Forum de FilmDeCulte

avec James Stewart, John McIntire, Walter Brennan, Ruth Roman
Western, 1H37



Profitant de la rétrospective actuelle Anthony Mann je suis allé découvrir ce western, ne sachant absolument pas à quoi m'attendre. Je crois que c'est la première fois que je vois un film d'Anthony Mann (en tout cas sa filmo IMDB n'éveille rien chez moi).

Quelle divine surprise ! Après un début un peu laborieux, le film démarre vraiment dans une scène crépusculaire de toute beauté: une poursuite et une fusillade dans la montagne. L'action se déroule à la fin du XIXème siècle pendant la ruée vers l'or. Les paysages du Grand Nord américain encadrent un récit -somme toute de facture assez classique- magnifiquement mis en image, le Bien, le Mal, la Rédemption, etc. des thèmes de western dont le réalisateur tire la quintessence.

Apparemment ce n'est pas son meilleur, si vous en connaissez d'autres je suis preneur de conseils !

L'Homme de la Plaine sans aucune hésitation.

Winchester 73, très grand film aussi...Toutes les collaborations Mann / Stewart sont à voir je pense. Autre western important L'homme de l'ouest avec Gary Cooper (je ne sais pas s'il ressort mais il est dispo chez carlotta, attention c'est du 4/3) Sinon il y a aussi le grand attentat qui vient de ressortir, un thriler cette fois ci tournant autour la préparation d'un assassinat contre lincoln (24 avant l'heure ).
Sinon en dvd chez Wild side étaient sorti côte 465 et le petit arpent du bon dieu (je n'ai pas vu les polars). Cote 465 est un très grand film de guerre, plutot de soldats, qui annonce peckinpah, fuller ou même Malick (il reprend certaines idée du film dans the thin red line)...Je suis moins fan du petit arpent du bon dieu mais c'est bien quand même.

Sinon tu as le peplum, la chute de l'empire romain qui a le même point de départ que Gladiator...Je n'ai jamais réellement accroché mais je réessaierai un de ces quatres. Le film a une certaine classe visuelle.

Merci pour tous ces conseils... je vais me concentrer sur les ressorties ciné, je n'ai pas trop envie de découvrir ça en DVD.
Pour info les ressorties:
"Les Affameurs", "L'Appât", "L'Homme de la plaine", "Winchester 73" à l'Action Christine
"Le Grand Attentat" à L'Elysées Lincoln ou Reflet Medicis.

"Je suis un aventurier" passe ce soir jeudi 16 février à la cinémathèque de Bercy (21h30), pour ceux qui peuvent y aller, si vous voulez découvrir un grand, grand film... C'est vraiment génial.

"Je suis un aventurier" passe dimanche soir sur Arte !

*Agent X, attaché de presse d'Anthony Mann*

(hum, en VF d'après le programme arggg)

Normalement les films repassent plus tard en vo je crois.

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Doll, it's a heartbreaking affair

En 1896, un aventurier taciturne, Jeff Webster, accepte la tâche de guider un convoi à travers les Rocheuses, et ce jusqu'à Dawson. Mais la ville des chercheurs d'or est en proie à la violence...


Le souvenir de l'ultra-ciselé (bien que déceptif) Winchester 73 en tête, j'ai été un surpris par la sobriété mesurée de ce film, pour ne pas dire sa platitude. La couleur (ces nuits américaines fades), et l'écran large qui cale le film au rythme paresseux de ses paysages, y contribuent sans doute un peu. Mais c'est aussi l'affaire d'un western qui se joue sur des conflits de territoires (où amener mon troupeau et comment, où est ma juridiction), et non dans l'urgence tendue d'un conflit personnel (une tragédie morale, quelqu'un à venger ou à défendre). Cela confère au film une petite étrangeté, celle d'un western "en plans d'ensemble" : batailles au loin, face à face de bâtiments (et non de personnes), dialogue ouvert et désarmé avec l'ennemi dont l'attaque frontale est souvent différée, constant retour aux enjeux de groupe. C'est aussi ce qui embourbe le film, pourtant bien scénarisé : entre Walter Brennan dans son éternel rôle de petit vieux maternant, et une communauté de braves trognes canadiennes, on comprend que Stewart soit moyennement excité à l'idée d'y laisser sa liberté.

Pourtant, en faisant de son sujet-même la capacité à baisser la carapace pour nouer des relations humaines, le film rappelle à quel point le western sait, avec plus de naturel et d'évidence que tout autre genre, questionner la loi face au chaos, le capitalisme face à la communauté, la liberté fantasmée du viril solitaire face à la capitulation de l'homme installé (et donc vieux). Mann n'y va d'ailleurs pas de main morte, entre ses situations hautement symboliques (fin tendax où un pauvre personnage est sommé de se sacrifier pour éviter toute pulsion risquant de contrecarrer l'horizon d'un foyer), et son habitude à surligner toutes ces questions par le dialogue. L'ensemble reste agréable par la façon dont il semble continuer Winchester 73', comme la suite d'une conversation qu'on aurait seulement interrompue : le cow-boy attaché à sa solitude au point d'en être névrosé, l'ami proche qui essaie de le rattacher à ses congénères, etc.

Il en ressort un plutôt beau film au final, évitant l'épate et refusant le maousse à portée de main (le glacier et sa chaîné humaine superbement ignorés, les gunfights au réalisme brouillon et peu spectaculaire...) pour mieux construire son identité sur la longueur. Mais ça reste bien moins impressionnant par sa facture que Winchester 73', et moins accompli que le magnifique L'homme de la plaine, pas sûr que je le garde longtemps en tête.