Forum de FilmDeCulte

Ajeossi en VO.



Un prêteur a gage solitaire et mutique a noué de fragiles liens d'amitié avec une petite fille de son voisinage. La mère de celle-ci, revendant la drogue d'une organisation criminelle à son compte, provoque une série d'évènements sanglants qui vont mener le jeune homme au passé mystérieux sur la piste d'un trafic d'organes.


Tiens je me rends compte que la France l'a pas sorti (EDIT : ah si, apparemment en direct vidéo à la rentrée). Énorme succès du cinéma coréen l'an passé... Je connais pas bien le ciné coréen (même les fondamentaux), et pourtant j'ai grave l'impression de voir une petite recette rodée à l’œuvre, absolument plus surprenante. D'un côté une violence complaisante qui vire au gore à fonction jouissive (le thème de la vengeance permettant de retourner en toute impunité le plaisir de torture sur les adversaires), de l'autre un lyrisme préfabriqué (une petite fille dans un monde de brutes, évidemment c'est pas dur). Les deux pôles s'entre-justifient, ce qu'on menace de faire subir à l'une donnant carte blanche pour le défoulement de l'autre, qui a besoin des respirations et de l'émotion des scènes de l'une, etc.

Ça ne manque pas de métier, hein. Les scènes de combats viennent faire la queue dans la série "à qui la prochaine séquence tour de force qui circulera sur Youtube", et il y a des idées. Le tout fonctionne correctement, je suppose... Mais l'ensemble est tellement sclérosé de modes (y a qu'à voir le budget chevelures), de poses, de situations-types, d'émotion kawaï préfabriquée, d'un amas de réflexes attendus définissant un académisme nouveau (le tout sous le glacé d'une image évidemment métallique et contrastée), qu'on peut se demander si ce cinéma commence pas à rentrer dans une phase en boucle, régurgitant ses codes jusqu'à épuisement, exploitant son imagerie jusqu'à la dernière goutte. Si c'est ça le prochain espoir du ciné coréen, comme semblent le crier certains sites, on peut fermer boutique et passer à un autre pays.

Après, je connais absolument pas ce qui peut se faire d'autre là-bas, le box office désigne pas forcément les plus beaux joyaux de la production, donc ce n'est peut-être qu'un symptôme en passant. D'ailleurs vous pouvez vous faire un avis tous seuls, les scènes du films sont visibles d'un bout à l'autre du net, à commencer par Youtube justement - tiens tiens...

Selon un contact qui vit en Corée du Sud, I Saw The Devil n'a pas du tout marché là-bas.

On peut supposer qu'un certain cinéma tourne en boucle et se répète pendant que d'autres prennent des initiatives pour le faire avancer.

_________________
I am the constant. You were always a variable.

Mais déjà moi Old Boy ça m'avait donné l'impression que tu décris.

C'est le thriller coréen dans ce qu'il a de plus générique... Ici derrière le motif légèrement à la Léon (un Won Bin en ex super agent traumatisé qui se déchaîne pour protéger sa voisine, la gamine d'Une vie toute neuve), on a droit aux quotas habituels : le surhomme affrontant des armées de haches et armes blanches, les trafiquants de drogues qui se révèlent aussi d'organes et qui exploitent des bandes enfants orphelins pour leurs basses besognes, le mafieux au frère taré sosie de Michael Jackson, sans oublier les flics débiles et incompétents : bref le trémolo habituel hyper-violence et mélodrame avec rien derrière pour le transcender, tout juste un honnête sous Tony Scott. Le pire c'est que cette production coréenne industrielle a beau être profondément bateau, c'est de la junk food qui se consomme paresseusement tout seul.