Forum de FilmDeCulte

On serait presque tenté de dire que c'est le film de la maturité pour Miike qui n'avait jamais vraiment confirmé les espoirs du bad trip d'Audition. Comme s'il cherchait à actualiser en gorisant légèrement un film de samouraï à la Kurosawa, Miike réussit en tout cas incontestablement ce morceau de bravoure épique du combat final où les lames tranchent à vif au milieu d'un troupeau de taureaux en flamme.
4/6

Je le vois lundi soir au BIFFF!

Et ce soir, Balada Triste de Trompeta en ouverture.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

(Ouais enfin les taureaux en flammes l'effet numérique est raté et tout le monde a rigolé.)

Je suis mitigé et assez déçu.

- C'est super long et légèrement chiant... Ca cause pendant 1h15 puis ça se bastonne pendant 50 minutes. 13 mecs doivent buter un salopard (le Mal incarné). Sauf qu'il est protégé par 200 types. C'est super basique, ça cause de l'honneur des samouraïs, ça se permet quelques touches d'humour zarbi et les dialogues sont parfois absurdes... Humour involontaire, volontaire?

- D'un autre côté, il y a pas mal de jolis moments, et la mega baston comporte quand même quelques moments de bravoure. Les acteurs sont bien impliqués aussi. Dans la mise en scène, j'aurais préféré encore plus de gore (à part deux têtes coupées ya pas grand chose - je ne demande pas non plus du délire hemoglobino-tarantinesque, mais un peu plus de sang quoi, que diable!). Certains combats sont peu lisibles mais certains plans fulgurants émergent ici et là.

Enfin bref, c'est sympa, mais sans plus.. 3/6

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Retour aux sources. Fi de toute la production depuis 30 ans, exit toutes les gamineries de Kitamura et consorts, les mochetés à la Kitano de Zatoichi, Miike refonde un genre totalement perdu depuis plus d'une décennie, à partir d'un remake du dernier vrai film de samurai.

La première heure d'une absolue maîtrise, avec ses travelling lents, ses grands angles, sa géométrie, contrastant avec la jeunesse et la réputation de Miike, et envoyant un gros pin dans la gueule à la fois a ceux qui pensaient que Miike ne savait pas réaliser un film et à ceux qui disaient que l'académisme l'avait rendu chiant.
Toute la préparation est impressionnante de préparation, de subtilité, de mesure, distillant avec parcimonie les touches de cruauté à la sauce Miike à l'ancienne,
Dans cette première partie, on retrouve l’atmosphère du jidai geki classique, restaurée, sa dimension épique, son souffle épique, cette manière de faire attendre. Ca n'en souffre pas moins de défauts dans l'écriture (ou dans le montage?), la composition de l'équipe, faite beaucoup trop vite pour qu'on puisse s'attacher à un personnage au delà des deux premiers, et du dernier arrivé, sorte de petite touche Miikéenne (en plus de son "méchant", pas si méchant, quasi incarnation du cinéma de Miike dans un homme) étant l'un des principaux.


Mais tout cela tien en haleine, et motive, mieux même que dans l'original,
pour une bataille finale furieuse,qui enchaîne discrètement les trouvailles. Après, le caméra à l'épaule pour le chambara, je trouve pas ça forcément super adapté, même chez Kudo j'ai un petit peu de mal mais c'est aussi comme ça que Miike peut le mieux se faire plaisir, et se lâcher.

Au delà de tout ça, Miike garde son propos et tout ce qui fait son cinéma, incarné dans quelques uns ses personnages, deux principalement, le vagabond et le frère du Shogun, vrai faux méchant loin d'être le mal incarné, ais esthète aveuglé et possédé figure à travers laquelle passe comme toujours toute l'esthétique et l'éthique du cinéaste, à travers une lutte à mort du Dionysiaque de cette esthétique se stabilisant contre lui-même.

5/6 avec l'idée que si on reproche un certain nawakisme et sa pseudo-philosophie -souvent mal comprise car écoutée dans les dialogues plus que dans la narration et l'imagerie- à shield of straw, c'est qu'il a su continuer de lier sa nouvelle maitrise et son ancienne fougue, ajoutant encore de cette dernière au tout pour en faire une sorte de Gozu -son chef d'oeuvre à ce jour- maîtrisé. Bref, j'attends le gros choc.

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C'est moins la connerie que le côté attention-whore désoeuvrée plutôt pête-couilles et désagréable que l'on relève chez moi, dès lors que l'on me pratique un peu.

Espace branleurs

J'entretiens un rapport amour/haine avec ce réalisateur dont j'ai vu - et pas aimé - de nombreux films. Ici, c'est clairement l'un de ses meilleurs, un vrai et puissant chambarra avec ce qu'il faut de morceaux de bravoure. On regrettera une caractérisation des persos un peu trop rapide et les touches d'humour un peu relou parfois dans les dialogues

4/6

ps: un plaisir décuplé en jouant à Total Shogun