Forum de FilmDeCulte

Autre retour d'un cinéaste punk après vingt ans de stand by après Hellman... Ca ne donne pas très envie de découvrir le reste, tant on navigue dans le nanar d'auteur où des acteurs à la prononciation zarb semblent jouer au cinéma de genre en débitant ce qu'il faut bien appeler des métaconneries, avec des intertitres de rigueur. Tu as quelques bons moments juke box, avec une bonne playlist sur des plans en jetski ou de supermarché avec des filtres jaunes... Bref me suis barré avant la fin.
1/6

J'avais entendu parler de Ossang il y a quelques années, sur Matière Focale je crois ... On le vendait là-bas comme le fameux réalisateur français qui sait faire quelque chose avec sa caméra (je schématise), et, Matière Focale m'ayant parfois fait découvrir de jolies choses, n'en déplaise à certains, j'ai décidé de profiter de la sortie de ce nouveau long-métrage pour découvrir son cinéma.

Bon, pour faire court, j'ai trouvé ça absolument consternant.

Certes, le noir et blanc est joli. Mais cela fait des années que je n'ai pas défendu un film corps et âmes pour son noir et blanc. Aujourd'hui, je me contenterai de dire qu'un ou deux plans mériteraient, c'est vrai, une petite place dans un des innombrables livres avec du beau papier glacé au rayon photo de la Fnac. Rien de plus. La mise en scène n'exprime rien et est d'une platitude affligeante, les choix de Ossang sont tellement attendus, tellement prévisibles (il filme un escalier en colimaçon en contre-plongée verticale avec la caméra qui tourne sur elle-même, ça alors !) qu'ils en deviennent risibles. Le film est dénué de fulgurances, je ne me suis jamais senti emporté, je n'ai vu qu'une caricature, pire, une caricature de parodie, d' "Eraserhead", si on veut. C'est du cinéma expérimental, ça ? Allons. On est bien plus proche des enfantillages de JAN KOUNEN que de Kenneth Anger.

Si le scénario était de qualité, on pourrait, à la limite, oublier la médiocrité formelle, et considérer la mise en scène non pas comme mauvaise mais comme simplement inoffensive, à la limite. Hélas, c'est encore pire à ce niveau, c'est affligeant de A à Z. Je suis malheureusement bien obligé de déballer ici un argument maintes fois utilisé pour descendre des films qui me passionnent : "c'est compliqué pour faire compliqué". Je n'ai rien compris au film. Ossang a pourtant à la base un matériau assez riche entre les mains, j'aime bien cet univers, certes totalement ringard (c'était bien dans les années 80, il faudrait qu'Ossang pense à changer de disque et à atterrir en 2011) mais toujours plutôt rigolo, avec ces machines rétro-futuristes, ces bases secrètes, ces personnages aux drôles de gueules ... Cependant, il ne semble préoccupé que par sa mise en scène (si vous avez lu le premier paragraphe vous savez qu'elle est nulle à chier, je me répète), son montage, donc il bâcle le reste, ses personnages sont creux et inintéressants et leurs agissements restent totalement obscurs. Ossang a 55 ans, il faudrait peut-être qu'il songe à grandir, les films purement formalistes avec des personnages-marionnettes ultra-référencés inspirés de vieilles BD ou de vieux films, c'est acceptable quand le réalisateur a 17 ans, pas quand il a cet âge. A se demander si Ossang ressent des émotions parfois, tant le film en est dénué. C'est un film écrit et réalisé par un robopunk construit après la 3e guerre mondiale nucléaire de 1988 et rebranché en 2010.

Bref, j'ai vu des scènes ridicules, j'ai supporté des performances d'acteur catastrophiques (je me suis cru face à une caricature de pièce de théâtre d'avant-garde par les Inconnus à un moment), j'ai entendu des dialogues interdits. J'en ai lu, aussi, puisque le film est sous-titré par moments, et puisqu'il existe un grand nombre de cartons, du genre "Le vent souffle comme le tigre" (un truc du genre). A la fin, il y a même une citation extraite du Livre des morts.
Hé oui, après "Enter the void", Le Livre des Morts est à l'origine d'un autre nanar sidérant de bêtise.

1/6 (pour la minute de fou rire que m'a donné le film à un moment)

J'avais beaucoup aimé le plan du ski nautique qui a servi pour la bande-annonce.

Après, je sais rien sur le reste.

C'est le tout début, et c'est le meilleur moment du film.

Forcément...