Forum de FilmDeCulte

Puisque c'était journée à thème, et aussi parce que je concours officiellement au prix du topic le plus inutile de l'Histoire du forum, posons-nous donc cette question essentielle.

La question est la suivante : en prenant pour modèle l'option ciné qui existe au Lycée depuis 1986 (Histoire et théorie en seconde-première, trois œuvres à analyser à fond en terminale), à quoi ressemblerait un programme de Terminale en option Jeu Vidéo ? Le but est de trouver un système qui assure une diversité maximum, en évitant de se retrouver par exemple une même année avec trois jeux de tirs (quand bien même il seraient de genre différent).

Après une soirée à rien foutre avec des amis à en discuter pour rire, puis une nuit à rien foutre à l'élaborer pour de vrai (tout arrive...), voici le fameux système idéal :




De là, on peut tirer un programme de jeux vidéo au bac (dans l'idée de choisir des jeux assez costauds pour être étudiables et analysables à fond, qui ouvrent des perspectives historiques et esthétiques). Par exemple, pour faire le tour complet des genres (12 ans) :




Évidemment, il faut pouvoir en tirer un travail de recherche. Par exemple, que le programme impose pour chaque jeu (au-delà de l'étude de son designer, de son genre...) un domaine d'étude historique, une question de game-design, et une question esthétique. Par exemple :

Super Mario 64
Question historique : Le mutation des genres au passage 2D/3D
Question de game-design : Level-design et sensation de liberté
Question esthétique : L'abstraction dans le jeu vidéo

ou

Another World
Question historique : La "French Touch" des années 80-90
Question de game-design : Construire un jeu sur le principe du die and retry
Question esthétique : Le fantasme du jeu vidéo direct (sans interface, sans tutoriel, sans intermédiaire)

ou

Crayon Physics Deluxe
Question historique : Le jeu indépendant et ses codes dans les années 2000
Question de game-design : Lorsque le jeu n'impose pas une unique façon de gagner
Question esthétique : euh ok, là pas d'idée...




Voilà, ça sert à que dalle mais fallait que ça sorte !
Quoique mine de rien, dans la foulée de l'école d'Angoulême, et si le monde se crashe pas d'ici-là, je trouverais pas ça si improbable de voir une option jeu vidéo apparaître dans quelques rares lycées d'ici 50 ans.

Tu es fou !

Sinon je trouve tout ça fort intéressant (même si ma culture du jeu me permets pas de juger des jeux en question) mais à mon avis tu oublies beaucoup trop l'aspect technique du jeu vidéo qui est inhérent à tout discours critique sur le médium (à mon sens).

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CroqAnimement votre

Ah mais si on calque sur l'option ciné, y a un tiers (voire une moitié) d'enseignement technique sur la totalité des heures de cours. Mais pour le coup là j'ai pas de programme à proposer, j'y connais rien (et pour le coup, en ciné, même si les deux facettes de l'enseignement théorique et pratique se répondent bien, elle ne sont pas du tout articulées ensemble dans le programme - et tant mieux, j'ai envie de dire).

Lol pas mal. Mais faut pas que ça arrive.

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N'écoutez pas Film Freak

C'est ce qu'on disait du cinéma au Lycée, homme de peu de foi !!

Question technique : est-ce le dernier jeu vidéo d'envergure (je laisse de côté les apps smartphones) conçu par une seule personne ? (je pense mais je n'en suis pas sûr)

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Delirium Tremens

Fez c'est pas fait par un mec vraiment vraiment tout seul ? (enfin je sais que les indépendants appellent souvent du monde en fin de conception pour le fignolage, mais je me demande si dans son cas c'était pas juste lui)

EDIT : ah bah non, en fait, trois personnes.

cqfd.

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N'écoutez pas Film Freak

C' est genial! Et c'est vraiment pas con. On commence a avoir une histoire des JV et une variete de courants suffisants, ainsi qu'une importance societale, pour justifier une telle option. Et puis comme le cinema, c'est un metier potentiel, ca demande un sens de l'analyse, les jeux videos ont des themes et la notion de jouabilite est centrale au concept artistique du jeu video. Je valide totalement ce programme. Ca devrait etre serieusement prit en consideration...

Cela dit, je crois qu'il y a pas mal de jeux inde qui ont ete fait par des gens seuls.

Moins que ca... 10-15 ans max je pense.

10 ans c'est beaucoup trop proche. Disons d'ici 20 ans, c'est plus envisageable.

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Depuis l'époque Megadrive, et de A jusqu'à Z, j'en suis pas sûr (plusieurs amateurs sur un jeu déjà mais là un seul) ! Sur consoles, je me demande si ce n'est pas le seul jeu conçu comme ça !

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Delirium Tremens

Dans l'excellent documentaire Indie Game the Movie, ils montrent le cas des developpeurs de jeux... Ils sont souvent en equipe reduite, mais le dev de Fez a finit le jeu seul, mais celui de Braid est presente comme etant seul...

Braid, les graphismes sont pris en charge par un collaborateur, et sont vraiment un élément phare de la réussite du projet. Je me demande aussi si une petite équipe est pas venue fignoler le jeu en fin de développement (faudrait vérifier). Dédé a raison, ça doit être très rare. Enfin on peut citer des gens comme Jason Rohrer, mais c'est vraiment des mini-mini-jeux.


Non je pense pas. Ne serait-ce que pour une raison simple : le matériau de recherche n'est pas prêt. Il n'y a pas assez d'écrits, ceux qui existent sont pour la plupart très limités. On en est qu'aux tous tous tous débuts de la théorie du jeu vidéo - un peu près au stade de la théorie du cinéma dans les années 40, il manque toujours une figure marquante qui synthétise tout ça et pose des bases stables (ne serait-ce qu'une théorie des genres et de leur classification / caractérisation).

Là, dans le cas actuel, il faudrait que les créateurs de l'option créent eux-même le matériel théorique pour chaque jeu + les outils pour théoriser ces jeux ! Et même si c'était réussi, c'est complètement contre-nature que tout ou presque vienne de la source qui a conçu les programmes.

Enfin, je pense pas que le jeu vidéo ait atteint un seuil de respectabilité suffisant en France (et il faudrait qu'il soit considéré comme un "art" pour rentrer comme option culturelle dans une filière littéraire, ce qui n'est pas gagné - et même si j'en suis personnellement convaincu, je conçois tout à fait que ce soit encore matière à débat).

Après faut voir les fruits des écoles de jeu vidéo française, et notamment Angoulême donc. L'avenir d'un enseignement hybride théorique/pratique, quel qu'il soit, passera d'abord par la preuve que cette institution peut produire des figures marquantes de l'industrie, au rayonnement comparables aux pionniers de le French Touch (qui commence à dater un peu...)