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1993, je me souviens de la sortie des John Woo au cinéma... BAM, A toute épreuve ! Puis sortent en même temps Le Syndicat du crime 1 et 2, et Une balle dans la tête. C'était l'événement de l'année. En attendant la sortie de The Killer, un ou deux ans plus tard.
C'était énorme, je découvrais ça dans les salles avec mon cousin, on en croyait pas nos yeux. J'attendais comme un malade le remake de The Killer par Walter Hill (pas encore tout à fait has been) et surtout la sortie de Chasse à l'homme, qui s'annonçait comme LE triomphe de l'année (on en rigole bien aujourd'hui - même si j'adore le film).
Putain, ça date tout ça...
6/6

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

J'avais trouvé ça un peu froid et daté nineties, comme si Woo cherchait à offrir une réponse HK au "T2" de Cameron, on est dans le pur actionner de luxe. Les figures Yun Fat/ leung y sont un peu clichées. Je préfère la dimension mélo supplémentaire de "The Killer", "Une balle dans la tète" ou même "Face/Off".

aka 辣手神探 ("Dirty Detective") aka Hard Boiled



Un flic dur à cuire allie ses forces à un agent infiltré pour arrêter un malfrat sinistre et son gang.

Il n'est pas étonnant qu'il s'agisse du dernier film de Woo avant son départ pour Hollywood.
Je sais que le film n'a pas été pensé pour ça mais on dirait vraiment une carte de visite conçue pour convaincre les américains : les héros ne sont plus des gangsters mais des flics, l'intrigue est vraiment identique à celle de polars d'action US des années 80 avec son flic expéditif qui s'embrouille avec le capitaine et les soupçons de buddy movie, et l'action est tout simplement ce que Woo a fait de meilleur à ce moment-là, la culmination de 8 ans d'efforts dans le genre. Le mec a tout donné.

Les trois gros morceaux que sont la fusillade du salon de thé, celle de l'entrepôt et le set-piece final de près de quarante minutes sont une véritable merveille d'esthétisation, de pyrotechnie mais surtout d'idées. Tu sens que le mec pense à chaque fois comment utiliser absolument TOUT ce qu'il est possible d'exploiter dans chaque décor différent de manière à proposer autre chose que simplement des gars qui se tirent dessus en se cachant derrière des murs. Rampe d'escalier, tables, échafaudages, fenêtres, brancards, c'est vraiment un festival d'inventivité qui fait que pas deux scènes d'action se ressemblent et même presque que pas deux échanges de coups de feu se ressemblent au sein d'une même scène d'action.
Et il a mis la paquet niveau fioritures avec tantôt de la farine, tantôt des étincelles, tout ce qui lui passe sous la main et lui permet d'amplifier le caractère baroque et dynamique des plans.

Mon seul "reproche", c'est qu'il ait vraiment réduit à la substantifique moelle la dramaturgie, qui est loin d'être aussi touchante ou tragique que A Better Tomorrow ou The Killer (ou évidemment Une balle dans la tête). Ces films fonctionnaient comme drames dans lequel explosait l'action, ici on est vraiment dans un polar d'action. Ce n'est pas désincarné pour autant, parce que le partenariat entre les deux flics fonctionne, parce que l'alchimie entre Chow Yun-fat et Tony Leung est bonne et qu'il y a tout de même un minimum de profondeur sur le personnage du flic infiltré dont l'âme se perd, mais ça reste plus superficiel même si son arc de sacrifice fonctionne (bien que le happy end lui dérobe un peu de sa force).

Après, ça reste un excellent film, avec un méchant faible mais un bras droit génial, avec de l'humour juste ce qu'il faut dans le too much (le bébé quoi, Baby Cart puissance 1000), et plein de détails cultes (la clarinette, les origamis).

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Oui à l'inverse de beaucoup, cela n'a jamais été mon préféré. Pour les raisons que tu évoques. Je m'éclate mais il me manque la dramaturgie d'un the killer.

J'avais eu la chance de le découvrir en salle lors d'une ressortie vers 18 ans. C'est l'un de mes plus gros moments de ciné en salle, j'ai toujours eu peur de le revoir.

Découvert en salle également à l'occasion de sa projection au Festival du film fantastique de Bruxelles en 1993.
Et claque monumentale devant quelque chose qui relevait d'un jamais vu radical.
Les John Woo précédents ne sont arrivés que plus tard par chez moi (notamment via HKVideo), ce qui fait de ce Hardboiled une expérience primitive en matière de cinéma d'action hong-kongais.
Je crois me souvenir que j'avais entendu parler de ce Hardboiled et de John Woo dans un numéro du magazine Le Cinéphage de l'époque mais j'étais quand même pas préparé à ce qui m'est tombé dessus.

Pour l'anecdote, j'ai des souvenirs dingues de cette édition 1993 du Bifff, avec notamment au programme des trucs comme Army of darkness, Braindead, Reservoir dogs ou One false move.

L'upgrade conceptuelle et plastique est plus considérable que le downgrade dramaturgique. Et c'est le parfait pendant de Die Hard. Mais bon, je préfère quand c'est poignant et magnifique.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

Découvert circa 1997, gros choc. Pour moi c'était vraiment un diptyque avec BULLET IN THE HEAD: le mélo épique d'un côté, l'action cash de l'autre. (moins fan du KILLER que je trouvais un peu trop larmoyant dans mon souvenir)

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Un de mes films de chevet. Découvert à l'époque via le vendeur de K7 à la Fnac qui portait un pull Wu Tang et m'avait dit de mater ça si j'avais kiffé Volte Face et The Killer. J'en suis jamais revenu.

L'orgie d'action du film, le fait d'avoir fait un truc avec une intrigue digne d'un post it mais dont les beats sont les scènes d'actions gargantuesques avec Chow qui devant la caméra de Woo était l'homme le plus beau et le plus classe de l'univers, j'en suis jamais revenu.

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plaisir de le revoir en restauré 4k, au max linder dans une salle dont la composition justifierait le lancement d'un plan d'action du gouvernement pour atteindre la parité parmi les spectateurs des films de john woo à horizon 2075.

film freak a plus ou moins tout dit, même si je ne m’embarrasserais pas de ses pudeurs de gazelle pour dire qu'on est sur un film construit le modèle d'un porno des années 70 avec deux films en un.
il y a donc celui qui raconte cette histoire, à la fois basique et incompréhensible, dont on se branle totalement, blindée de poncifs (les engueullades avec le chef) et de trucs incongrus (les leçons de philosophie avec mr woo). ça a son charme pittoresque - même si on peut regretter que les scènes comiques typiquement hk et si iconiquement pas drôles pour nous soient si timides. mais enfin dans l'absolu vraiment un truc d'exploitation balek total.
et les morceaux de bravoure, films dans le film, totalement dingues, iconiques, immortelles et extraordinaires, de l'art vraiment. la merveilleuse progression entre les 3, l'inventivité, l'aspect furieux, l'artistry de la chose, vraiment pure cinéma. et ça montre comme on peut faire un truc qui déchire en scène d'action, et ambitieux artistiquement, tout en restant dans un cadre parfaitement mainstream et normal, suffit vraiment d'un artiste à la barre et d'une ambition particulière autre que décider la cascade et caméra 1 ici caméra 2 là et voilà.

iconique autant dans sa partie nulle que dans sa partie chef d'oeuvre, et iconique pour cette cohabitation entre ces deux extremes.

C'est un bon résumé du ciné HK de l'époque. Hâte de les redécouvrir en Blu-ray.

Hâte de le revoir aussi un de ces quatre en bonne qualité. J'ai souvenir d'un film à la fois impressionnant et complètement gogol, convoquant le meilleur de l'action asiatique et le pire de l'humour et des gimmicks pour tenter de séduire les américains.
À voir comment tout ça a vieilli.

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Netflix les gars, Netflix.

Pas vu depuis un bail mais dans son style et son époque, j'ai quand même l'impression d'un cinéma hongkongais étant arrivé à sa maturité propre et vivant par lui-même. On est quand même beaucoup plus dans un monde de wu-xia-pian où les flingues ont remplacés les sabres que dans de l'actioner américain.
Alors évidemment, il y a des influences extérieures, Woo a assez dit, même si c'est sûrement beaucoup de flatterie, que le cinéma français est primordial.
Et le monde tourne, Hong-Kong était certainement un enfer urbain violent et corrompu à un niveau que n'était pas le NY des années 80.

Mais ce film et ceux de l'époque pensés en terme de cartes de visite pour Hollywood ?
Je pense plutôt que cette génération avait fort conscience qu'ils étaient largement au-dessus d'Hollywood en terme de réal et qu'ils n'avaient qu'à mener leur barque et qu'Hollywood viendrait les chercher.
Bruce Lee était déjà passé par là et le rapport s'était inversé.
Et au final, ils sont passés prendre leurs chèques, pris un visa histoire de temporiser pour savoir comment la rétrocession allait tourner, mais apparemment sans volonté de s'installer comme des Emmerich ou de Bont.

Sur Woo en particulier, j'aurais même tendance à penser que le but de l'expérience US n'était pas une fin en soit mais une tentative de séduire le cinéma national chinois.
Il n'a pas fait A toute épreuve pour avoir la chance de réaliser M:I-2 mais il a fait M:I-2 pour démontrer qu'il pouvait tenir les rênes d'un blockbuster comme Les 3 Royaumes.

En tout cas, avec l'investissement de Shout! Studios, le gavage a l'air lancé.