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Narayama bu-shiko en VO.



Un village de haute montagne, au Japon, où la nourriture manque : selon une coutume ancestrale, les hommes et les femmes de plus de 70 ans doivent être transportés sur le dos, par un des leurs, et abandonnés au mont Narayama. La vieille Orin, en âge d'y être conduite, encourage son fils, Tatsuhei, à accomplir cette tâche. Mais celui ne parvient pas à s'y résoudre...


Je pensais qu'il y aurait un topic de la période Bliss...

C'est assez difficile de rentrer là-dedans. L'extrême méticulosité visuelle du film, comme la présence d'arts invités (la musique traditionnelle en premier lieu, mais aussi une théâtralité omniprésente), provoquent une mise à distance d'abord assez paralysante.

C'est la dynamique des personnages qui permet de percer progressivement ce vernis, réduits à des forces assez primaires : la célébration de la jeunesse par le désir de mort des aïeux (le petit-fils), l'acceptation des rites et de la conclusion d'une vie (Orin), l'incapacité à tolérer la fin d'un proche (son fils). Le fait d'avoir inversé la logique attendue (la vieille n'a pas peur d'aller à la mort, son fils à peur de l'y envoyer) crée un rapport ambigu au pitch cruel, puisqu'on nous invite sans cesse à observer ce rite comme un mal possiblement nécessaire, le personnage le plus positif du film étant aussi celui qui consent aux codes, les entraves à ce même code engrangeant des situations de violence (la scène de vol, par exemple). S'il ne méprise pas la souffrance du noyau familial, le film ne la présente donc que via le dialogue qu'elle a avec la nécessité d'une vie en société.

Kinoshita joue un peu le chaud et le froid dans sa position au rituel. Plusieurs fois, celui-ci est ridiculisé par la manière dont la communauté semble incapable de tolérer la réalité de ce qu'elle demande (le dernier petit mot lâche après la réunion, les réactions horrifiées de la foule face à la bouche en sang), et la sophistication apaisée du monde recréé en studio ne semble servir qu'à faire ressortir les excès d'horreur, violence maniée comme dans du satin. Que penser de la fin, par exemple, et de ses multiples allers-retours ? L'acceptation d'un des personnages est-elle censée être celle des spectateurs ? Ça me rappelle un peu le dernier plan de Printemps Tardif, dont Bub disait qu'il entérinait le rituel social - quand je pensais qu'il ne faisait que mettre en avant l'éternité du rapport parent-enfant (l’œdipe), et la douleur de la séparation. Il y avait au moins ce couperet, en un plan, précis, que je ne retrouve pas vraiment ici - sans réellement parvenir à savoir si cette ambiguïté est une qualité ou pas.

Rien à voir, mais Bub tu me parlais de Keisuke Kinoshita comme d'un des classiques japonais : ça serait pas déjà dans une logique de transition ? Je trouve ça très maniéré dans le geste, avec une foule de mises à distance, d'artificialité soulignée, beaucoup plus que chez un Sirk par exemple (pour prendre l'exemple d'un autre cinéaste, déjà au bord du classicisme, qui s'éclatait aussi avec la couleur). C'est toute sa filmo comme ça ou c'est juste une évolution de carrière ?


Le DVD (mk2) : J'avais oublié l'existence du blu-ray Criterion, mais en fait l'édition est très bien, un bel équilibre de couleurs et une compression très peu visible, même si la définition reste douce (mais je crois que c'est idem en HD, ça tient au cinémascope).

Un extrait pour le cow-boy, et pour refaire artificiellement remonter le topic :

Génial !

Et en plus ça fait une réponse à ton topic

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Netflix les gars, Netflix.

Ah c'est super, j'en ai la larme à l’œil !

Tom tu es le digne héritier de Bliss!

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Pink tag-team.

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UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!

Il en a aligné du nippon mi-siècle Bliss, regardez les articles relatés en bas de page, c'est lui qui les a tous ouvert...

Quand on voit les titres, on croirait des boulards.

Heeey bah c'est pas grave, au moins je viens d'apprendre un mot d'argot.

Du coup le film d'Imamura est un remake ?

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N'écoutez pas Film Freak

c'est plutôt une nouvelle adaptation du court roman.

Ok merci.

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