Forum de FilmDeCulte

Au cœur du Japon, Yusuke convie sa compagne Mizuki à un périple à travers les villages et les rizières. A la rencontre de ceux qu'il a croisés sur sa route depuis ces trois dernières années, depuis ce moment où il s'est noyé en mer, depuis ce jour où il est mort. Pourquoi être revenu ?

Kurosawa revient avec un film de fantômes prenant la forme d'un drame cathartique où le défunt mari disparu en mer vient visiter son épouse pour lui faire connaître les personnes qu'il aurait voulu lui présenter avant sa mort. Paradoxalement, chez Kurosawa, les spectres semblent plus animés que les vivants et Vers l'autre rive vaut surtout pour des plans sidérant de beauté où les corps sont inscrits dans la nature, au crépuscule ou au clair de lune, là où les scènes de rencontre semblent s'éterniser dans une léthargie lénifiante qui contraste radicalement avec une musique mélodramatique appuyée, empêchant toute émotion et plaquant un sentiment de fausseté sur cette romance post mortem.
3/6

J'ai adoré. Passé 45 minutes un peu chiante, le film prend une ampleur mystique qui m'a totalement subjugué.
5/6

Très belle critique de Blissfully sur le site

http://www.filmdeculte.com/cinema/actua ... 19736.html

Le film du réalisateur que j'ai le moins aimé depuis Charisma (mais je l'ai pas tous vu).
Je ne me suis pas particulièrement ennuyé malgré le rythme affreusement pachydermique mais c'est simplement que je ne comprends rien à ce pitch non-sensique

Du coup je trouve le personnage principal féminin insupportable de passivité et de soumission, j'ai constamment envie de la claquer. Heureusement qu'elle se réveille un peu au moment où
mais ça reste tellement un personnage vide qui sacrifie tout pour un amour qui n'en vaut pas la peine que j'ai bien du mal à la comprendre ou à embrasser sa trajectoire.

Après j'aime bien certaines choses, comme ces petits morceaux de vie paisible qu'ils connaissant à travers leur voyage, quelque chose de très japonais dans l'image d'un bonheur provincial simple et zen. Et évidemment l'utilisation du fantastique de Kurosawa très archaïque où tout se passe dans le raccord comme chez Mélies est fascinante. L'utilisation de la musique est intéressante aussi, puissamment mélodramatique elle tente de donner au film un aura de grand mélo populaire. Ca donne une certaine étrangeté à l'ensemble.

Mais pour le reste, le film m'a laissé froid, je trouve qu'il y a un vrai problème avec ce personnage féminin qui subit tout, simplement Puis c'est une histoire d'amour à la japonaise, manquant totalement de chair, de sensualité,

Bref, une déception.

2-3/6

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CroqAnimement votre

Oui, assez d'accord avec tout ça. J'ai aussi été déçu par ce nouveau Kurosawa qui semblait pourtant avoir conquis plus de personnes que les précédents (Real, Shokuzai). J'aime son traitement simple et réaliste du fantastique qui me rappelle la scène du repas dans Oncle Boonmee mais je trouve que l'aspect épisodique de l'ensemble fait perdre pas mal d'intensité au film, ou d'enjeux. Le thème du deuil n'y est d'ailleurs qu'esquissé. J'aime par contre le fait qu'il embrasse pleinement la chaleur du mélodrame ce qui est assez nouveau chez le cinéaste connu pour une certaine froideur qui sied bien à son univers ouvert aux spectres et aux ectoplasmes. J'aime aussi sa manière de brouiller les pistes entre les morts et les vivants dans chaque épisode via ce réalisme, créant de petites révélations déstabilisantes. Aussi le film a reçu le prix de la mise en scène alors que je trouve cette dernière plutôt faible, ou plate, mis à part quelques légères fulgurances éparses. Un petit film donc par rapport aux anciens sommets de sa filmo mais je crois que Kurosawa le présente de toute façon comme ça.

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The Necks : Body

J'ai trouvé au contraire la mise en scène extraordinaire. D'une précision poétique parfaite, toujours l'impression que la caméra est idéalement placée. La séquence du piano m'a vraiment transporté ailleurs comme rarement cette année.

Par contre, Art Core, je comprends pas ton idée de suicide, il parle d'une mort accidentelle, je comprends pas trop pourquoi il se serait suicidé.

Sur l'absence de chair, je crois que ce n'est pas le propos du film, tout simplement, et je ne trouve pas l'héroïne si passive...

Tu m'as mis le doute, j'en ai reparlé à ma copine et elle a pensé comme moi que

Sans ça, le film a encore moins de sens pour moi.

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CroqAnimement votre

En fait, je trouve que le film a encore plus de sens s'il a eu un accident - la mer représente la mort au Japon, donc ton hypothèse n'est pas illogique ceci dit. Le film parle super bien de la terrible solitude dans laquelle tu te trouves si tu éprouves un mélange de ressentiment-culpabilité envers l'être cher disparu par accident. Cette difficulté aussi, à faire le deuil de cette colère, d'éprouver l'apaisement...