Forum de FilmDeCulte

la deception fut rude.

déjà, j'avais été appâté par delon-le-gros-droitard-dans-un-film-de-gauchiste-sur-la-guerre-d'algérie.
au final que dalle, ce n'est qu'un vague pretexte qui dure 3 minutes, et l'histoire bifurque alors sur un enlèvement d'avocate qui serait concrètement exactement la même chose si l'avocate intervenait dans un dossier de banditisme plutôt que pour le fln. il n'y a rien de particulier à se mettre sous la dent à propos des déserteurs / insoumis, sur le contexte général, rien. le film a été amputé de 20 minutes par la censure donc je veux bien croire que ce qui manque est dedans, mais à voir comme ça c'est creux.

ensuite, l'histoire en question est quand même ultra basique et guère très intéressante. le film est divisé en 3 actes, clairement délimités, linéaires ce qui endort vaguement d'autant que tout est assez prévisible. ce sont des situations qui sont posées puis racontées pendant 40 minutes , tout cela a déjà été vu 40000 fois, en plus nerveux et avec plus de sous. chaque segment a ses défauts propres, ceci étant : le premier est prometteur mais l'absence de personnalité ou de psychologie du personnage principal rend le récit froid voire même peu crédible, la deuxième a vraiment 0 imagination et enchaine les poncifs, la surdose de drama du 3ème et son aspect interminable plantent le dernier flou sur le cercueil.
c'est par ailleurs que c'est rare que ça me gêne ou que je le note, mais l'aspect petit budget est assez perturbant. c'était le premier film de delon producteur, donc il ne voulait pas trop se mouiller (et il a bien fait, ça a été un gros bide, censuré des années, et il a pris des années à retenter le coup) mais les 19 balles de budget définissent tout, l'absence de figurants, de décors, de péripéties - tout ça fait vraiment étriqué et minuscule, film d'auteur fauché ce qui donne une vibe particulière mais tout a l'air contraint.

le film est quand même intéressant pour delon. c'est donc son premier projet de producteur, il était déjà une très grosse star, et il choisit ce projet pas évident du tout, en noir et blanc, austère, au sujet compliqué, dans le deuxième film du réalisateur. d'un côté c'est courageux, mais d'un autre j'ai un peu eu du mal à comprendre ce qu'il foutait là-dedans. le film est très manifestement trop petit pour lui. il n'avait pas encore trouvé la bonne formule, et se met à devoir beaucoup trop jouer pour son propre bien : il est stupéfiant de force de beauté de charisme et de force dans beaucoup de plans, mais est régulièrement faux dans les dialogues ou un peu ridicule dans le drama.

j'en garde quelques plans splendides, bien aidés par le noir et blanc et par delon hein, et ce mélange pas inintéressant mais que je trouve totalement raté de film de genre et de film d'auteur.

déçu, mais je vois en cherchant dans le forum que art core et cosmo adorent donc tant mieux pour eux. parce que pour moi, c'était tout de même très long.

Vu il n'y a pas si longtemps que ça mais pas beaucoup de souvenirs. La photo très contrastée et la mise en scène sont superbes, là réside le principal intérêt du film, son abstraction et sa "physicalité" très modernes - et qui continuent de l'être - ajoutée à une rigueur classique. L'argument déjà rebattu (on n'est pas loin d'A Bout de Souffle qui lui est un peu antérieur), même si le contexte lui confère un soupçon d'originalité.

Putain la prise d'otage est super bien menée avec à la fois un angle moral et une capacité à faire de l'action et Delon n'est pas le seul contenu du film, ce que ta posture révisonniste-complétiste laisse échapper. Il y a peu de film français à cerner aussi bien la mentalité politique des Pieds Noirs (bon Robert Castel, humouriste à contre-emploi) sans verser dans les clichés du Grand Méchoui ou encore Itinéraire d'un Pardon raté avec Roger Hanin.

Et puis chercher à débusquer un gauchiste contredit chez Alain Cavalier, en particulier les premiers, il y a comme un malentendu, rien n'est plus éloigné de sa sensibilité et de son histoire.
Jean-Pierre Montal a consacré récemment un roman intéressant (mais trop rapide) qui tourne autour de la Chamade (adapté de Françoise Sagan avec Deneuve pas vraiment les figures du Front Prolétarien Insurgé )

Bon la fin souffre de remaker Asphalt Jungle, mais j'adore le personnage (vraisemblablement une petite prostituée) joué par la méconnue Vivianne Attia.

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

J'avais adoré mais il ne m'en reste étrangement pas énormement de souvenir. MAis la mise en scène m'avait bluffé. Cavalier quand même réalisateur fascinant passer de ça à ses derniers films c'est le grand écart total.

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CroqAnimement votre

C'est ça, après le film joue tellement de la suggestion, de la litote, et avec la censure (à laquelle il n'a pas pu échapper) que c'est intéressant mais ça reste très implicite.


C'est une adaptation de Jean Cau d'ailleurs qui venait d'entamer son virage à (l'extrême) droite après avoir été un intime de Sartre.

Après la scène des casseroles quasiment au tout au début est hyper signifiante politiquement. Le film a vraisemblablement été censuré pour montrer cette seule réalité : les Pieds-Noirs n'aimaient pas trop De Gaulle (mais n'avaient rien d'autre). - et vice-versa quand on lit ses mémoires sur la période - il explique carrément préférer la résolution du FLN, mais avoir fait durer la guerre pour faire comprendre aux USA et Soviétiques que la France restait une grande puissance, capable de faire de la dissuastion en tuant (attention paradoxe) les adversaires qu'elle appréciait le plus.

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre