Forum de FilmDeCulte

Film sorti en salles à la fin du mois de septembre mais encore à l'affiche.



J'y suis allé un peu par hasard sans savoir de quoi il en retournait et au final j'en suis ressorti plutôt intrigué et en parti conquis. A l'aide de son camescope, Cavalier nous propose des images filmés de sa vie privée, s'étalant de 1994 à 2005. Comme dit à un moment dans le film, plus qu'un véritable journal intime c'est une accumulation de détails et d'instants anodins, souvent cocasse et parfois pathétique auxquels s'ajoute en direct un commentaire interessé du cinéaste. Il filme sa femme, jusqu'à parfois atteindre l'agacement de celle ci, la transformation de son environnement, du physique des personnes qui l'entourent comme par exemple sa mère dont l'état empire de plus en plus, des objets, des animaux, des gens pendant leur sommeil (étrange sensation à la vue de ces séquences)... Cavalier propose en quelque sorte la synthèse de ce que serait un immense blog, sans vraiment suivre de ligne directrice, seulement un patchwork d'instant partagés.


En référence à l'évenement du 11 septembre
Alors évidemment on peut être rebuter par le caractère très nombriliste de tout cela mais ça vaut vraiment le coup d'essayer...D'ailleurs la salle dans laquelle je l'ai vu réagissait très bien à la complicité cherché par le cinéaste.

j'ai trouvé ça creux, pédant et insupportable.

sans parler de la laideur et de la pauvreté de l'image...

_________________

*

Merci...Donc voilà la preuve qu'il faut y aller

J'aime beaucoup Le Plein de Super et Le Combat sur l'île, deux films vraiment formidables, très prenants et tout... C'est les seuls films que j'ai vu d'Alain Cavalier. Je connais donc beaucoup moins sa veine plus "essayiste".

de cavalier, je connaissais que quelques courts métrages, sur des métiers en voie de disparition, que j'avais trouvés beaux et touchants. Sinon, il paraît que Thérèse est son chef-d'oeuvre. Qq'un l'a vu ?

_________________

*

Le Blog est également la chose auquel cet exercice de cinéma atypique m'a le plus fait penser. La notion de journal intime est sans cesse remis en question par la façon dont Cavalier a monté ses images et interfère sur tout ce qui l'entoure. L'univers est fait essentiellement de natures mortes et de miniatures dans lesquelles s'intercallent justement la vieillesse et le dernier acte de la vie. C'est surtout dans la représentation de tout celà que j'ai trouvé le film vraiment intéressant, même s'il reste parfois assez âpre, car la conception des choses de Cavalier (même s'il a l'air d'y trouver beaucoup de poésie) laisse très peu de place au spirituel, ou du moins s'y pose sans arret la question de l'absence d'un "au delà". Tout n'est plus que matière et détails.... A ce titre, le "filmeur" essaye d'imposer une certaine idée de la beauté qui fait sa singularité, mais il peut-être difficile d'y adhérer complètement.

Ah c'est très très bien, c'est l'histoire de Thérèse de Lisieux et de son trip au Carmel *funky*, le tout dans une épure absolue et sous l'influence picturale des oeuvres entre autres de Georges De La Tour, avec une excellente Catherine Mouchet. Et ça passe à toute vitesse comme un bolide (alors que bon ça ressemble moyen à Driven). Si tu peux le choper...

_________________
Doll, it's a heartbreaking affair

merci pour ça, je vais explorer...

_________________

*

D'ailleurs, Zad, je te conseille aussi ces deux films si t'en as l'occase.

retro cavalier au mk2 beaubourg...enfin c'était ça y'a une semaine.

J'ai trouvé ça très mauvais, une sorte de Philippe Delerme cinématographique : s'attacher à des petits détails de la vie quotidienne, et le faire avec un style très pauvre. La démarche de Cavalier est certainement très sincère, mais il a du mal à faire autre chose que de montrer certains instants de sa vie, à les filmer comme un cochon et à y plaquer une voix off soit pompeuse soit insignifiante. Je trouve le film aussi beaucoup trop personnel, intimiste, on a l'impression d'un film qu'il n'a fait que pour lui, du coup on a une désagréable sensation de voyeurisme.
Après, si on a les mêmes préoccupations que Cavalier, on peut accrocher (quoique, au niveau du montage, par exemple, c'est très simpliste, avec des grosses facilités pour essayer de créer un rythme, une pulsation au film), mais moi j'ai vraiment détesté.

hein ?

Tout en étant chronologique, il a essayé de façonner une structure au film en créant des échos entre des séquences (les oiseaux, les toilettes, sa maladie, Françoise, sa mère), mais d'une façon assez simpliste en cela qu'il se contente souvent de parsemer au cours du film ces leitmotivs sans grand talent, selon moi.

Disons que c'est l'aspect chronologie du film qui me dérange, puisqu'il annihile souvent tout effet de montage autre que celui de succession entre des séquences dépourvues de lien. Et que, du coup, le seul moyen qu'a Cavalier de créer un faux rythme, c'est de placer assez régulièrement une séquence parmi les 4-5 sus-citées.

Chaque plan n'a dès lors que sa propre valeur, chaque séquence ne vaut qu'en elle-même, elle semble totalement isolée dans le temps, c'est simplement un "instant de vie". Et c'est quand il filme ses parents qui meurent, par exemple, que le film devient pour moi plus intéressant, car plus symbolique, plus universel.

Je pense pas que ce soit très clair tout ça...

effectivement

Gerry, est-ce que tu étais Mongolito dans l'ancien forum? Et est-ce que tu es le même Gerry que dans Classik?