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MessagePosté: 06 Sep 2017, 15:29 
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Successful superfucker
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Un couple voit sa relation remise en question par l'arrivée d'invités imprévus, perturbant leur tranquillité.

Décidément après Rachel Weisz dans The Fountain, Aronofsky persiste à filmer les femmes de sa vie de manière particulièrement iconoclaste. Semblant démarrer comme une variation de maison hantée sous influence Cronenbergienne, avec cette bâtisse dont les murs paraissent s'animer de manière organique et où le parquet saigne par des failles comme autant de plaies ouvertes, Mother! s'en détourne vite pour virer progressivement au film de home invasion quand se pointe Ed Harris tout transi d'admiration, puis sa femme jouée par une Michelle Pfeiffer sans gêne, puis quatre, puis dix, puis cent puis une masse aussi fanatique qu'incontrôlable.

Aussi proche du grotesque assumé de Noah avec une vision quasi biblique de la création artistique que des hallucinations virtuoses de Black Swan saisies par la caméra à l'épaule de The Wrestler, dans un film où on tombe enceinte le matin et on accouche le soir tandis que son mari d'auteur en panne d'inspiration retrouve le mojo aux aurores pour être acclamé comme un démiurge avec un best seller au crépuscule, Mother claironne son baroque dans un maelstrom chaotique de barbarie oppressante empruntant notamment aux films de zombie comme à ceux de guerre avec un climax polanskien convoquant Rosemary's baby. Manifeste anti-paparazzade sur le désir de reconnaissance et de célébrité, cri d'amour et de fureur à sa femme en victime expiatoire (la différence d'âge entre un Bardem mal assorti et Lawrence , mise en abyme qui multiplie les appels de perche aux analogies Closer), Mother! n'arrive cependant jamais à gommer la vacuité abyssale de personnages en carton pas aidé par une symbolique grossière (la poudre d'or dont l'héroïne ne cesse d'abuser comme pour conjurer la folie, et le fameux diamant) qui cimente ce ride cauchemardesque au dernier plan certes superfétatoire mais néanmoins dans son ensemble spectaculaire et tout sauf tiède.
4/6


Dernière édition par DPSR le 06 Sep 2017, 18:37, édité 1 fois.

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MessagePosté: 06 Sep 2017, 17:25 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Je débarque, j'ignorais totalement qu'ils étaient ensemble... Plus de 20 ans de différence, quand même.

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MessagePosté: 06 Sep 2017, 23:04 
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Pareil que DPSR sauf que moi c'est 6/6.

Voilà, si vous voulez voir le film comme je l'ai vu, quasi-vierge de toute info, arrêtez vous là.
Pour ceux qui continuent de lire, je vais essayer de rester aussi vague que possible.

Suite au premier plan, qui plonge le spectateur littéralement dans le feu de l'action, arrive ce titre avec son point d'exclamation qui s'accompagne d'un tintement distinctif et décalé, révélant d'entrée de jeu le grotesque assumé de l'entreprise.

Depuis ses débuts, Darren Aronofsky n'a jamais eu peur de rien et certainement pas du ridicule. Après deux films indépendants qui pourraient presque être qualifiés de "respectables" en comparaison, la filmographie du cinéaste a été parcouru d'images inoubliables prêtant au rire, qu'il s'agisse de Hugh Jackman glabre en position du lotus dans un vaisseau spatial en forme de bulle dans The Fountain ou des anges de pierre de Noé en passant par la métamorphose des jambes d'une ballerine en pattes de volaille dans Black Swan. Et malgré tout ça, mother! s'avère sans doute comme l'exercice le plus jusqu'au-boutiste auquel s'est adonné le réalisateur jusqu'à présent.

S'inspirant de Rosemary's Baby sans jamais le copier, le film déroule son improbable crescendo en prenant soin de pas surcultiver son mystère mais menant le spectateur par le bout du nez durant toute la première heure avant que la métaphore ne nous explose clairement au visage dans un dernier acte intimement apocalyptique. Parce que la radicalité de mother! n'a d'égal que sa densité thématique, brassant les habituelles obsessions de l'auteur tout en livrant un incroyable témoignage sur l'amour et la création.

De tout le corpus d'Aronofsky, l'oeuvre la plus proche est indubitablement Black Swan, déjà sous influence de Roman Polanski, mais il n'est point question de folie ici et si le film cite ouvertement Rosemary's Baby - la jeune compagne d'un artiste, destinée à être mère au foyer, envahi par les nouveaux "amis" de son conjoint, enfermée chez elle - c'est pour mieux s'en servir comme d'un tremplin propulsant le récit peu à peu hors de notre réalité et dans la parabole. Il n'y a plus le dédoublement méta de Black Swan, là on est directement dans le conte. Un conte sur un monstre qui se nourrit d'amour. Où la jeune femme est à la fois muse mais également trophée et condamnée à être maltraitée dans un cas comme dans l'autre.

Le film est autant l'histoire du personnage féminin que du personnage masculin, tous deux dénués de noms. C'est elle, victime des événements, dont on adopte le point de vue, par le biais de cette caméra portée qui colle à sa subjectivité, appliquant la même méthode que pour Black Swan mais substituant au vertige de la danse et de la folie l'oppression des gros plans et le hors-champ des possibles qu'ils impliquent ainsi que l'isolation dans cette gigantesque maison. Décor-personnage à plus d'un titre, cette maison devient extension du couple, de leur amour, de leur vie. Dans mother!, c'est la maison qui représente ce corps sans cesse mis à mal chez Aronofsky.

Sacrifier son corps sur l'autel de son addiction ou de son obsession semble être la caractéristique des protagonistes aronofskiens (les héroïnomanes de Requiem for a Dream, le conquistador de The Fountain laissant l'Arbre de Vie pousser en lui) mais depuis quelques films, c'est pour leur art que les personnages pratiquent le don de soi - du catch mortel de The Wrestler au body horror cronenbergien de Black Swan - et mother! explore ce thème de manière plus frontale encore.

On dit souvent qu'une oeuvre, dès lors qu'elle est présentée au public, lui appartient. Il se la réapproprie. Tout artiste se met à nu au travers de son oeuvre, mais en s'ouvrant ainsi, ne s'expose-t-il pas au danger? Comment réagir lorsque le public s'octroie de tels droits sur votre personne? Et à l'inverse, comment se passer de cette admiration, de cet amour? De la part de son public mais également de sa compagne dont on attend qu'elle nous aime autant que notre mère? Après tout, le besoin de reconnaissance aussi peut-être une addiction.
En évoquant l'idolâtrie et la décadence humaine, c'est étonnamment Noé que mother! rappelle également. Si le premier avait réussi à concilier la théorie de l'évolution et la Genèse en racontant l'origine du monde en avance rapide, c'est la fin du monde en accéléré qui nous est donné de voir ici dans un mouvement narratif d'une habileté rare, réussissant à rendre l'improbable escalade finale aussi crédible que l'incursion gênante d'invités importuns qui peut nous être donné à tous de vivre.

Le Diable ne figure pas dans mother! mais il y a bel et bien un pacte, un prix à payer, une horrible oblation accompagnant l'acte de création et toute la puissance que ce dernier recèle, quitte à détruire tout sur son passage car c'est le propre de l'Homme après tout. Et de l'égo mâle, surtout celui, narcissique, de l'artiste, de faire d'une femme sa muse mais également sa proie. Ce n'est pas un hasard si le coeur est un motif récurrent dans mother!, le film est l'oeuvre d'un cinéaste qui nous ouvre son coeur. Honnête dans sa pathologie et sincère dans ses sentiments, une mise à nu des plus folles et dérangeantes.

Disons que maintenant, je comprends pourquoi Rachel Weisz s'est barrée...

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MessagePosté: 12 Sep 2017, 12:51 
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Je suis content qu'Aronofsky renoue avec ce sentiment d'urgence, de fièvre façon Pi son meilleur fillm jusqu'à aujourd'hui.
L'expérience que procure ce Mother ! est à mon sens assez rare pour peu qu'on rentre dans ce délire jusqu'au boutiste d'un cauchemar souvent sans limite. Il dépasse pour une fois le cadre du symbole trop appuyé qu'il avait tendance à trop schématiser dans ses précédents (rendant souvent la chose assez bête d'ailleurs). Ici je lui pardonne une certaine lourdeur car la mise en scène envoie souvent balader cette volonté de placarder du sens à tout va. Le fait qu'il ait écrit son scénar assez rapidement empêche justement que le sens ou le symbole prenne le pas sur l'expérience. Parce que personnellement tout le délire sur la création, la page blanche, Mère Nature, la Genèse tout ça dans le fond je m'en contre fiche. Par contre sur l'idée même d'un "cauchemar éveillé" le film va assez loin et m'a procuré certaines sensations inédites.
Évidemment on pense à du Polanski mâtiné de Zulawski façon Possession, un peu de Cronenberg, de Satoshi Kon, mais pour une fois je ne sens pas que les références écrasent son film. La mise en scène qui colle aux basques de Lawrence est exemplaire, elle nous lâche jamais et le fait qu'elle perde progressivement le contrôle comme Aronofsky lui-même quelque part font que le film touche à une certaine ivresse d'un vertige de plus en plus grand et abyssal.
Non vraiment j'ai adoré, je suis quand même malgré tout un peu sceptique sur le fond, mais le mec a au moins les corones d'aller au bout de son idée et de contrecarrer les attentes de tout le monde. C'est toujours une bonne chose.
5/6


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MessagePosté: 18 Sep 2017, 15:31 
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Comme FF, je suis rentré dans la salle sans rien savoir du film ou presque, j’avais même pas vu de bande-annonce. Et c'est typiquement le film pour lequel je trouve que c'est hautement recommandable tant il avance à pas de loups sans qu'on sache jamais où il va.

Ça faisait longtemps que j'avais pas pris une claque comme ça. Un film qui sans cesse me surprend, me déstabilise, me plonge dans l'inconfort, m'énerve et finit par m'émouvoir. La dernière fois c'était sans doute, dans un genre pas si éloigné, The neon demon. Pour faire court disons que j'ai bien aimé la première partie et que j'ai littéralement adoré la seconde. C'est d'ailleurs le plus gros défaut du film selon moi, cette construction trop clairement coupée en deux qui donne l'impression que la seconde partie est le remake vénère de la première et que finalement on aurait presque pu s'en passer et passer directement à ce gros morceau. C'est peut-être quelque chose qui passera mieux en le revoyant ceci dit.

Mais à part ça j'ai trouvé le film extraordinaire dans sa manière d'aller au bout de son idée, de pousser le bouchon jusqu'à la limite physique du concept sans se retourner. J'aime comment au final on est dans une série B très simple au concept presque puéril (l'idée que Lawrence ne sorte jamais de la maison, l'écrivain en panne d'inspiration) mais que ça fonctionne à fond parce qu'Aronofsky y va à fond et plonge au fin fond de son concept de maison qui se fait assaillir et littéralement dévorer par un cauchemar exponentiel qui semble sans fin. Et ça fonctionne super bien. Quand soudain l'intérieur de la maison devient un mini monde post-apocalyptique et se transforme en survival ultra violent je trouve ça génial (et je regrette presque que ça intervienne si tard dans le film). Il fallait oser aller aussi loin dans l'imagerie, pas tant dans la violence visuelle mais bien plus dans la brutalité sadique qui entoure le personnage de Lawrence
ce plan qui dure où elle se fait frapper en plein visage.
et qui semble dissimuler un chemin de croix sacrificateur mystique vers une espèce de béatification
retour à la poussière avec ce diamant brut qui recèle tout son amour infini.


Evidemment, et c'est là que le film se fait défoncer sans que je comprenne bien pourquoi, le film est plein de symboles et s'avère un terrain propice à toutes les analyses en tout genre mais dans mon cas, les interprétations ne m'interessent pas tant que ça. Il y a des choses qui m'ont semblé évidentes. Elle EST la maison, elle incarne home, quand elle boit ce bevrage étrange de la même couleur que la peinture murale, quand elle ressent physiquement l'intrusion des étrangers comme une maladie qui rampe dans son sang. Donc par extension, faire de son corps à elle le lieu du drame me semble assez beau, comme une volonté de sanctuariser ce que représente cette mère, cette femme pour le cinéaste. C'est bel et bien au fin fond de ses tripes derrières sa peau carbonisée et contusionnée que se trouve le diamant brut qui permet de tout recommencer.

Il y a peut-être un manque autour du perso de Bardem. C'est en réalité volontaire, l'écriture se construisant autour du point de vue de Lawrence, toutefois on ne ressent pas tellement son amour pour lui (pourquoi l'aime-t-elle autant ?) et il aurait fallu rendre son prétendu génie peut-être plus prégnant car là c'est un peu faible (son discours naze lors de la mort du fils, le moment où elle est ému en lisant son texte, scène presque trop facile). Bardem d'ailleurs, un acteur pourtant hyper puissant est ici dans un rôle presque à contre emploi sous jouant le mec gentil, un peu naïf et avide d'amour. C'est heureusement contrebalancé par le charisme étrange de l'acteur, ce visage aux traits épais, un peu impénétrable (excellent moment quand il attend qu'elle s'endorme avec le bébé dans les bras). C'est un personnage faible, parce qu'Aronofsky forcément y met sa propre vulnérabilité de créateur avide de reconnaissance, pervers narcissique qui s'ignore.

Non vraiment c'est un film que j'ai trouvé ultra fort, très réussi dans son ambition de cauchemar assumé (le film ne cherche jamais à coller à une quelconque réalité, dès le début on sait qu'on est dans un conte ultra noir). Intéressant aussi de voir les liens avec l'oeuvre d'Aronofsky, cette maison qui rappelle beaucoup l'arche de Noé, grand bâtiment au milieu de nulle part. D'un côté les animaux qui viennent s'y réfugier, de l'autre des intrus qui viennent pertruber l'équilibre intérieur. Même résultat mortifère des deux côtés cependant
avec d'ailleurs aussi une histoire de sacrifice de nouveau né
On a d'ailleurs le sentiment que le film passe par des étapes bibliques (les deux frères notamment). J

Gros 5/6 et bien envie de le revoir.

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MessagePosté: 25 Sep 2017, 11:52 
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Art Core a écrit:
Evidemment, et c'est là que le film se fait défoncer sans que je comprenne bien pourquoi
Ça me rappelle le cas de Fight Club, qui en son temps s'est également fait dézinguer par une bonne partie de la critique française. Certains sont déjà largement revenus sur leur impression initiale et ont une bien meilleure considération du film maintenant. Je ne doute pas que le temps devrait aussi jouer en faveur de Mother!

Art Core a écrit:
C'est d'ailleurs le plus gros défaut du film selon moi, cette construction trop clairement coupée en deux qui donne l'impression que la seconde partie est le remake vénère de la première et que finalement on aurait presque pu s'en passer et passer directement à ce gros morceau.
Je comprend ce que tu veux dire (l'intrusion progressive dans la maison est effectivement un motif répété dans les deux parties), mais il y a une différence fondamentale qui nécessite ce découpage, parce que la nature de ces intrusions est extrêmement différente. La première partie n'est pas une phase à proprement parlé créatrice, Bardem/Aronofsky recherche l'inspiration auprès de ses références habituelles (les intrus) - genèse de l’œuvre/Adam et Eve, Caïn et Abel, le symbole est grossier et la récurrence des figures bibliques n'est pas ce qu'il y a de meilleur dans le film -, jusqu'à ce que le deuil de l'amour de sa précédente compagne soit fait (le diamant brisé). Dans la seconde les intrusions sont celles des médias/admirateurs.

Film Freak a écrit:
Le Diable ne figure pas dans mother! mais il y a bel et bien un pacte, un prix à payer, une horrible oblation accompagnant l'acte de création et toute la puissance que ce dernier recèle, quitte à détruire tout sur son passage car c'est le propre de l'Homme après tout. Et de l'égo mâle, surtout celui, narcissique, de l'artiste, de faire d'une femme sa muse mais également sa proie. Ce n'est pas un hasard si le coeur est un motif récurrent dans mother!, le film est l'oeuvre d'un cinéaste qui nous ouvre son coeur. Honnête dans sa pathologie et sincère dans ses sentiments, une mise à nu des plus folles et dérangeantes.
C'est tout de même un sacré exhibitionniste et mégalomane cet Aronofsky, qui a en plus un sérieux problème avec la figure féminine. Triple figure dans ce film, toutes plus restrictives les unes que les autres.
L'éditrice de la deuxième partie, figure maternelle, dont le seul rôle semble de régler leur compte aux gêneurs - admirateurs trop envahissant ou critiques n'ayant pas appréciés l’œuvre, mais aussi de l'être aimé dont l'auteur aurait asséché la source d'inspiration et qu'il est nécessaire de remplacer. Michelle Pfeiffer (géniale, la meilleure actrice du film? En tout cas qu'est-ce que ça fait plaisir de la revoir sur grand écran), en Eve croquant la pomme, renouvelant la figure biblique de la femme par lequel la tentation s'introduit dans le couple. Jennifer Lawrence, la femme niaisement aimante attendant son tour pour être sucé jusqu'à la moelle, dont le rôle est totalement circonscrit à mettre Bardem dans les conditions créatrices optimales. Il y en avait eu une avant, il y en aura une autre après. Jennifer, casse-toi avant qu'il ne soit trop tard!
La référence peut sembler tirez par les cheveux, et ça fait malheureusement trop longtemps que je l'ai vu pour en faire une critique comparative rigoureuse, mais par certains aspects ça n'est pas sans rappeler Huit et demi. En tout cas pour en revenir au titre, j'ai l'impression que c'est la sienne, de mère, qu'il cherche désespérément à invoquer pour qu'elle le sorte du cercle vicieux dans lequel il est enfermé.

Au vu de la réception critique et de mes souvenirs récents de Requiem for a dream (que j'ai copieusement détesté), je me suis dit que j'allais vous en vouloir de m'avoir "poussé" à voir Mother! Finalement l'expérience se rapproche beaucoup plus de celle de Black Swan (que j'ai aimé), en particulier grâce à une deuxième partie hallucinatoire au rythme anxiogène. Le film est loin d'être parfait mais la balance de ses qualités et de ses défauts penche suffisamment d'un côté pour qu'il mérite vraiment d'être vu.

4.5/6


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MessagePosté: 26 Sep 2017, 19:21 
Détesté (c'est peut-être trop fort) , parti avant la fin. Il est vrai que j'ai du mal, un rapport attraction-repulsion avec ce genre de film (lâché Repulsion et Rosemary's Baby, Black Swan ou bien the Innocents de Clayton aussi). L'inspiration gothique et l'espèce d'abstraction hitchcockienne (on pense à la scène de Spellbound ou Peck et Ingrid Bergman rendent visite au vieux médecin, mais dilatée sur deux heures, à la fois rendue terrorisante et vidée du moindre enjeu) pouvaient a priori me plaire, mais cela va trop loin, les dialogues sont surgnifiants, téléphonés et caricaturalement freudiens (ces gens sont terrorisés par leur surmoi, à la fois protecteur et monstrueux).
J'ai l'impression que le film ne tient que pour une seule scène, celle où Lawrence n'arrive pas à dire au vieux de ne pas fumer.
Je dois dire aussi qu'entre le côté Slut sadique de Gone Girl et le martyre matrimonial de Lawrence et ses airs de Vierge Marie qui se prend l'immaculee conception dans la gueule à chaque phrase ici, j'ai peut-être besoin en ce moment de films qui représentent les femmes de manière plus équilibrée, moins fantasmatique et polarisée entre deux extrêmes. Ce genre de fantastique n'est peut-être tout simplement pas mon truc. Finalement.
Kidman dans Eyes wide Shut me troublait pas beaucoup, mais j'avais pu aller au bout.

Je me demande quand-même
quelle est la nature exacte de l'objet qui ressemble à un briquet ou téléphone portable plaqué argent qu'elle pousse volontairement d'une console après la première scène où le vieux vomit dans les chiottes ?


Dernière édition par Gontrand le 26 Sep 2017, 21:13, édité 2 fois.

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MessagePosté: 26 Sep 2017, 21:00 
J'ai aussi trouvé le film poseur et ostentatoire dans les citations qui valent comme des notes d'intention, appuyées comme la main qui s'écrase sur un anophèle bourdonnant ralenti par la fraîcheur nocturne après un orage équatorial. Ainsi la conversation aux chiottes qui inverse le rapport entre les sexes d'Identification d'une Femme d'Antonioni (autre histoire d'ecrivain face à une muse, qui verse un délire ontologique, muse plus récalcitrante chez Antonioni). La fixation scatologique qui tire sans doute ensuite vers un délire sur la création et Dieu m'a aussi laissé de côté.
Pourquoi pas, mais sans moi.

Ceci dit, en son temps Pi m'avait déjà procuré un des plus réparateurs roupillons de cinéma de ma vie, etalé sur deux chaises Tenzo bleues du ciné club de Lille 3.


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MessagePosté: 27 Sep 2017, 09:27 
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MessagePosté: 27 Sep 2017, 10:38 
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Vous me conseillez si j'ai adoré Black Swan et Requiem mais détesté The fountain et emmerdé sur Noah. Bon cela n'a sans doute rien à voir mais je suis assez partagé sur la filmo d'Aronofsky et j'ai peur de profondément détester et perdre 2 heures de ma vie.


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MessagePosté: 27 Sep 2017, 10:39 
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Je pense sincèrement que même si c'est un film que l'on déteste on ne perd pas son temps tant c'est malgré tout une expérience singulière.

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MessagePosté: 27 Sep 2017, 11:12 
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Tu perdras toujours moins de temps qu'à regarder Sharknado 3


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MessagePosté: 27 Sep 2017, 11:13 
sponge a écrit:
T'es Lillois ?


Techniquement non, mais j'y ai étudié et y passe souvent car j'ai toujours de la famille là.

Alors le mec "pas safe du tout" de la rue Gambetta,
c'est toi ?


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MessagePosté: 27 Sep 2017, 11:21 
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Lohmann a écrit:
Tu perdras toujours moins de temps qu'à regarder Sharknado 3
Ca c'est dans ma case comatage en concurrence avec l'intégrale Papichou et Mamichou.

Non mais plus sérieusement, j'ai trop de films à voir entre Good Time, le Téchiné et Faute d'amour, faut faire du tri.


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MessagePosté: 27 Sep 2017, 11:38 
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Abyssin a écrit:
entre Good Time, le Téchiné et Faute d'amour, faut faire du tri.

Putain chez moi le tri serait vite fait !

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