Forum de FilmDeCulte

Erik est réalisateur de documentaire. Paul est avocat.
Tous deux sont homosexuels, l’un assumant, l’autre pas. Ils se rencontrent un soir pour une aventure sans lendemain mais, très vite, décident de se revoir.
À mesure que se développe leur relation, chacun, de son côté, continue de combattre ses propres pulsions et addictions.

C'est effrayant comme ce genre de films (Weekend en train de bader) me parle comme ça pourrait laisser de marbre l'hétéro de base. Une romance homosexuelle (un exutoir autobio, vu que c'est la propre histoire du réalisateur) entre un gay ancré dans son identité et un ancien hétéro qui n'assume pas, jusqu'à en devenir totalement toxico et s'abimant définitivement dans les drogues et les plans cul, incapable à se résoudre à pouvoir aimer et à redevenir stable. Ca m'a fait penser au dernier bouquin de Jeffrey Eugenides, The marriage plot, dont on attend toujours la traduction française, dans cette passion auquelle on ne peut résoudre à mettre un terme quite à souffrir plus qu'il n'en faut. Sachs marche à l'ellipse, tous les trois ans, et ce sentiment d'échec, d'impossibilité à rompre ou à réussir sa cure de désintox, empêcheront sans doute certains de voir la sincérité et la catharsis de l'exercice, reléguant ce film précieux dans le tout-venant de l'indouillerie us dépressive clinique. Pourtant, cette fresque amoureuse intime en mode mineur irradie d'une recherche de vérité dans la reconstitution des sentiments, qui permet d'aller de l'avant, telle une révélation en miroir comme seul l'art véritable peut le permettre.
5/6

Le nom du prix reçu à Berlin n'aide pas la cause.

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Le Teddy de Berlin c'est l'équivalent de la Queer Palm à Cannes.

D'ailleurs dans le film, tu as une scène en 2004 où le documentariste gagne un Teddy à Berlin. Comme le film est adapté de la relation propre d'Ira Sachs je me suis dit qu il avait été récompensé pour la 2e fois mais pas du tout, c'est l'excellent Wild side de Lifshitz qui l avait emporté. Sympathique petite mise en abyme.

Queer Palm sonne mieux que Teddy. Mais ça reste bof.

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Ca t'irait pourtant bien de recevoir un teddy, bear.

Ta-dah.

Mouais, c'est un joli film très juste sur les sentiments décrits, je n'ai aucun mal à croire que c'est autobiographique tellement tout sonne vrai. Mais à côté de ça c'est quand même très banal, une histoire d'amour contrariée qui s'étire dans le temps. Et c'est pas parce que c'est gay que ça la rend nécessairement plus intéressante. Il manque peut-être un peu de passion, un peu de visceralité dans le traitement parce que là j'ai eu l'impression d'un film morne, un peu éteint à l'image d'ailleurs du personnage principal, trop gentil, trop conciliant, qui souffre en silence, qui dit rien quand son mec se tape une pute devant sa gueule.
Après je le répète c'est un joli film, sensible et doux et visuellement il a un grain particulier que j'ai bien aimé mais voilà, j'en retiens quand même pas grand chose (à part en effet la mise en abyme marrante du Teddy Award - d'ailleurs aurait-il eu le Teddy si dans son film il n'y avait pas la scène du Teddy ? Question existentielle).

3/6

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