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Jingi naki tatakai en VO.
Aussi trouvé le titre The Yakuza Papers, Vol. 1 (qui n'est pas le titre anglais).



Hirono Shozo, incarcéré pour le meurtre d'un yakuza, aide l'un d'eux à sortir de prison. À sa sortie, il intègre ce milieu que le code de l'honneur déserte peu à peu, pour faire place à la loi du plus fort.


Vision très pénible pour moi, ne serait-ce que parce qu'il est impossible de s'y retrouver. Hirono aide Hiroshi, qui travaille pour Doi, mais Yoshio devance Doi, épaulé Sakai, Kanbara, Shinkai, Arita et Yano : que va-t-il se passer quand Hiroshi quittera Doi pour rejoindre Hirono ? On se croirait dans Les Feux de l'amour... Évidemment, c'est un reproche à la con, je vais pas emmerder un film de yakuza sur ses histoires de clans et sa profusion de personnages (qui sont quand même un peu la base de ce genre de récits), et il est évident que Fukasaku n'est pas le premier venu, qu'il a un projet, qu'il sait ce qu'il fait.

Le vrai problème que j'ai avec son film, c'est finalement encore et toujours celui du genre lui-même : je ne pige pas ce qu'il y a d'intéressant à filmer des gens médiocres, pétri d'idéaux médiocres (avec une idée très médiocre de ce qu'est la classe, le respect et le charisme), le tout pour voir un réal avaliser leur vision médiocre du monde (taglines qui en jettent, impassibilité qui en jette : même ce film très ironique et dépassionné est à fond dans ce jeu-là), avant de se repentir in fine avec l'idée que le meurtre, en fait, c'est peut-être mal... Y a pas à faire, le film de gangster pour moi, quelque soit le pays, ça restera toujours un énorme bug.

Fukasaku met en place un truc assez intriguant, pourtant, déjà par la façon dont il filme la genèse de son milieu : une mafia qui émerge du no man's land moral et légal de l'immédiat après guerre, dans un chaos où la caméra se fait trimballer dans tous les sens. Des figures apparaissent, et déjà elles sont entrain de s'autodétruire, de s'entretuer, de se décomposer. Moisissure qui émerge, pour immédiatement se désagréger... Traitées à coup d'ellipse, de dispersion, de désorientation, les mises à mort successives des yakuzas semblent être observée comme un phénomène naturel inquiétant ou quelque épidémie, de façon ethnologique presque, et ce dès le premier meurtre : sous la pluie et la gadoue d'une ruelle moche, avec un mec qui se débat lamentablement, qui ne veut pas crever. L'impression d'une corrida avec un cochon : la mort n'a déjà absolument rien de romantique, ou de charismatique. Malgré les parentés de décors avec les bidonvilles bordéliques de l'après-guerre, ce film n'a rien d'un western : pas de code d'honneur, pas de règle, pas de sens dont on puisse investir la violence.

Je vois tout ça, et je suis évidemment assez touché par l'amitié des anciens qui fait obstacle à cette désagrégation (qui fait défaut, parfois un temps, comme pour une trêve, au déchaînement de violence). Ça donne de jolies scènes dans le dernier quart. Mais globalement ça me tombe des yeux, et je vais pas me presser pour aller explorer le genre plus en avant.


Concernant le DVD (Wild Side) : il n'aide pas. Image interpolée (et avec la shakycam, attention les yeux...), deux mètres entre les sous-titres quand ils sont sur deux lignes... C'est con parce que mis à part ça c'est propre et bien étalonné.

Bien dit, exactement pareil de mon côté.

Ah, je suis content ! Sur ce coup-là j'avais vraiment l'impression d'être tout seul. Même les Scorsese concernés me tombent des yeux...

Oui, Casino et Les Affranchis ne me touchent pas du tout, même si je peux y trouver un certain amusement... et c'est d'ailleurs pour ça que j'ai beaucoup plus aimé le dernier, il va carrément dans l'amusement défouloir, justement, et délaisse les descriptions réalistes (Di Caprio face caméra détourne lui-même le sujet en plus, enjoignant le spectateur à retenir l'essentiel).

Il y a bien un film de gangster sérieux qui fait exception: Il était une fois en Amérique; mais Leone se fout des combines de gangsters pour se concentrer sur le passage du temps, c'est un film à rapprocher davantage du Guépard que du Parrain à ce niveau-là.

Oui, puis c'est beaucoup plus insidieux et ambigu du coup de ne pas se positionner sur un plan moral, c'est plus intéressant, le film est plus ample (même si je lui trouve d'énormes défauts).


On est d'accord, ce n'est pas un problème de sujet, mais de ce que le film a envie de raconter. Le problème est que dans beaucoup de films de gangsters, ce qui intéresse d'abord les réals, c'est l'intrusion dans le milieu lui-même, avec la fascination pour qui va avec...

C'est un peu bête de ma part, à la réflexion, de lâcher cette diatribe sur ce film-là, finalement, parce que dans le genre y a mille fois plus flagrant. Là la misère des combats et des luttes est très soulignée, y a un truc qui va déjà un peu plus loin. Mais bon, c'est épidermique.

Ouais aussi d'accord avec toi pour le coup, Fukasaku j'en ai tenté 3/4 (mise à part son battle Royale) et je ne peux pas dire que ça m’ait intéressé des masses, le seul que j'avais un tant soi peu aimé de cette période c'est Guerre des gangs à Okinawa.

Battle Royale pour le coup c'est un film que je vénère.
Il a un truc particulier qui le rend différent, celui que tu cites ?

De mémoire (je l'ai pas revu depuis 5/6 ans) c'est un peu plus axé série B dans le sens noble du terme, du coup ça m'avais un poil plus intéressé. Après c'est le même genre de personnages donc y a moyen que t'accroches pas et puis franchement je le défendrais pas corps et âme, j'avais juste trouvé ça un poil mieux que le reste de sa filmo 70's

J'avoue ne pas être très fan de Fukasaku, le cimetière de la morale ne m'avait guère plus. Celui je m'en souviens à pein, je crois que j'avais pas détesté.

J'avais trouvé que guerre des gangs à Okinawa était le plus faible des Fukasaku que j'ai vus.

Pour cette période, son indispensable reste le cimetière de la morale. J'avais trouvé cela très fort . Ce n'est pas un film sur les yakuzas mais sur la folie d'un homme. La qualité du film doit beaucoup à son acteur assez énorme.

Je mets ce film parmi mes films japonais préférés