Qui-Gon Jinn a écrit:
Quels sont vos souvenirs du 13 novembre 2015 ?
J'avais passé une partie de l'après-midi à imprimer péniblement un scénario que je devais envoyer au CNC avant le 15 novembre, cachet de la poste faisant foi, afin de récupérer une subvention.
Le dossier finalement imprimé, je suis parti vers 16h30 (?) en direction de la papeterie boulevard Voltaire pour le faire relier. Quelques mini-gouttes ont commencé à tomber et j'avais peur de mouiller mon dossier donc j'ai enlevé ma veste pour protéger mon dossier avec et je suis passé devant La Belle Equipe en ayant conscience de moi car je ne voulais pas que les jeunes actifs en terrasse me jugent (parce que veste posée bizarrement autour du bras).
Après avoir fait relié et envoyé mon machin, je suis rentré chez moi où ma copine et notre fils nous ont rejoint après quelques jours en Normandie. Le petit était un bébé à l'époque donc il s'est couché et nous on a regardé GAME CHANGE de Jay Roach. Mon téléphone était sur silencieux donc je n'ai pas entendu les notifs. Le film fini, j'ai mis TF1 et j'ai regardé la fin du match France-Allemagne sans le son. Sitôt le match fini, TF1 passe en mode édition spéciale et c'est là que je capte ce qui s'est passé. Je checke mon tél et je vois les appels.
Au début de la soirée on ne parlait que du Carillon puis du Bataclan. Ce n'est que bieeen plus tard dans la nuit que j'ai pris conscience de la tuerie rue de Charonne, à quelques encablures de là.
Je me suis couché quelque peu perturbé et avec une notion trèeees vague que "Si ça se trouve les terroristes sont encore dans Paris et vont trouver refuge chez quelqu'un/moi" (un peu comme l'imprimeur de Dammartin-en-Goele).
Le lendemain matin tôt je suis allé voir La Belle Equipe de loin. La PTS y œuvrait encore et un flic qui gardait le périmètre m'a comme reproché d'être là, et les larmes me sont brièvement montées aux yeux. Et l'aprèm le périmètre a été ouvert et j'y suis retourné avec la poussette.
L'évènement m'a bien évidemment marqué, mais vu que c'était une époque où j'avais un nourrisson, c'était aussi une époque où finalement je sortais peu en terrasse par rapport à d'autres périodes de ma vie. Et du coup étrangement, bien qu'une tuerie ait eu lieu presque au coin de la rue, j'ai assez peu eu cette impression de "Ca aurait pu être moi", "J'aurais pu y passer". Disons que si ça avait eu lieu deux ans plus tôt ou trois ans plus tard clairement ça aurait pas été la même.