Forum de FilmDeCulte

Le feel-good movie de sport qui met en scène une équipe d'outsiders qu'on a vu 30 000 fois et dont on ne se lasse jamais quand il est bon. Bad News Bears, Ping Pong (un film japonais), Shaolin Soccer, Eddie The Eagle sont des films qui viennent à l'esprit directement où la formule marchait. Alors qu'est-ce qui marche ici ?
D'abord Charles Stone III, auteur des excellents Drumline et Mr. 2000 , est un de ces rares réalisateurs qui s'intéresse à l'identité noire sans la rendre sensationnelle. Pas d'autoapitoiement ou de ressentiment excessif dans ses films, ses personnages se débattent d'abord avec eux-mêmes.
Alors derrière les lieux communs, qu'on se plaît toujours à retrouver, de la comédie à vocation un peu édifiante, on peut glaner ici et là des trésors de sagesse populaire dans des formules proverbiales telles qu'un "Leave the past in the past, move on." dont l'écho avec cette réplique qui précède "Well, don't let the ghost of white boy past scare you out of gettin' this money" nous fait penser que la leçon est plus profonde qu'elle n'y paraît.
Le passé, il en est d'ailleurs question dans cette scène en voiture entre l'ancêtre et son rejeton de substitution. Quand il lui passe des vieux classiques souls, ce dernier croit reconnaître un morceau de Biggie qui ne fait que sampler un morceau des Isley Brothers. Le jeune noir se retrouve reconnecté à une tradition glorieuse, qu'il ignore en partie et dont il devrait s'enorgueillir.
Mais si le film marche également, c'est qu'il fait plus que le boulot au niveau fun. Quoi de plus enthousiasmant que voir ces faux pépés grimés et courbés, comme Kyrie Irving, joueur des Boston Celtics de 26 ans, se métamorphoser sur le parquet et y voler avec agilité ? Ou Shaquille O'Neal, affublé d'une perruque, se livrer à quelques pas de hip-hop en boîte de nuit pour en remontrer à des jeunes gens irrespectueux ? De la magie des quelques miracles à l'écran ici à Ordet, il n'y a en fait qu'un pas.