Forum de FilmDeCulte

Deuxième film d'Andrea Arnold après <b>Red Road</b>, prix du jury à Cannes en 2005, <b>Fish Tank</b> évite les clichés misérabilistes du drame social pour suivre les pas d'une jeune adolescente en pleine révolution sexuelle. La jeune actrice, Katie Jarvis, pourrait bien obtenir un prix d'interprétation pour son rôle de tigresse prête à sortir les griffes à la moindre occasion.

4-5/6

Le film "social" qui m'a gavé.

C'est long déjà (comme pas mal de films du début du festival d'ailleurs) et puis j'ai détesté la mise en scène pseudo naturaliste. Genre on se la joue "captation du réel à la volée", mais en fait tu vois bien que tout est super réflechi, aucun détail n'échappe à la caméra et tout.

Du coup je me suis senti presque par moments manipulé... Cette volonté de mal filmer exprès... brrrrr.

De surcroît, j'ai pas ressenti grand chose entre la fille et Fassbender.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste

Dans le genre social british, Andrea Arnold donne de grosses rides d'un coup à Ken Loach je trouve.

Petit portrait pas si petit d'une gaminette cash à casquette comme un cheval blanc enchainé à une pierre, qui regarde avec dépit ses camarades se fringuer en putes, se bastonne avec les mecs, et pire que tout, vit avec une mère qui écoute du reggae. Le cast est royal, et certaines scènes installent une tension qui pousse le film vers du plus grand (toute la séquence avec la petite gamine, je trouve ce passage énorme). Après, comme Red Road (avec lequel il partage une construction assez voisine), c'est trop long mais Arnold sait décidément y faire.

4/6

_________________
Doll, it's a heartbreaking affair

Remarquée sur la Croisette pour son premier long métrage, Red Road, qui avait obtenu le Prix du Jury en 2005, la réalisatrice anglaise confirme les promesses entrevues avec Fish Tank, très beau portrait d'une adolescente en crise.

Sweet Fifteen... En apparence, Andrea Arnold marche sur les traces de son compatriote Ken Loach pour creuser le sillon d'un cinéma social sans afféterie cher aux frères belges Jean-Pierre et Luc Dardenne. Ces derniers donneront d'ailleurs la traditionnelle leçon de cinéma lors du 62e Festival de Cannes. La lecture du synopsis laisse même présager un Rosetta en Essex, une descente en enfer d'une jeune femme confrontée à la crise mondiale. Les apparences sont parfois trompeuses. Si Fish Tank - l'aquarium en français - est bien sûr politique par le choix de son cadre géographique, barres d'immeuble anonymes ou friches industrielles, la réalisatrice s'en tient à son beau sujet d'étude et ne sombre jamais dans la démonstration moralisatrice.

Sur un fil d'équilibriste, le scénario aurait d'ailleurs pu virer dans le pathos, surligner au stabilo la misère sentimentale et sociale dans laquelle se débat la famille de Mia. "Andrea Arnold ne change jamais de point de vue et reste à la hauteur de la jeune femme qui se découvre, c'est remarquable", souligne ainsi Danielle Attali, du Journal du Dimanche, conquise par ce film brut et sans concession au misérabilisme. "La scène finale est magnifique, elle offre une réconciliation possible entre la mère et sa fille. Les rapports humains sont durs, mais il reste quand même de la tendresse".
Un prix d'interprétation ?

Pour Alain Spira, de Paris Match, la performance de la jeune actrice, Katie Jarvis, pourrait lui valoir un prix d'interprétation tant elle incarne avec justesse et énergie une jeune adolescente mal dans sa peau, garçon manqué renfrogné qui découvre les premiers émois de la sexualité au contact d'un beau père occasionnel, trop charmant pour être tout à fait irréprochable. L'interprétation est d'ailleurs l'un des points forts du film, avec des dialogues qui claquent au vent comme des coups de fouet, notamment dans la bouche de la petite soeur de Mia, irrésistible diablotin. Après un premier tango chinois quelque peu décevant, Fish Tank lance la compétition sur de bons rails. Point final

J'aurais pas misé grand chose dessus mais après le buzz cannois force est de constater que c'est mille fois au-dessus de Loach et des Dardenne réunis, avec une absence de misérabilisme et une tension au seuil de l'inceste traitée avec trouble et parcimonie, des acteurs au sommet dont la révélation Katie Jarvis et un Fassbender au maximum de son sex appeal, et une réalisation qui tranche nettement avec le gloomy de Red Road.

J'aurais pas dû mettre ça dans la même corbeille que Suleiman, Resnais et Bellochio sur la croisette.
5/6

tssssssss faut me croire sur parole, man, sur parole

Ouais mais moi au moins j'ai pu voir Hotaru!

Les films de ces trois-là sont parmi les meilleurs vus à Cannes.
Tu pues.

Tiens, je pensais avoir posté mon avis dans ce topic, mais non...

Bah, j'ai beaucoup aimé aussi. Mise en scène magnifique, bien tendue comme il faut, et un trio d'acteurs géniaux. Un bon gros 5/6.

J'ai fait un tableau des étoiles à la Leo avec les filmdeculteurs qui étaient sur Cannes et c'est un massacre pour ces trois-là.
J'irai pas. Même si ça passe en AP à Cinessonne!

C'est toi qui pues. Ce sont les pires.

*élevons le débat*

_________________
"Dans une France fictive, une nouvelle loi autorise un spectateur en état de détresse morale à attaquer un spectateur qui fait "Eeeeeeehng"..."
Qui-Gon Jinn, 16.10.2014

Ho le joli film, qui évite tellement de pièges tout en ayant des cojones. Un film bourré de défauts (que ne manque pas de relever Qui Gon) mais qui ne m'a pas lâché du début à la fin, qui m'a perpétuellement interpellé en s'éloignant de l'observation clinique de son personnage pour l'aimer véritablement. C'était pas du cinéma sur mesure pour moi a priori, j'en sors fort agréablement surpris.

4,5/6 qui peut varier selon l'évolution du film dans mon esprit.

_________________

Pas un mot sur Katie Jarvis?

Elle déchire !

Tu avais l'impression que je voulais faire une critique complète et détaillée ?

_________________

Un film QA, bien écrit, bien mis en scène avec de bons acteurs.