Fear and desire je ne suis pas allé le voir quand il est sorti récemment, par flemme mais aussi j'ai eu peur de voir un film désastreux... Kubrick ne voulait pas qu'on le voie et il a ses raisons, et en l'occurence j'ai fait l'impasse.
Marrant comme c'est toujours le même débat qui revient sur Full Metal Jacket et cette fameuse rupture. On en parle quelques pages plus haut, où je défendais l'intêret du procédé face à un Tetsuo quelque peu sceptique...
2001 égarements? Toutes les parties et éléments du film sont incroyablement intégrés entre eux donc je vois pas trop ce que tu veux dire, le discours métaphysique n'étant pas du tout fondé sur un sentiment mystique mais rationaliste et scienticiste. Même si ça se manifeste dans le film par des séquences sensorielles extravagantes, rien de tout ça n'est onirique, c'est plutôt très rigoureux, ces formes géométriques, ces naissances et morts de formes qui s'étendent, tout ça se rattache davantage aux avancées fascinantes de l'astrophysique qu'à un trip de vulgaire hippie (malgré les hordes de délurés qui allaient le voir shootés au LSD).
Shining: pareil que toi, j'ai pas adoré à la première vision, mais je ne cesse de réévaluer le film à chaque vision, c'est un monument.
Spartacus: en fervent adepte de Kubrick, j'ai une confession à faire, je n'ai jamais réussi à passer la première heure de ce film. Mais en même temps, c'est peut-être indirectement rendre hommage à Kubrick qui n'appose pas sa patte à ce film très lisse et chiant, et qui s'est fait remplacer en cours de tournage, insulte suprême. En un sens, cette expérience a forgé le Kubrick qu'on aime, donc c'est un mal pour un bien, mais je ne suis pas pressé de le voir en entier.
Lolita: ahah, alors là c'est à mon sens un des morceaux les plus difficiles. Pas aimé du tout à la première vision, mais revu au cinéma et je dois dire qu'il y a plein de choses extraordinaires, et cette longueur dont tu parles est partie prenante de l'oppression et du malaise subtils qu'imprime le film chez le spectateur. Pas fan de Peter Sellers sur ce film ceci dit, mais peut-être est-ce dû à son personnage extrêmement dérangeant, je dirais même, dans l'absolu, personnage terrifiant.
Orange mécanique: je vois ce que tu veux dire mais je ne peux m'empêcher de craquer devant toutes les scènes cultes et les grands moments de bravoure de la mise en scène. Après oui, c'est vrai, c'est un peu lourd par moment, et la longueur n'est pas justifiée.
Docteur Folamour: le côté drôlatique du film est surtout appuyé par une mise en scène géniale et satirique avec notamment ces zooms rapides sur les commandes de l'avion. Kubrick aurait pu être un très bon metteur en scène comique et d'ailleurs beaucoup de ses films ont un second degré caché.
Là ça fait longtemps que j'ai pas revu du Kubrick, je les ai tellement geekés à une époque...
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