt marrante mais j'enrageais de voir qu'ils n'en faisait rien, qu'ils étaient incapables de l'exploiter.

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N'écoutez pas Film Freak

Ça confirme mes craintes.

Tu fais quoi comme taff Tetsuo ?

Il danse des slows entre mecs dans des comédies pourraves.

Tetsuo, tu es minéral dans le film.

Sinon je reconnais au moins au film une certaine sincérité par moments, un désir mal exprimé de parler de "pas grand chose", de se concentrer sur quelque chose de petit. Mais bon...
Sinon c'est pas mal que le film soit pas sur-casté comme certaines comédies. Qui connait Chriqui ? Et qui sont les potes ? A part Bruno Lochet, je connais personne dans ce film. Ca c'est pas mal.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Lol. Merde, j'ai tout fait pour me planquer pendant cette scène...

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N'écoutez pas Film Freak

J'étais figurant. Ce film est l'une de mes dernières "prestations".

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N'écoutez pas Film Freak

C'est cool de te lire QGJ tu devrais t'exprimer plus souvent sur les films que tu vois !

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CroqAnimement votre

Mais oui !

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Netflix les gars, Netflix.

Grave.

Mais grave.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Non.

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UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!

Bon Qui-Gon a tout dit ou presque...

C'est effectivement un film qui n'est ni une comédie high concept, ni une romcom, mais semble viser le statut "vrai film" avec un axe plus "dramatique" sans l'assumer. Du coup, on ne tombe pas dans la bête formule appliquée mais ça reste globalement assez fade.

Visuellement déjà, je suis même pas sûr de trouver ça "propre". Enfin si, c'est propre, y a pas d'"erreur" flagrante, mais il y a une réelle incapacité dans le savoir-filmer des scènes de dialogues entre deux personnages. Une carence qui ramollit gravement un film déjà pas bien rythmé. Y a même pas un montage un peu "cut" en guise de cache-misère.

Une forme qui aurait pu peut-être dynamiser un scénario bien trop lisse et qui manque franchement d'intensité dans ses rares enjeux. À l'instar de la performance de Payet lui-même, qui sous-joue 98% de ses réactions et répliques alors qu'il possède une énergie d'angoissé qui aurait collé à donf à l'histoire mais qu'il n'exploite pas du tout, le film est bien trop sage dans l'exploration de son postulat, du coup ça ne décolle jamais.

Ce n'est pas un hasard si les seules scènes que je retiens sont celles qui détonnent un peu (les visions du futur qu'a Payet dans le lit, montées crûment, cash) ou se démarquent (cette séquence au ralenti du slow qui transpire la sincérité à laquelle ENFIN Payet croit à fond, avec son Goldman et son aspect symbolique du couple mixte unique au milieu de duos exclusivement masculins composés d'anciens camarades de classe).

Il en va de même pour les personnages. Jean-François Cayrey est très bon en gentil beauf et d'ailleurs, la sous-intrigue de la soudaine amitié tardive qui se développe entre le héros et l'ancien boulet du bahut est plutôt originale et touchante. Duquesne m'a fait marrer sur deux répliques ("Paris!" et "J'ai essayé de te feinter avec le bisou") mais ses scènes font un peu impro hors sujet (la première avec l'organisation du mariage, la dernière qui tue le gag final sur Magalie en l'étirant). Demoustier n'a pas grand chose à jouer et Chriqui est handicapée par son accent (PS : dans le film, y a pas photo, le choix est vite vu, #TeamChriqui). Y a un souci de caractérisation (du perso de Demoustier notamment) qui fait que lorsque Payet fait son speech final en mode "quatre vérités", il dit des choses justes...mais qu'on a jamais ressenti dans le film.

Y a effectivement quelques refs et du trash mais c'est presque trop frontal, pas bien intégré (je pense aux refs à Die Hard et aux dernières répliques gratuites de la copine de Demoustier).

Donc voilà, en fin de compte, c'est plus inconséquent que mauvais. Dommage.

PS : Tetsuo est quasi dans chaque plan de sa séquence dont l'un des tout premiers, avec un regard de dédain mythique qui devait être à peine joué.

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Lol, non j'ai été dirigé. Payer m'a demandé d'en faire moins.

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N'écoutez pas Film Freak

Ok. Je comprend, marre d'être tout le temps sous le feu des projecteurs, tout ça.