PRIMARYEn 1960, John F. Kennedy, alors sénateur du Massachusetts se lance dans la course à l’investiture démocrate face à Hubert Humphrey.
Utilisant pour la toute première fois une petite caméra portable avec prise de son synchronisée, Robert Drew et son équipe (Richard Leacock, Terrence McCartney Filgate, Albert Maysles et D.A. Pennebaker) ouvrent la voie au cinéma direct.
Bien plus qu’une simple chronique sur les primaires démocrates dans le Winsconsin, PRIMARY est l’un des films majeurs du cinéma vérité et offre un portrait absolument unique des frères Kennedy et de la politique américaine au début des années 60.CRISISEn juin 1963, le Président John F. Kennedy doit faire face à l’un des conflits les plus explosifs de son administration : en dépit d'une décision judiciaire fédérale, le Gouverneur George Wallace empêche personnellement deux étudiants noirs d'entrer à l'université " tout-blanche" d’Alabama.
Pleinement satisfait du travail réalisé sur PRIMARY, Kennedy autorise Robert Drew et son équipe à suivre le déroulement de la crise de l’intérieur même de la Maison Blanche.
Film majeur du cinéma direct américain, tourné au coeur du bureau oval et de l’intimité de JFK et de son frère Robert Kennedy, alors Ministre de la Justice, CRISIS demeure le premier et unique film à capturer de manière si personnelle les décisions au plus haut sommet de l’état à l’instant même où elles se prennent…Pour ceux qui ne connaitraient pas ces deux films, je vous encourage à lire les synopsis (source: ARTE Video) ci-dessus parce que les sujets sont passionants.
Je n'y connais pas grand chose mais ce sont visiblement des oeuvres phares du "Cinéma Vérité", dont les travaux se sont probablement faits dans la conitnuité ou la mouvance des premiers films de John Cassavettes dont Shadows est sorti en 1959, un an avant
Primary.
Dans Primary, Drew et ses assistants (dont par exemple DA Pennebaker qui fera Monterey Pop plus tard) cherchent à représenter les primaires démocrates de 1960 entre John Kennedy et Hubert Humphrey en accompagnant les deux candidats dans leur quotidien et leur intimité selon un principe simple (en apparence): on filme ce qu'on voit et on le reproduit directement à l'écran. C'est assez dingue de pouvoir suivre les deux candidats de si près, et surtout se rendre compte de leurs stratégies totalement opposées. Kennedy avait déjà à l'époque beaucoup plus de notoriété publique et Humphrey se défend en allant chercher ses voix dans les milieux ruraux, en arpentant les villages du Massachussets pour aller à la rencontre des gens, faire des meetings devant une audience d'une cinquantaine de fermiers en espérant que son discours se propage dans les différentes campagnes etc. Avec évidemment une bonne dose de populisme.
3 ans plus tard, Kennedy est devenu président, et Drew et son équipe montent cette fois
Crisis sur le même principe, et du dyptique c'est celui que j'ai trouvé le plus passionant.
Là c'est vraiment génial: en quelques heures on voit comment le gouvernement se met en place en situation d'urgence pour règler une crise nationale d'ordre morale, après que le gouverneur d'Alabama ait refusé l'entrée à son université à deux étudiants noirs.
Réunions de crises, propositions de différentes stratégies, négociations, préparations, défis à relever, problèmatiques adjacentes, plan de résolution de la crise, opération etc. On voit tout le tableau de résolution de crise se déssiner en quelques heures devant nous avec l'intervention du président, les propositions de ses conseillers (dont son frère, ministre de la justice à ce moment là) l'intervention des opérationnels qui appliqueront le plan sur le terrain pour pouvoir inscrire les deux étudiants dans l'Université. Et on voit pleins de problèmes adacents qui se forment autour, genre comment intervenir avec suffisamment de force sans dégrader l'image du gouvernement notamment auprès de la population de l'Alabama, comment empêcher qu'il y'ait des manifestations qui dérapent, comment faire pour que la crise soit résolue dans la journée de façon à ce que les étudiants puissent s'inscrire sans louper de jours d'école mais surtout pour que la situation ne gangrène pas et prenne une ampleur internationale etc.
Enfin bref, j'en parle mal mais c'est totalement scotchant et je recommande vivement. Chaque film dure 45-50 min en plus, ça passe super vite.